La nuit dans le train Agra-Varani fut entrecoupée de réveils, car nous avions peur de louper l’arrêt ; donc nous étions stressés, et on a mal dormi. Ceci dit, comme on était dans notre cabine tous les deux sans personne d’autre, ça allait.
Durant le trajet, le train s’arrêtait longuement sur les voies, sans doute attendant le passage d’un train dans l’autre sens (beaucoup de tronçons sont à voie unique, donc il faut, sur les rares tronçons à double voie, attendre le passage du train venant en face).
A un moment ça a été un peu dur, car le train s’est arrêté une fois de plus en pleine voie, en rase campagne, sauf que c’était une campagne remplie de briqueteries. Et à chaque fois qu’on passe devant les briqueteries, ça sent une odeur de brûlé assez gênante. J’imagine que ça doit être salement pollué, et la couche grise qui recouvre l’horizon de cette campagne ne me donne pas beaucoup d’espoir… (en voiture on ne faisait que traverser ces zones là, ça ne durait pas trop longtemps)
A l’arrivée, on avait en fait au moins 4 heures de retard (on est arrivés à 8h30).
Dans la gare de Varanasi, beaucoup de monde, une certaine vétusté.
Dans la voiture qui nous amène à notre hôtel de Varanasi, le représentant local de l’agence nous explique que les trains sont tous en retard actuellement car, comme les élections approchent, le gouvernement positionne les militaires un peu partout, et du coup il y a des trains de militaires, qui sont prioritaires sur les trains classiques, d’où les retards. Le trajet pour gagner le centre de Varanasi sera un peu long, à cause d’un camion embourbé.
Nous arrivons à l’hôtel (le « Rashmi Guest House, A Palace on the river »), qui est vraiment devant le Gange. On n’a toujours rien mangé, et on aimerait bien prendre le petit dej.
L’hôtel a l’air correct, mais le restaurant est en rooftop, et il faut monter 6 étages ! (ils ont pas d’ascenseurs)
Nous prenons un petit dej à la carte (car nous n’avons pas le petit-dej/buffet dans l’hôtel de prévu ce jour, mais le lendemain). C’est plutôt pas mal, même si pas donné.
Après le petit dej, on demande si ils peuvent nous monter nos valises dans notre chambre (on ne sait toujours pas laquelle on a), ce qui nous éviterait d’avoir à redescendre les 6 étages pour les remonter après. On est très fatigués et leur étages sont assez hauts. Mais les employés de l’hôtel ne comprennent pas ce qu’on veut, donc on est quand même obligés de redescendre tout en bas afin qu’ils nous donnent la clef de la chambre. Un peu énervant qu’ils répondent à côté de la plaque à chaque fois qu’on pose une question simple en anglais…
En bas de l’hôtel, on nous donne notre clef, et le réceptionniste veut nous offrir un collier à fleur. Je refuse poliment, lui expliquant que a dernière fois qu’on m’en a offert un, ça a déteint sur mes vêtements (avec la chaleur humide ambiante et la transpiration), et que je n’en souhaite pas. Là j’ai dû le choquer, parce qu’il n’a pas compris…
Donc nous montons jusqu’à notre chambre (3ième étage), puis nous prenons une douche et nous dormons jusqu’à midi.
On avait donné rendez-vous au chauffeur à 12h30 à la réception pour partir manger et aller à Sarnath (c’est un site archéologie où Bouddha a fait son premier prêche, et c’est pas loin de Varanasi).
12h30, le chauffeur vient donc nous chercher et nous emmène dans le resto Surya Hotel, assez connu parait-il (et effectivement recommandé par le Routard).
On ne mange quasiment rien, car on a pris notre petit-dej peu de temps avant (et donc on n’a pas trop faim), et que c’est pas très bon…
Nous partons ensuite pour visiter les sites de Sarnath.
On commence par le Wat Thai Sarnath.
Ensuite, on se rends dans les ruines du premier temple de Bouddha (là où l’on trouve le Dhamek Stūpa), et on tombe sur énorme lézard d’au moins 50 cm : potentiellement un varan ! Malheureusement, il disparaît le temps qu’on sorte l’appareil photo.
Ensuite, le temple Mulagandhakuti Vihara :
Puis on se fait emmener à l’arbre de Bouddha (là où il a fait son premier prêche devant ses cinq disciples), Bodhivriksha: on y voit des inscriptions d’un langage qu’on n’avait jamais vu jusque là : du Sri Lankais apparemment.
Nous revenons à l’hôtel, car nous avons réservé un tour en bateau devant les gâts à 17h30. En chemin, on peut prendre quelques photos du centre de Varanasi.
Comme on a un peu de temps, on marche sur les gats jusqu’au ghat de crémation traditionnel (avec le bois), appelé aussi Manikarnika.
On fait très attention avec les appareils photos, parce que les indiens sont hyper stricts sur les photos. D’après le routard il y a quelques arnaques qu’on ne voulait pas tester (si ils choppent quelqu’un en train de faire des photos, ils lui mettent une amende très élevée).
Sur place, devant les crémations, un gars qui nous dit faire partie des croque-morts nous fait la visite, en nous montrant les corps qui brûlent, les différentes étapes d’une crémation (lavage du corps dans le Gange, séchage du corps, puis crémation). On voit un crâne dans un bûcher, et sur un autre, une jambe en train de cramer. Un corps mort attend son tour, il a déjà des petits champignons sur la tête…
Mais il faut reconnaître que ça ne sent rien, pas d’odeur de chair cramée (juste l’odeur d’un feu de bois), et comme les familles ont interdiction de pleurer sur place, l’ambiance est très supportable.
Le « croque mort » nous dit à la fin de la visite qu’il faudrait qu’on contribue à donner de l’argent pour les crémations des sans abris ; on lira ensuite dans le Routard que c’est une arnaque bien connue. Heureusement je n’avais que 100 roupies à donner (=1,20 euros).
Enfin bref, grâce à lui on a pu faire le tour des crémations avec des explications en plus. Les indiens présents ne nous ont pas ennuyés par rapport à notre présence ni par rapport à nos appareils photo (on avait fait exprès de mettre les caches). On suppose que le mec était connu du lieu (personne ne lui a bloqué le passage quand il nous a fait passer entre les bûchers), même si ce qu’on lui a donné va certainement finir dans sa poche…
On enchaîne ensuite par le tour en bateau. Le batelier sait très bien que nous voulons faire des photos des crémations (tous les touristes sont là pour ça, et comme c’est interdit depuis la terre, tout le monde les fait depuis les bateaux, tant que les bateau sont à une certaine distance). Dès que les bateaux sont proches du gâts, les bateliers interdisent les photos, sans doute pour ne pas avoir eux-même de problèmes avec la police… Donc en gros la règle est simple : on ne peut pas prendre officiellement de photos, mais d’assez loin c’est possible, car ce gât de crémation reste un lieu où les indiens viennent brûler leurs morts. De près, on respecte l’ambiance de recueillement et on ne fait pas de photo.
Un corps flotte à la surface de l’eau, on dirait une vache dans un état assez avancé de décomposition.
La fin du tour en bateau nous amène devant le gât principal où il y avait plein de gens rassemblés. C’était une grande cérémonie avec des chants et des danses, mais on n’a pas bien compris ce que c’était. Et puis le batelier ne parlant pas un seul mot d’anglais, c’était pas évident de se faire comprendre avec lui, encore moins de lui demander des explications claires sur le pourquoi de cette grande cérémonie.
Le soir, on va manger à un resto conseillé par le Routard, le Shree Café, qui se trouve à 200 mètres de l’hôtel, dans une des ruelles pas loin. C’est un peu flippant la nuit car les ruelles sont très étroites dans la vieille ville, et qu’évidemment elles ne sont pas éclairées. Sans parler du fait que le sol n’est pas régulier, qu’il est sale (plein de bouses et de déchets ménagers), et des vaches qui dorment dans la rue.
Pour autant, dans le restaurant, je n’ai pas faim, j’ai le ventre un peu barbouillé, du coup je commande une soupe de tomate, mais je n’en mange même pas la moitié. Caroline mange à peu près normalement, mais elle aussi n’a pas très faim.
C’est bizarre parce que je n’ai pas beaucoup mangé à midi… Donc je me dis que c’est sans doute à cause du trajet en train, et du fait que l’on n’a pas bien dormi la nuit passée.
Revenus à la chambre, je me rends compte que j’ai une fois du plus la gastro. Ça ne va pas bien, je sens que j’ai le ventre serré. Je ne sais pas bien ce qui a pu me provoquer ça car j’ai mangé aux même endroits que Caro. Je suppute que c’est les légumes de mon plat au Surya Hotel, légumes que Caro n’a pas mangé…
En plus, Caro voit une blatte dans la chambre, et donc on passe une bonne demi-heure à essayer de la retrouver pour l’écraser avant de dormir. Malheureusement, elle se réfugie dans le sommier du lit, donc on finit par abandonner.
Tous les billets de ce voyage :
- Inde du Nord, Jour 1 : Voyage Aller et Mandawa
- Inde du Nord, Jour 2 : Fatehpur Shekawati, Deshnok et Bikaner
- Inde du Nord, Jour 3 : La route de Jaisalmer
- Inde du Nord, Jour 4 : Jaisalmer et le désert du Thar
- Inde du Nord, Jour 5 : Le désert du Thar et Jodhpur
- Inde du Nord, Jour 6 : Jodhpur puis Ghanerao
- Inde du Nord, Jour 7 : Ranakpur et le Fort de Kumbalgarh
- Inde du Nord, Jour 8 : Udaipur
- Inde du Nord, Jour 9 : Udaipur – Chittorgarh
- Inde du Nord, Jour 10 : Bundi
- Inde du Nord, Jour 11 : La fête de Holi à Jaipur
- Inde du Nord, Jour 12 : Amber et Jaïpur
- Inde du Nord, Jour 13 : Dausa, Abhaneri puis Fatehpur Sikri
- Inde du Nord, Jour 14 : Agra et le Taj Mahal
- Inde du Nord, Jour 15 : Sarnath et Varanasi
- Inde du Nord, Jour 16 : Le ghat de crémation (Manikarnika) à Varanasi
- Inde du Nord, Jour 17 : Delhi, la Jama Masjid, le Fort Rouge et la Tombe d’Humayun
- Inde du Nord, Jour 18 : Delhi, le Gurudwara Bangla Sahib, le Jantar Mantar et le Qutub Minar
bonjour
j apprecie toujours vos recits de voyage , c est bien raconté
votre femme etant enceinte , ce n etait pas un peu risqué de partir dans ce pays ?
a bientot
@michelle: Bonjour. Oui, c’était un peu risqué, mais on avait achetés nos billes avant de savoir qu’elle était enceinte, et la grossesse n’étant pas considérée comme une maladie par les assurances, nous n’avons pas pu nous faire rembourser nos billets. Nous avons donc été « obligés » d’y aller. Malgré tout, on a pris un maximum de précautions, car nous avions en tête que c’était quand même un peu dangereux.