Le matin de ce 12ème jour en Inde commençait mal. J’avais passé une mauvaise nuit car j’étais encore malade (nez pris, gorge pleine aussi), en bref j’ai un gros rhume. Je sais pas où j’ai pu chopper ça, au vu des températures ambiantes, et du fait qu’on ne mets jamais la clim dans la chambre.
Petit dej à 7h30, les serveurs sont un peu mous, et il y a un seul grille pain pour tout l’hôtel (sans parler du fait que le grille-pain a visiblement fait la guerre, vu comment il est complètement cramé), mais tout ça n’est rien face au bruit que font trois français (la soixantaine) mangeant à une des tables dans un coin, j’ai honte.
Notre chauffeur nous prend à 8h00. Le programme de la journée est de visiter le fort d’Amber (écrit aussi Amer), puis le Shiromani Temple (au pied du fort), et en fin de matinée le Nahagarh Fort ; dans l’après midi de faire les monuments dans l’enceinte du City Palace de Jaipur, à savoir le City Palace Museum, mas aussi le Jantar Mantar et le Hawa Mahal (le palais des vents).
Nous roulons d’abord jusqu’à Amber, c’est une ville limitrophe de Jaïpur, donc la route n’est pas longue.
A Amber, ce qui se fait beaucoup c’est de monter jusqu’au fort par le chemin serpentant face au fort, ce en montant sur des barquettes installée sur les dos d’éléphants. Nous ne prenons pas ce chemin « de front » car ce n’est pas donné, et surtout c’est déconseillé par le Routard étant donné que les éléphants sont parait-il maltraités (et il y a quelques années, un éléphant s’est révolté et a tué une touriste allemande). Et ce chemin n’est utilisable que par les éléphants.
Pour les autres, il faut passer par l’autre route, arrivant jusqu’au fort par derrière (là où se trouve le parking), et ça ne pose pas de soucis niveau photo car en fait il est interdit de prendre des photos quand on monte sur les éléphants…
Le gros problème se pose rapidement : le fort d’Amber est rempli de touristes ! On n’en avait jusque là pas vu autant dans un seul lieu. Des cars et des cars de touristes européens (majoritairement américains et français). Impossible de prendre des photos correctement sans avoir une meute de beaufs en chaussettes/sandales sur la photo.
Le fort est joli, mais c’est un dédale de couloirs et d’escaliers, rien n’est indiqué. On demande à un agent de police/sécu de nous indiquer un endroit ; il nous indique et tiens à nous faire visiter… puis nous demande un pourboire ! Quand même les agents de sécus font les guides, c’est que soit 1/ ils sont vraiment mal payés, ou 2/ il n’y a vraiment aucune indication…
Bref, après s’être perdus deux fois dans les escaliers, et être repassés trois fois dans les même couloirs, on finit par trouver la sortie. On est alors assailli par les vendeurs de pins, magnets, livres, souvenirs de merde… Et oui : avec les cars de touristes, il y a aussi le business qui va avec !
Caro est déjà fatiguée : il faut dire que de piétiner derrière des flots de touristes, ça fatigue vite. Elle me dit qu’elle a l’impression d’avoir déjà une journée dans les pattes.
Sortis du fort, on rejoint notre chauffeur. Mais quand on lui demande de nous emmener au Temple Shiromani, il nous dit qu’il ne peut pas y aller, qu’il faut qu’on y aille à pied et que ce n’est qu’un quart d’heure de marche… Sur le fond, il a raison sur le fait qu’il ne peut pas y aller : la route qui monte au fort par derrière est en sens unique, et c’est le long de cette route qu’il y a le Temple Shiromani. Mais on n’a pas trop envie de redescendre l’éperon rocheux où est le fort, pour aller voir un autre temple, et après de tout remonter à pied. Donc c’est pas grave (même si le Routard dit que le Temple est beau), on oubli ce temple et on passe à la suite.
La suite, c’est le Fort Nahagarh : un autre fort, situé en haut de la montagne surplombant Jaïpur. Il ne se visite quasiment pas, mais le principal intérêt est la vue sur Jaipur. Après une route sinueuse de 20 minutes dans la montagne, on y arrive. Effectivement, pas grand chose à visiter. Il y a bien un « palace » (le palace Madhavendra), avec 8 fois les même appartements peints (jolis, mais tous pareils), mais on ne s’y attarde pas, on prend rapidement les photos des plus beaux appartements et de la ville, et on repars.
Au passage, certains sont un peu fâchés avec le mot « Toilets ».
Là, notre chauffeur nous sort qu’il est midi, et qu’il va nous emmener dans un resto Moghol du coin. Ah non non non, lui dit-on, on veut qu’il nous emmène dans un resto qu’on lui donne (et qu’évidemment il ne sait pas comment aller). Pas grave, on lui en trouve un autre, plus près du City Palace de Jaipur (donc facile à trouver), et c’est moi qui est obligé de lui indiquer la route pour qu’il nous y emmène.
Bilan : le restaurant qu’on lui a indiqué se révèle très bon, végétarien, certes (comme 70% des restos ici j’ai l’impression), mais on est bien servi, et le Routard avait raison, c’est vraiment très correct.
Nous rejoignons ensuite le City Palace à pied (1km de distance via le Johari Bazar), et après avoir un peu tournés pour trouver l’entrée, on y arrive.
Sur notre chemin, on rencontre d’abord le Jantar Mantar : c’est un des observatoires astronomiques construits par le maharajah de Jaipur au XVIIe siècle. Alors il faut savoir que quand on voit les photos sur Internet, on a l’impression de sculptures d’art moderne. Donc la visite de ce lieu ne me motivait pas trop à l’origine. Pour autant, j’ai été très agréablement surpris.
En effet : ces sculptures art moderne n’en sont pas du tout, et sont en fait des espèces de Rapporteurs d’angles gants (le truc qu’on avait au collège/lycée pour mesurer les angles) : le plus grand faisant quand même 30 mètres de haut. Leur but est de pouvoir calculer l’angle des rayon du soleil, et donc l’heure qui en est déduite. Grâce à l’ombre du soleil (principe de l’horloge solaire), on peut voir l’heure qu’il est à 2 secondes près (sur le plus grand des rapporteurs, le Brihat Samrat Yantra, qui fait 27 mètres de haut). Et en fait, sur ces horloges solaires, il y a des règles hyper précises (qu’on ne voit pas sur internet), et donc l’ombre permet d’indiquer un cran mesurant un angle du soleil (à partir duquel on sait l’heure).
C’est un peu compliqué évidemment, mais c’est vraiment recherché et c’est beaucoup plus intéressant à mes yeux que ce que j’avais envisagé auparavant.
Après le Jantar Mantar, on aurait aimé aller visiter le Hawa Mahal (Palais des vents), mais on comprend en demandant autour de nous que l’entrée est ailleurs, et que pour faire la visite, il faut ressortir du City Palace.
Comme nous sommes déjà à l’intérieur du City Palace, autant faire la visite du City Palace Museum dans la foulée, ce que nous faisons. On prend chacun un audioguide en plus, parce que c’est encore plus précis que le Routard, et par conséquent un peu plus intéressant.
C’est d’ailleurs la première fois qu’un audioguide essaie de nous vendre des trucs de la boutique du musée, ça ne nous était jamais arrivés… Tant qu’à faire !
Dans la dernière salle de la visite (Sabha Niwas), les photos sont interdites (comme dans d’autres salles). Je dis à Caro d’en prendre une quand même (car son appareil ne fait pas de bruit et qu’elle a un grand angle). Nous continuons la visite… et là : contrôle des photos prises ! Les « contrôleurs » grillent vite que Caroline a pris une photo alors que c’était interdit : nous en sommes pour 500 roupies d’amende (= 6 euros). Mais bon, c’est de ma faute.
Sortis du City Palace, nous visitons le Hawa Mahal (le Palais des vents) : très joli de l’extérieur, ça a quand même moins d’intérêt de l’intérieur. Alors si mes souvenirs sont bons, le Hawa Hahal était en fait la partie du City Palace dédiée aux femmes (qui n’en sortaient jamais et n’avaient pas de contact avec l’extérieur). La face s’appelle Hawa Mahal car c’est une fausse façade (il n’y a rien derrière), avec plein de petites fenêtres, qui permettaient aux femmes de voir sans être vues.
L’arrière du Palais des Vents :
Et la vue sur le Jantar Mantar
La rue Johari Bazar
La vue sur le City Palace
La vue sur le Fort Nahagarh (et surtout le palace Madhavendra)
La vue sur le Temple de Ganesh (où on était allé la veille)
Et les cénotaphes, au bas du Temple de Ganesh.
Notre chauffeur nous ramène et on le libère pour la soirée.
Le soir, on prend un tuktuk pour aller dans un resto « près » de l’hôtel : à environ 1km. Mais je ne souhaite pas trop y aller à pied car le quartier à traverser n’est pas très propre et qu’il fait nuit (et il n’y a pas d’éclairage de nuit, à part peut-être dans les plus grands boulevards). Evidemment, le tuktuk ne connait pas le resto où on veut aller, donc je suis obligé de le guider…
Par contre, le resto est super : c’est un truc totalement miteux, mais la nourriture est absolument parfaite et elle ne coûte rien.
Pour rentrer, on reprend un tuktuk, et une fois de plus c’est à nous d’indiquer l’endroit où on veut aller. L’avantage, c’est que les tuktuk ne sont pas trop contre faire des petits trajets (contrairement aux taxis de Bangkok), et pour peu qu’on négocie la course avant (40 roupies, ça fait 50 centimes d’euros), ça passe sans soucis.
Tous les billets de ce voyage :
- Inde du Nord, Jour 1 : Voyage Aller et Mandawa
- Inde du Nord, Jour 2 : Fatehpur Shekawati, Deshnok et Bikaner
- Inde du Nord, Jour 3 : La route de Jaisalmer
- Inde du Nord, Jour 4 : Jaisalmer et le désert du Thar
- Inde du Nord, Jour 5 : Le désert du Thar et Jodhpur
- Inde du Nord, Jour 6 : Jodhpur puis Ghanerao
- Inde du Nord, Jour 7 : Ranakpur et le Fort de Kumbalgarh
- Inde du Nord, Jour 8 : Udaipur
- Inde du Nord, Jour 9 : Udaipur – Chittorgarh
- Inde du Nord, Jour 10 : Bundi
- Inde du Nord, Jour 11 : La fête de Holi à Jaipur
- Inde du Nord, Jour 12 : Amber et Jaïpur
- Inde du Nord, Jour 13 : Dausa, Abhaneri puis Fatehpur Sikri
- Inde du Nord, Jour 14 : Agra et le Taj Mahal
- Inde du Nord, Jour 15 : Sarnath et Varanasi
- Inde du Nord, Jour 16 : Le ghat de crémation (Manikarnika) à Varanasi
- Inde du Nord, Jour 17 : Delhi, la Jama Masjid, le Fort Rouge et la Tombe d’Humayun
- Inde du Nord, Jour 18 : Delhi, le Gurudwara Bangla Sahib, le Jantar Mantar et le Qutub Minar