Deuxième nuit dans l’hôtel d’Udaipur, plutôt bonne (l’hôtel est de qualité, ça aide). Même si on avait trop chaud sous la couette, on a quand même bien dormi. A 9h15, après avoir pris le petit déjeuner, on a été retrouver le chauffeur Balesh sur le parking à 300m de l’hôtel (car les voitures ne peuvent pas rentrer dans la vieille ville), et nous sommes partis vers Chittorgarh.
Au bout de 5-10 minutes de route, il s’est arrêté, on n’était même pas encore sortis d’Udaipur, et nous a dit d’aller voir de l’autre côté du mur, car, comme il nous en avait parlé plusieurs fois (mais on n’avait qu’à moitié compris), il y avait là un truc comme Bada Bahr (= un groupe de cénotaphes) mais en mieux et en moins cher. C’est le Musée d’Ahar. Il faut reconnaître que niveau quantité de cénotaphes, il y en avait beaucoup plus. 377 exactement, d’après le Routard, alors qu’à Jaisalmer il n’y en avait qu’une trentaine.
Et à Udaipur, ils sont beaucoup plus grands ! Donc Caroline et moi sommes descendus de la voiture (au passage, je me suis à moitié tordu la cheville ; il fallait que ça arrive à un moment vu comment les sols sont toujours pourri — en l’occurrence là c’était du terrain vague), et nous sommes rentrés dans l’espèce de cimetière géant.
En effet, vu que les gens se font brûler une fois qu’ils sont morts et que les cendres sont jetées dans le Gange, ils n’ont pas de « lieu du souvenir ». Donc pour les personnalités, ils construisent des cénotaphes (= monuments aux morts). A Udaipur, c’est pour les Maharanas (= nobles moins élevés que les maharajah). Et ça doit être moins connu que ceux de Jaisalmer car c’est un peu moins bien entretenu (c’est un grand mot pour décrire l’état dans lequel c’est laissé), et qu’à Jaisalmer ce sont les cénotaphes des rois.
Pour autant, j’étais content d’avoir également vu les cénotaphes de Jaisalmer, car même s’ils sont moins grands et moins nombreux, les couleurs ne sont pas du tout les mêmes (ocre à Jaisalmer, blanc à Udaipur), donc les photos sont assez différentes.
Bref, on a pris pas mal de photos, c’était très joli, et le lieux est énorme (c’est qu’il faut les loger, les 377 cénotaphes ! Sachant qu’ils sont chacun plus gros qu’à Jaisalmer).
Revenus à la voiture du chauffeur, on repart vers Chittorgarh.
En trois heures, on y est (on est dans la ville de Chittorgarh ; la forteresse est sur un plateau montagneux, au dessus).
Il est 12h00 quand on arrive. Le problème, c’est que la visite de Chittorgarh prend entre 2h30 et 3h00, et il n’y a pas grand chose de correct pour manger à l’intérieur de la forteresse, donc on doit trouver un solution soit avant (on n’a pas trop faim), soit après (mais ça fera tard).
On trouve un resto sur le routard, qu’on explique au chauffeur, mais c’est compliqué, il ne connait pas trop la ville, et donc on trouve pas. Je lui dis que si c’est trop compliqué, c’est pas grave, qu’il aille direct à Chittorgarh, on trouvera sur place.
Mais, juste avant la montée sur le plateau, il s’arrête dans un petit bouiboui, dans lequel il nous dit que c’est bien, que c’est des prix indiens (il a dû comprendre qu’on ne voulait pas manger pour des sommes excessives).
Et effectivement, le resto est très bien, très bon (même si les plats sont sévèrement épicés, c’est le plus épicé qu’on ai goûté jusque là, ça arrache !), et à des prix corrects.
D’ailleurs, quand on arrive, le resto est vide (à part une table occupée par des indiens), mais au bout de 10 minutes, deux allemandes arrivent, suivies par des français, eux aussi amenés par leur chauffeur. L’adresse doit être connue des chauffeurs, et pour le coup, c’est plutôt une bonne adresse.
On monte ensuite à la forteresse.
A l’intérieur, un plateau de 6km de long, parsemé de temples, petits bâtiments, anciens palaces, qui se visitent.
Nous commençons par le bout du plateau, et nous sommes surpris de voir pas mal de singes (les lingus royaux), que les indiens nourrissent (pour eux, ces singes sont les incarnations de leur dieu Hanouman).
On visite d’abord le Palais de la Reine Padmini. Très joli, malheureusement beaucoup de tags (gravés plus que peints).
En face, on accède au Temple Kalika Mata, avec plein de singes devant. Les singes sont chapardeurs, mais seulement avec les petits sachets de nourriture, qui de toute façon leurs sont destinés, directement ou indirectement (via des offrandes au temples, dans lesquels les singes iront piocher la nuit venue).
Nous reprenons la voiture avec le chauffeur, et lui demandons de s’arrêter devant le Palais Gora Badal, très joli mais quasiment en ruine.
On passe devant un baori pas très entretenu…
Puis on arrive devant la tour de la Victoire et le temple à côté : le Temple Samadhisvara.
Juste derrière le temple : le Réservoir, dans lequel on voit plein de petits chiens appelant à l’aide leur mère, car ils doivent avoir très faim… dont un petit chiot qu’on voit flotter, sans doute mort, sur le bassin du réservoir…
On remonte au niveau du plateau pour monter à l’intérieur de la Tour de la Victoire.
Au loin, on a une vue sur la deuxième tour de Chittorgarh : la Tour de la Renommée (Kirti Stambha)
Redescendus, on passe devant un cheval albinos. Le pauvre, on sentait qu’il avait chaud ; j’ai essayé d’expliquer au gars qui proposait des tours à cheval que sont cheval n’était pas réellement blanc, mais « sans couleur », mais il n’était pas fortiche en anglais, donc dialogue de sourd…
Puis au temple Meera.
En face de la rue, le complexe Temple Jain Swethamber (avec notamment le temple Satbis Deori) :
Le Palace Fateh Prakash, palace blanc avec le Governement Museum à l’intérieur.
Et enfin, le Palais de la reine Khumba. La visite des bâtiments de la forteresse est sympa, même si le palace n’est pas bien grandiose, mais la simple présence d’énormément de singes (beaucoup de mères avec leur petit dans les bras, c’est mignon) me suffit.
Au bout du palace Khumba, une superbe vue sur la ville basse de Chittorgarh, avec pas mal de maisons bleues, comme à Jodhpur.
Dans un des temples visités, une famille d’indiens (et notamment les femmes qui la composait) nous a demandé de se prendre en photo avec Caroline (puis avec moi aussi), ils étaient super heureux de prendre une photo avec nous, puis quand ils ont vu le ventre tout rond de Caroline, les femmes étaient super contentes ! On sent une proximité avec les femmes indiennes quand elles voient que Caroline est enceinte, proximité qu’on ne voit pas d’habitude (les femmes sont assez réservées, voire un peu autistes, à cause à mon avis du peu de considération que la société indienne leur accorde). On leur a demandé d’où ils venaient, et ils nous ont répondu de Madras. Ça fait plusieurs fois qu’on rencontre ici des gens vraiment sympa venant du sud de l’Inde (le coin vers Pondichery/Chennai/Madras).
Pareil : à un autre endroit, il y avait une autre famille d’indiens, avec le père, deux enfants, et deux ou trois femmes (peut-être la grand-mère, la femme et une copine à elle). J’ai proposé au père (qui seul prenait des photos) de le prendre en photo avec son fils, et il était hyper heureux. Puis il m’a demandé si je pouvais le prendre avec toute sa famille, et tout le monde était content. Ça m’a fait plaisir de leur rendre service, mais je ne comprends pas trop pourquoi ils ne peuvent se demander entre indiens de s’aider… Parce que moi je ne parle pas hindi, donc c’est pas la solution la plus simple.
Pas loin de là, on a vu 5 petits chiots tous seuls, qui n’étaient pas bien en point. Ils réclamaient le lait de leur mère (ils ne devaient pas avoir plus de quelques jours), ils devaient avoir soif tellement il faisait chaud, mais celle-ci était à 50 mètres de là (c’est la femelle la plus proche qu’on ait vu dans le coin), et elle aussi cherchait de l’ombre… J’ai de gros doutes sur le fait que les petits chiots s’en sortiront. D’ailleurs, on pense en avoir vu un qui flottait sur le plan d’eau juste en contre bas. Il a dû tomber dedans…
Au bout de trois heures de visites, on en avait plein les pattes, et la chaleur avait eu raison de nous.
On est reparti vers Bijaipur, petit village perdu à 30 km de Chittorgarh où est situé notre hôtel.
Quand on arrive, on se fait offrir des colliers à fleur et deux personnes de l’hôtel jouent pour nous un truc au tambour et avec leur piano-accordéon. Typiquement le genre de truc qui me mettent mal à l’aise (et dont je me fous complètement). Enfin bon, ça doit partir d’un bon sentiment, et si ça se trouve c’est une tradition de faire ça ici…
C’est le Castle Bijaipur : globalement ça ressemble à ce qu’on avait à Ghanerao (un ancien château protégeant la ville, reconverti en hôtel), mais en mieux. On sent que tout est un peu mieux « fini » (même si c’est pas encore parfait : il manque des petits trucs par ci par là, comme des portes savons dans les douches, un rideau ou un vitre dans la douche pour éviter d’en mettre partout, etc).
Il y a une piscine, donc Caro et moi y allons. Bon, Caro n’a pas voulu s’y baigner complètement, car elle trouvait l’eau trop froide (je lui ai demandé de juste descendre assez pour que le ventre soit mouillé, afin qu’on voit si le bébé allait réagir à la fraîcheur de l’eau). Pour ma part, je me suis dis que ce n’était pas tous les jours qu’on peut se baigner tous seuls dans une piscine, elle même dans un château au Rajasthan, donc je me suis baigné complètement.
Par contre, l’inconvénient c’est que le wifi n’est disponible qu’à la réception (de l’autre côté du parc). L’avantage d’un tel hôtel c’est que les chambres sont énormes (facilement 60m²), et que c’est relativement calme : pas de klaxon en permanence, pas de klaxon de train au loin, et pas trop de pollution.
Le soir, on mange au resto de l’hôtel. C’est pas donné ! Les plats sont globalement deux fois plus cher que ce que l’on a l’habitude de payer.
Mais il faut reconnaître qu’ils sont bons, et on sent une attention particulière (je note aussi que les serveurs ne sont pas complètement idiots/démunis, pour une fois).
Tous les billets de ce voyage :
- Inde du Nord, Jour 1 : Voyage Aller et Mandawa
- Inde du Nord, Jour 2 : Fatehpur Shekawati, Deshnok et Bikaner
- Inde du Nord, Jour 3 : La route de Jaisalmer
- Inde du Nord, Jour 4 : Jaisalmer et le désert du Thar
- Inde du Nord, Jour 5 : Le désert du Thar et Jodhpur
- Inde du Nord, Jour 6 : Jodhpur puis Ghanerao
- Inde du Nord, Jour 7 : Ranakpur et le Fort de Kumbalgarh
- Inde du Nord, Jour 8 : Udaipur
- Inde du Nord, Jour 9 : Udaipur – Chittorgarh
- Inde du Nord, Jour 10 : Bundi
- Inde du Nord, Jour 11 : La fête de Holi à Jaipur
- Inde du Nord, Jour 12 : Amber et Jaïpur
- Inde du Nord, Jour 13 : Dausa, Abhaneri puis Fatehpur Sikri
- Inde du Nord, Jour 14 : Agra et le Taj Mahal
- Inde du Nord, Jour 15 : Sarnath et Varanasi
- Inde du Nord, Jour 16 : Le ghat de crémation (Manikarnika) à Varanasi
- Inde du Nord, Jour 17 : Delhi, la Jama Masjid, le Fort Rouge et la Tombe d’Humayun
- Inde du Nord, Jour 18 : Delhi, le Gurudwara Bangla Sahib, le Jantar Mantar et le Qutub Minar