Deuxième jour en Inde du Nord : nous devions partir du Shekawati pour rejoindre progressivement Bikaner, cité aux portes du désert, en passant par le Temple de rats de Deshnok. C’était vraiment un changement d’ambiance, car on passait de la zone des Haveli, zone relativement verte, à celle du désert, majoritairement ocre.
La veille nous avions dis à l’employé de l’hôtel (on ne voit pas souvent l’autre gars, qui est sans doute le patron) que nous voulions manger à 7h15. Bilan, à 7h15, quand nous nous présentons à la réception, rien est prêt. Il semble qu’en Inde ils aient des petits problèmes à respecter les horaires fixées, ou à se presser quand on leur commande quelque chose…
Au petit déjeuner, pas de buffet (en même temps on est les seuls clients), mais on se fait servir : un peu de corn flakes (mais sans lait, il faudra attendre 20 minutes pour en avoir, il a été en chercher avec un pot à lait quelque part, le lait était tiède… donc je pense qu’il était du jour, mais c’est pas forcément une bonne nouvelle en Inde, surtout quand on voit les vaches dans la rue…), des toasts avec du beurre et du miel. En boisson, on a droit à un jus d’orange/mangue, qu’ils nous donnent un peu au compte goutte (faut demander, et ils apportent un petit verre à la fois…). Disons que au petit déjeuner, il ne faut pas avoir soif, car les liquides (café ou jus) sont servis en petites quantité. Bon. On finit notre petit déjeuner, et on s’en va.
Ce qui est amusant, c’est qu’à chaque fois que l’on part d’un resto ou d’un hôtel, ils nous présentent le livre d’or, en attendant qu’on mette un commentaire. Ça fait un peu « passage obligé ». Mais bon, ça permets aussi de constater qu’ils y a pas mal de français à Mandawa.
Bref, on part en direction de Bikaner. Fathepur est sur notre chemin, mais on n’a pas prévu d’y passer du temps car on veut arriver le plus tôt possible à Bikaner (il y a quand même 6h de route).
A Fatehpur, le driver arrête la voiture et nous indique la direction pour aller voir le Haveli Nadine LePrince (qui est un des plus connus de la région). D’abord on rencontre un mec qui souhaite qu’on photographie l’intérieur de sa Haveli. Effectivement elle est belle.
Puis nous reprenons notre route vers la Haveli Nadine Leprince.
Nous y allons, en traversant le village. Nous ne sommes pas trop rassurés, car il n’y a absolument aucune indication (enfin si, il y en une, mais elle nous fait aller dans l’autre direction que celle où on devait aller…). D’ailleurs on se perd à moitié, et on rencontre un cochon dans la rue en train de manger des déchets.
On finit par voir le Haveli Nadine Leprince (qui est fermé, car on est sans doute passé un peu tôt… Il ouvre à 9h00).
Au passage, autour il y a d’autres Haveli magnifiques.
Mais les environs ne sont pas ce que j’ai connu de plus propre.
Par contre, comme à Mandawa, on retrouve pas mal de paons (l’animal est l’emblème de l’Inde, et il y a interdiction formelle de les tuer). Ils chantent en permanence, ça fait un bruit énorme, mais j’adore.
On reprend la voiture, et le driver s’arrête à nouveau 500m plus loin (à un autre bout de la ville, j’imagine), en nous disant de passer un peu dans le marché (qui se tient le long de la rue), et dans un très beau temple, ce que nous faisons.
Sympa de la part du driver, car ça nous permets de faire de belles photos, alors qu’on n’avait pas prévu de s’arrêter à Fatehpur à l’origine.
Nous continuons notre route. Les abords deviennent de plus en arides. Sur le bord de la route, on passe devant un petit terrain où sont enfermés des émeus.
La route nous amène à un croisement avec une ligne de chemin de fer. Le train arrive, donc tout le monde est arrêté, mais on peut sortir de la voiture pour aller prendre quelques photos du train qui passe. Malheureusement, c’est un train de marchandises, donc on n’aura pas cette fois ci de photo des trains indiens avec des gens sur les toits. Cela ne nous empêche pas de voir des bus avec des gens perchés sur le toit, c’est un peu dangereux quand même, car c’est vraiment haut, et puis quand on voit à quels points ils sont toujours tous en train de se doubler…
On croise à un moment un accident entre 3 camions. En fait, il y en a un qui a du vouloir en doubler un autre, et il n’a pas pu se rabattre alors qu’un autre arrivait en face. Il n’y a pas l’air d’avoir de mort, mais leurs camions sont bien déglingués… En tout cas, on peut prendre quelques photos d’autres camions, car ils sont tous décorés ici, mais on n’a jamais le temps de les prendre en photo…
A notre demande, le chauffeur nous emmène d’abord à Deshnok, où se trouve le temple de Karni Mata, appelé « Temple des rats ».
Il faut enlever ses chaussures, mais on a le droit de rester en chaussettes. Heureusement que nous avions prévu des chaussures fermées, ce qui nous permet de rester en chaussettes, car on n’aurait pas aimé être pied nus !
Dans le temple, le gros problème n’est pas vraiment les rats (quoique, on finit par quasiment leur marcher dessus), mais c’est surtout les chiures de rats et de pigeons qui jonchent le sol. C’est un peu crade. Et une odeur assez violente de chiure de pigeon… Et des rats qui ne sont vraiment pas tous en bonne santé (une bonne partie doit avoir la galle…). Enfin bon, c’est toujours sympa à voir, et c’est l’une des curiosités de la région.
En sortant, il est 13h, alors on achète 2 bouteilles d’eau et un paquet de chips, et on mange dans la voiture pendant que le chauffeur re-roule (on lui a demandé si ça ne le gênait pas, il nous a dit que c’était OK). C’est frugal, mais au moins on gagne du temps, car nous ne sommes pas encore à Bikaner, et nous avons quand même pas mal de choses à y visiter.
Arrivés à Bikaner, on fait le checkin à l’hôtel, notre chambre est énorme, même si il y a 2 lits simples séparés. Les deux lits simples paraissent un peu perdus au milieu de la pièce ! On change de chaussures afin de se mettre en sandales (il fait beaucoup plus chaud que la veille).
Nous redescendons assez rapidement pour que le driver nous emmène au Lallgarh Palace, afin que nous puissions le voir (l’intérieur ne se visite pas de toute façon, c’est un hôtel, mais on peu prendre quelques photos de l’extérieur et des jardins. C’est vraiment superbe.
Le driver nous emmène ensuite au fort de Bikaner. Là c’est vraiment un très gros fort, avec une visite faite par un guide en anglais. Nous achetons nos billets et attendons le début de la visite avec les autres indiens qui sont là.
Au cours de la visite, on passe à côté d’un groupe de français (partis avec Kuoni) qui ont leur propre guide, cela nous permet d’en savoir un peu plus (car l’accent anglais de notre guide est assez incompréhensible). Mais bon, on se raccroche aux explications du Routard, qui sont assez bonnes et complètes. On discute avec deux jeunes israéliens qui sont là aussi, arrivés depuis 3 jours, ils font à peu près le même tour que nous en ce qui concerne les 3 prochains jours, donc on les verra peut-être à nouveau. Eux aussi sont allés à Deshnok le matin, mais ils se déplacent en bus et train local : j’aimerais pas être à leur place ! Ils me disent qu’ils sont là pour 10 mois, donc effectivement ils ont un peu plus de temps pour visiter…
La visite du fort finie, nous partons visiter le musée à côté du fort, musée recommandé par le Routard. C’était une erreur de ma part, on n’aurait pas dû y aller, la collection présentée était un peu légère, et vraiment mal mise en valeur.
En sortant du fort, on prend un rickshaw (=tuktuk) pour nous déposer au temple Jaïn de Bhandasar, au fond de la vieille ville. Pas facile de négocier les prix ! Malgré les indications du Routard, les indiens ne lâchent rien.
Sur la route pour aller au temple, nous sommes bloqués par une voie ferrée (le passage d’un train). Là, le chauffeur quitte son rickshaw (en nous laissant tout seuls dedans, parmi la cohue de rickshaw), et va discuter avec un autre chauffeur pas loin.
Il revient au bout de quelques minutes en nous disant de changer de rickshaw et d’aller avec son « copain ». Bon, pas trop le choix, et ça nous coûte le même prix de toute façon. Et on n’est pas trop en capacité de dire quoi que ce soit, donc on obéit.
On traverse le marché aux épices, c’est bruyant, tout le monde klaxonne, c’est étroit, bref, on en devient un peu sourd tellement ça klaxonne (fort) dans tous les sens.
Arrivés devant le temple Jaïn Bhanda Shaha, nous sommes les seuls.
Un prêtre nous dis de monter, et nous demande de nous déchausser. Il nous montre l’intérieur du temple.
Malheureusement, il nous dit que la terrasse (dont le Routard nous vante la vue) est fermée. Bon, on fait le tour du temple (il est tout petit, il doit faire moins de 25m de long). En revenant devant la statue principale, il nous dis de venir, et nous ouvre la porte qui permet de monter sur la terrasse. On monte, et on comprend pourquoi elle est fermée : elle n’a pas été nettoyée, et le sol est jonché de fientes d’oiseau. Pas grave, maintenant qu’on est là, on monte jusqu’à la terrasse (surtout qu’on est pieds nus, vu qu’on était en sandales !). Belle vue sur la vieille ville, mais on a quand même les pieds méchamment crades.
Ressortis du temple, on tente d’aller visiter le temple juste à côté, celui de Laksminath.
Il y aurait également des rats dedans (moins qu’à Deshnok, mais en meilleure santé). Malheureusement, nous y sommes à 17h30, or l’après midi le temple n’ouvre que de 18h à 23h. Donc ce ne sera pas pour cette fois.
Pour finir nos visites prévues de la journée, il nous faut maintenant passer à l’hôtel Bhanwar Niwas, qui est installé parait-il dans une superbe haveli.
Nous tentons de prendre un rickshaw, mais ils demandent encore des prix exorbitants, et impossible à négocier. Alors on y va à pied, d’autant que sur le plan du Routard, ça n’a pas l’air très loin…
Sauf qu’il faut traverser la vieille ville, et c’est un dédale de rues assez étroites et très animées… On demande notre chemin tous les 25 mètres (dès qu’il y a un croisement), et c’est assez difficile car très peu de gens parlent anglais, et peu connaissent le Bhanwar Niwas.
Sur le chemin, des enfants nous demandent d’être pris en photo. Au début, je pense comprendre qu’ils veulent prendre des photos de nous avec mon appareil (or, je me suis déjà fait voler mon iPhone à l’aller, j’ai pas envie de recommencer l’expérience). Mais en fait non : ils veulent juste que je les prenne en photo. Pas de soucis !
Un enfant (« Singha ») d’une quinzaine d’année fini par nous accompagner avec sa moto en roulant au pas, tout en discutant. Il est sympa, et heureusement qu’il nous a accompagné, car sans lui on n’aurait jamais trouvé ! (la façade de l’hôtel ne paye de mine…).
Par contre, à l’intérieur, c’est superbe. Cela explique pourquoi c’est un hôtel très cher. C’est une énorme haveli, bien entretenue. Nous prenons quand même un coca sur place, afin de pouvoir visiter un peu plus les lieux. Encore une fois ils ne sont pas rapides pour servir, pas rapide pour donner la note, et pas rapide pour rendre l’argent… On ne paye pas si cher d’ailleurs (250 roupies en tout, pour un hôtel de ce niveau, j’aurais cru que ce serait été plus cher).
Au moment de partir, un groupe de français arrivent pour la nuit (ce sont des français venant avec Nouvelles Frontières => ça explique sans doute pourquoi ce sont des beaufs). Ils dorment là pour la nuit.
Nous sortons de l’hôtel, et demandons au rickshaw qui se trouve devant, s’il veut bien nous emmener à notre hôtel. Ça tombe bien, car le guide indien du groupe de Nouvelles Frontières avait justement réservé ce rickshaw, et il propose de le partager avec nous. Il parle très bien français ! Il nous explique qu’il a appris le français à l’Alliance Française, et quand on lui demande pourquoi il ne fait pas guide que sur Bikaner au lieu de suivre un groupe, il nous dis qu’effectivement c’est moins bien payé que d’être toujours sur la même ville, mais au moins ça lui permet de voir des choses différentes.
Arrivés à notre hôtel, nous marchons jusqu’à un restaurant qui avait l’air bien d’après le Routard (le Foreigners Centre), mais nous ne le trouvons pas, il fait nuit, personne ne semble savoir où il est, et le plan du Routard n’est pas très précis sur sa localisation… Donc on rentre à l’hôtel, et on se dit qu’on mangera au restaurant à l’intérieur ; mais vu la classe de l’hôtel (plutôt élevée), ça va sans doute nous coûter assez cher…
A l’hôtel, on se dirige vers la terrasse où mangent les gens (majoritairement des français, d’ailleurs), mais il n’y a plus de place. Dommage, nous allons être obligé de manger dans la salle du rez de chaussée… Finalement, ce n’est pas plus mal, car sur la terrasse, se prépare un concert de musique indienne (un truc à touriste), que l’on entend peu après depuis la salle du rez de chaussée, et ça doit être assourdissant !
Bref, on mange un poulet Biryani (mais il est différent de celui d’hier, plus sec et plus fin, plus parfumé, et moins gras), un poulet frit, un butter naan, un chapati (un pain plus petit que le naan), et pour le dessert, on mange une spécialité de Bikaner (une espèce de mie de pain en boule, flottante dans l’eau de fleur d’oranger… c’est pas génial). En plus de ça, on prend deux bouteilles d’eau gazeuse (ici l’eau gazeuse est considérée comme un soda), et une bouteille d’eau plate. Contre toute attente, on paye moins cher que la veille ! (825 roupies = 9,75 euros) Si ça continue comme ça, ça va finir par être gratuit. En tout cas, on donne un bon tip au serveur, car il a été efficace et rapide, chose qu’on n’avait pas vu beaucoup jusqu’à présent dans les restaurants…
Tous les billets de ce voyage :
- Inde du Nord, Jour 1 : Voyage Aller et Mandawa
- Inde du Nord, Jour 2 : Fatehpur Shekawati, Deshnok et Bikaner
- Inde du Nord, Jour 3 : La route de Jaisalmer
- Inde du Nord, Jour 4 : Jaisalmer et le désert du Thar
- Inde du Nord, Jour 5 : Le désert du Thar et Jodhpur
- Inde du Nord, Jour 6 : Jodhpur puis Ghanerao
- Inde du Nord, Jour 7 : Ranakpur et le Fort de Kumbalgarh
- Inde du Nord, Jour 8 : Udaipur
- Inde du Nord, Jour 9 : Udaipur – Chittorgarh
- Inde du Nord, Jour 10 : Bundi
- Inde du Nord, Jour 11 : La fête de Holi à Jaipur
- Inde du Nord, Jour 12 : Amber et Jaïpur
- Inde du Nord, Jour 13 : Dausa, Abhaneri puis Fatehpur Sikri
- Inde du Nord, Jour 14 : Agra et le Taj Mahal
- Inde du Nord, Jour 15 : Sarnath et Varanasi
- Inde du Nord, Jour 16 : Le ghat de crémation (Manikarnika) à Varanasi
- Inde du Nord, Jour 17 : Delhi, la Jama Masjid, le Fort Rouge et la Tombe d’Humayun
- Inde du Nord, Jour 18 : Delhi, le Gurudwara Bangla Sahib, le Jantar Mantar et le Qutub Minar