Lors de ce troisième jour en Inde, le but était d’arriver dans une des parties « difficiles » du voyage, avec le désert de Jaisalmer. La ville de Jaisalmer est très pauvre, même si très belle, et reste une ville de garnison militaire, car très proche du Pakistan (et l’Inde est toujours en guerre avec le Pakistan). Pour autant, c’est une des villes que beaucoup de tours évitent car elle est un peu à l’écart du tour classique, et nécessite pas mal d’heures de route. Mais c’est aussi de là que partent les tours de chameaux dans le désert, et c’était une des choses que je voulais absolument faire.
La nuit dans l’hôtel de Bikaner fut assez mauvaise, car il y avait une fête jusqu’à minuit (bon, admettons), mais surtout car vers 5h du matin il y a eu un bon quart d’heure de pétards dans la ruelle à côté de l’hôtel (j’imagine que ce sont des pétards, mais j’en sais pas grand chose en vérité…). Et pour couronner le tout, à partir de 6h, on a entendu les trains passant dans Bikaner qui klaxonnaient en permanence. Pourtant l’hôtel est à plus d’1 km de la ligne de chemin de fer ; mais les klaxons des trains font beaucoup de bruit, et ils n’arrêtent pas de klaxonner (pour dire aux gens qui traversent les voies de dégager). J’imagine qu’ils font ça pour éviter de rouler sur quelqu’un, vu que la ligne de train n’est pas du tout protégée, et qu’elle passe en plein milieu des habitations. Donc klaxons en permanence. Je n’ose pas imaginer les gens qui habitent plus près… Remarque : ils se font déjà klaxonner dessus toute la journée par les rickshaw et les motos, donc ça doit pas les gêner tant que ça, finalement.
Petit déjeuner à l’hôtel, pas grand chose de rare, mais du lait frais qui avait un goût assez neutre pour qu’on se dise qu’il sortait d’une brique, et pas directement du pis de la vache comme la veille.
Enfin, à 8h on est parti avec le chauffeur en direction de Jaisalmer. La route était plutôt belle (pas trop défoncée), il a pu faire du 60-70km/h de moyenne tout du long. On a quand même fait 7h de route…
On a remarqué que globalement, jusqu’à 9h30, la température est supportable (en dessous de 30 degrés), mais à partir de 10h et jusqu’à environ 15-16h, ça tape assez fort et il fait très chaud. Mais ça reste supportable, car il y a toujours une petite brise, qui apporte de l’air. Faut juste ne pas rester en plein soleil (pas évident quand on est du mauvais coté en voiture…). Notons que l’on est que en Mars, et que en mai/juin, c’est bien pire niveau température (avec des moyennes supérieures à 40°C).
Déjà qu’à Bikaner, on était dans le désert du Thar, mais alors plus on avançait vers Jaisalmer, plus la plaine environnante devenait aride.
Sur la route, on a vu des antilopes ou des gazelles (ça ressemble à des biches, mais avec des cornes toutes droites et en forme de vis). On a vu aussi des chameaux sauvages, avec des petits. Impressionnant la taille de ces bêtes. C’est vraiment immense.
Vers midi, le guide s’est arrêté dans un restaurant sur la route, en nous invitant à nous restaurer également. Flairant à plein nez le truc-à-touristes, on y est allé voir les prix pratiqués, pour rigoler. Et c’était drôle : le moindre sandwich était à 350 roupies (4,14 euros), et le paquet de gâteau était à 300 roupies (3,55 euros), soit donc quasiment le prix d’un paquet en France ! Donc on s’est abstenus, se disant que l’arrivée à Jaisalmer était proche, et qu’on mangerait là bas. Et on a bien fait : le restaurant en question, on l’a retrouvé dans le Routard. C’était bien un truc à touriste, fortement déconseillé par le Routard, car trop cher, « service hautain » disent-ils, et pas bon !
On a bien essayé d’aller acheter des trucs mangeables dans des petites échoppes à 5 minutes à pied de ce restaurant, mais c’était bizarre, les tenanciers ressemblaient à des talibans par leur faciès et leur façon de s’habiller, et ils ne vendaient pas des trucs que j’avais déjà vu ailleurs (donc je n’avais aucune idée si c’était du sucré, salé, ou si il fallait mettre de l’eau chaude avec…). Encore une fois, on s’est abstenu.
On a repris la route jusqu’à Jaisalmer. Sur la route, nous sommes passé à Pokaran, lieu des essais de la bombe nucléaire indienne. Pas étonnant qu’ils les aient fait là, car il n’y a pas un chat. Trop aride.
Par contre on a vu au loin des cénotaphes (= monuments aux morts dédiés aux rois). Très jolis, mais on en verra des mieux demain.
Quasiment arrivés à Jaisalmer, on est passé devant plein de bases militaires différentes (les quartiers généraux, puis la zone d’habitation, puis la zone des ingénieurs, puis la zone d’entrainement, etc). En fait, d’après notre chauffeur, cela s’explique car à Jaisalmer, il y a une énorme garnison militaire, ce pour se protéger du Pakistan, juste en face. Il y a même des avions militaires qui s’entraînent là, « tous les jours ». C’est donc là qu’il y aura les futurs Rafale, si la France fini par arriver à les vendre aux indiens !
En arrivant sur Jaisalmer, la pauvreté est encore pire qu’à Bikaner. C’est un peu choquant, car là ça commence à faire pitié. On a l’impression que les gens sont non seulement pauvres, démunis, mais en plus alcooliques et clodos…
On a fait le checkin, et comme l’hôtel a un restaurant végétarien en rooftop bien noté par le Routard, on en a profité pour déjeuner là. Caro a pris un Palak Paneer (= épinard avec du fromage de chèvre), et j’ai pris un Ker Sangari (= haricots verts et noix de cajou en cury). Pas mal du tout !
Ayant fini de manger, on est repartis visiter la ville avec le chauffeur. La visite à commencé par le lac Garisar, sur lequel se trouve quatre pavillons « aériens flottant sur l’eau ». En fait ce sont juste des pavillons construits au milieu du lac. Mais il faut reconnaître que c’est très joli.
Ensuite, le chauffeur nous a emmené dans la ville basse du fort de Jaisalmer, où on a pu visiter d’abord les haveli Patwa-Ki et Nathaml-Ki. Très joli.
Marrant de voir les vaches qui déambulent partout, qui défèquent quasiment sur les pieds des indiens, sans qu’ils ne disent rien. C’est traditionnel. Ils ne disent rien. Pareil que sur les routes, quand celles-ci traversent (ou les chèvres), ils klaxonnent, mais font tout pour ne pas leur faire de mal. Plutôt positif, comme façon de penser.
Après les haveli, le chauffeur nous a vite emmené au pied du fort, afin qu’on puisse visiter le donjon (le Raj Mahal) (je dis « vite » car il ne restait plus que 10 minutes pour pouvoir entrer, après ils interdisaient les nouveaux venus). Belle visite, même si c’est pas le plus beau donjon qu’on ai vu. En tout cas, la vue sur la ville est quand même époustouflante !
Sortis du donjon, on s’est baladé dans les ruelles du fort. On est même tombé sur ce qui ressemblait à un enterrement (sans doute d’un homme), avec les femmes ensembles (dont une qui pleurait « à haute voix » alors que les autres ne pleuraient que en silence ou pas du tout, donc ça devait être la femme du défunt j’imagine), et les hommes d’un autre côté.
En faisant le tour des ruelles, on a pris des photos de la ville basse dès qu’une ouverture dans les créneaux était disponible (il n’y en a pas tant que ça, car les murs sont colonisés par des maisons).
En sortant du fort, on a retrouvé le chauffeur, qui nous a emmené à un « Sunset Point », en gros un café installé hors de la ville, sur une colline, dont l’idée était de voir le soleil se coucher devant le fort. C’était un peu raté car il y avait des nuages ou de la pollution, et du coup on n’a pas vu grand chose du soleil couchant… Sans parler des travaux assourdissant juste en dessous du café (marteau piqueur), qui atténuaient un peu la potentielle magie du coucher de soleil…
Le soir, on a mangé une fois de plus à l’hôtel : curry de champignons pour Caroline, et Fried Vegetable Raita pour moi (c’est une espèce de soupe froide de légumes… c’est pas horrible mais c’est pas parfait non plus). Tout ça agrémenté d’un naan au beurre pour Caro et de papadums pour moi (c’est les grand crêpes croustillantes qu’on nous sert en arrivant/apéritif chez les restaurants indiens en France). En dessert, j’ai testé un « custard », qui se trouve être une espèce de crème sucrée chaude et épaisse, qui rappelle un peu le flan ou la crème caramel.
Tous les billets de ce voyage :
- Inde du Nord, Jour 1 : Voyage Aller et Mandawa
- Inde du Nord, Jour 2 : Fatehpur Shekawati, Deshnok et Bikaner
- Inde du Nord, Jour 3 : La route de Jaisalmer
- Inde du Nord, Jour 4 : Jaisalmer et le désert du Thar
- Inde du Nord, Jour 5 : Le désert du Thar et Jodhpur
- Inde du Nord, Jour 6 : Jodhpur puis Ghanerao
- Inde du Nord, Jour 7 : Ranakpur et le Fort de Kumbalgarh
- Inde du Nord, Jour 8 : Udaipur
- Inde du Nord, Jour 9 : Udaipur – Chittorgarh
- Inde du Nord, Jour 10 : Bundi
- Inde du Nord, Jour 11 : La fête de Holi à Jaipur
- Inde du Nord, Jour 12 : Amber et Jaïpur
- Inde du Nord, Jour 13 : Dausa, Abhaneri puis Fatehpur Sikri
- Inde du Nord, Jour 14 : Agra et le Taj Mahal
- Inde du Nord, Jour 15 : Sarnath et Varanasi
- Inde du Nord, Jour 16 : Le ghat de crémation (Manikarnika) à Varanasi
- Inde du Nord, Jour 17 : Delhi, la Jama Masjid, le Fort Rouge et la Tombe d’Humayun
- Inde du Nord, Jour 18 : Delhi, le Gurudwara Bangla Sahib, le Jantar Mantar et le Qutub Minar