Après avoir passé une nuit à Xi’an, cette journée devait être celle où nous visitions l’Armée des Soldats de Terre Cuite. Cette visite ne nous a finalement pas pris tant de temps, et nous avons mis à profit l’après-midi et la soirée afin de visiter la ville de Xi’an, et notamment son quartier Hui, où régnait vraiment une ambiance très sympathique. Un point négatif cependant : l’armée enterrée ne m’aura vraiment pas laissé un bon a priori. J’ai vraiment eu l’impression de tomber sur un attrape touriste, ou un poule touristique aux oeufs d’or, qu’on se garde bien de faire évoluer (ou plus exactement : de continuer les fouilles !). Car celles-ci semblent figées à moins de 30% du travail réalisé. On se dit que, vu l’espace encore sous la terre, plus de la moitié de l’armée reste à déterrer ! Et que la Chine ne compte pas trop se secouer les puces là-dessus, tant les touristes viennent déjà en masse.
Le matin, au réveil, on constate à nouveau la beauté de l’auberge de jeunesse.
J’aime particulièrement l’alignement de portes rondes.
Nous partons à pied vers la gare routière qui se trouve à moins de 15 minutes de marche. La ville est vraiment grise. On rencontre une rangée d’immeubles complètement grillagés.
Passion grillage.
La gare routière se situe devant la gare ferroviaire, quasiment sous une porte de la muraille de Xi’an.
Après une bonne heure de bus 306, nous arrivons sur le parking devant le site des Terracotta Wariors, soit en français l’Armée de Terre Cuite. Le trajet nous coûte 7cny. Dans le bus, on discute avec un chercheur singapourien en musique et sociologie.
Le contrôle des tickets pour l’armée de terre cuite.
Pour 5cny, on peut prendre un caddie qui vous amène à l’entrée réelle du site, soit donc à 500m de là…
Le hangar de la fosse n°1.
À sa droite, le hangar de la fosse n°2.
Et juste sur notre droite en entrant : le musée/bâtiment des chars. C’est par là qu’on va commencer.
Voilà donc ça, c’est fait.
Le musée présente quelques armes retrouvées sur place (sachant que beaucoup avaient déjà été pillées).
Le musée présente surtout deux chars reconstitués à la taille 1/2. Les chars de l’armée de terre cuite étaient en bois, donc ils ont moins résisté au temps que les soldats. Ces deux là étaient en bronze creux, rehaussés d’or et d’argent. Le char ici est celui d’un membre de la cour en tournée d’inspection.
Ce char possède un toit rond afin de protéger également le cocher pendant qu’il dirige les chevaux.
Le deuxième char est un char de combat.
Ce char, plus léger, est piloté par un soldat, sous un parasol.
Si les chars ont été reconstruits, c’est parce qu’ils ont réellement été trouvés dans un salle état.
On sort du musée pour rejoindre la fosse n°1.
Voilà l’armée enterrée !
La fosse 1 est effectivement impressionnante, notamment par le nombre de soldats alignés vers l’est (la terre barbare !). Cette fosse serait la plus grande des trois. Elle contiendrait en tout 6000 soldats, mais seuls 2000 ont pour l’instant été excavés et reconstitués. Sur les 3 premiers rangs on trouve des archers et arbalétriers : ils forment l’avant garde. Derrière eux se tient la trouve, autrefois équipé de haches, épées, lances, etc. C’étaient à l’époques de vrais armes. Mais comme il avait fallu prélever dans la vraie armée pour avoir ces armes, celle-ci s’est retrouvée un peu démunie à l’issue de la construction de cette armée de terre cuite (ce qui a entraîné le pillage ultérieur). Ce gros de la troupe compterait également 35 chariots de bois, mais aucun n’a survécu au temps. De chaque côté de la troupe se tiennent un rang d’éclaireurs, qui ne regardent pas dans la même direction.
Par contre, dans la fosse n°1, une grosse partie (50% à vu de nez) n’est toujours pas excavée. Ça permet la meilleure conservation en attendant de s’en occuper. Mais le touriste se dit que bon, le travail de restauration est loin d’être fini…
Du coup, sur les zones non excavées, sont rangés les soldats en cours de reconstitution.
Et y’en a quand même un paquet.
Finalement, cette fosse 1 n’est autre qu’un travail en cours, un laboratoire visitable, dans lequel on reconstitue peu à peu le contenu de la fosse 1. Mais il faut bien garder en tête que pour l’instant, moins de 50% de cette fosse a été excavé (le reste en encore sous la terre). On peut se demander s’ils travaillent toujours dessus… En tout cas, vu qu’ils en sont à moins de 20% à mes yeux alors qu’ils y travaillent depuis 1987, ils ont pas près d’avoir fini..
On passe à la fosse n3, qui se trouve au fond de la fosse 1 et derrière la fosse 2.
La fosse n°3 est la plus petite. Elle contiendrait seulement 72 guerriers et chevaux.
Étant donné leur habillement et leur taille (plus grande que celle des autres soldats), on pense qu’il s’agit là de l’état major de l’armée.
Mais bon, encore une fois, le travail de reconstitution est loin d’être fini.
On fini par la fosse n2. Elle contiendrait environ 1300 guerriers et chevaux.
Sauf que quand on rentre dans le hangar, on a franchement l’impression que peu de choses ont été excavé. À vue de nez, moins de 20%.
La terre a été enlevée jusqu’à atteindre la partie supérieure (les tuiles) des rangées de soldats. En effet, ils étaient protégés au dessus d’eux à l’origine par des tuiles.
Une poignée de soldats reconstitués sont présentés dans des vitrines. Ici, un archer agenouillé.
On voit sur cet archer qu’à l’origine, les soldats étaient colorés. Et que même les semelles antidérapantes étaient reproduites.
Là c’est un cavalier et sa monture.
Enfin, LE truc le plus frustrant. L’armée de terre cuite était sensée protéger le tombeau de l’empereur Qin Shi Huangdi. Sur la photo, on voit les hangars de l’armée de terre cuite à gauche. Et à droite une pyramide : c’est le tombeau de l’empereur Qin. Il n’a pas encore été fouillé (les historiens refusent, trop dangereux), mais il contiendrait des salles fabuleuses d’ornements, le tombeau de l’empereur flottant une mer intérieure de mercure, des rivières de mercure, avec une machinerie destinée à recréer les courants, tout ça protégées par des systèmes de défense automatiques. Les historiens pensent que la probabilité que tout ça soit vrai est forte, car des prélèvements sur place ont été faits, et ils relèvent une concentration de mercure plus de 100 fois supérieure à la moyenne !
Retour à Xi’an.
Pour aller plus vite au sud de la ville, on voudrait prendre un taxi, mais ils refusent tous la course ! 3km, ça doit être trop court pour eux.
Ça nous laisse l’occasion découvrir le métro de Xi’an, qui est niquel de propreté.
Et ça nous fait arriver au Sud de la muraille, que nous allons visiter.
Nous marchons vers l’entrée de la muraille (au Sud).
Dans la petite enceinte attenante, on peut s’amuser à taper sur des gros tambours. Sympa pour la photo.
La muraille de Xian fut construite en terre sous la dynastie Ming, elle fut renforcée avec des brique en 1568. Elle est longue de 13,8 km. Elle fait 12m de haut, et 12 à 14m de large.
La vue sur le chemin de ronde. On pourrait quasiment y construire une 2-voies ! Au total, la muraille compte 14 portes et 4 tourelles d’angle.
Cette muraille est une des mieux conservées de Chine. On peut y louer des vélos (50cny le simple, 80 le tandem).
La vue sur le quartier attenant depuis la muraille.
Cette ville est définitivement grise.
On a la chance d’assister à une relève de la garde (c’est purement touristique).
La muraille vers l’Ouest.
Par contre, il parait que le seul endroit de la muraille vraiment intéressant est le Sud de celle-ci. On redescend de la muraille pour marcher jusqu’à la Tour de la Cloche.
Au bout d’un quart d’heure de marche, on arrive à la Tour de la Cloche. L’accès se fait par le sous-terrain (un peu comme l’Arc de Triomphe) en dessous de la place.
La tour de la Cloche est « jumelée » avec la tout du Tambour dans le sens où l’entrée de chaque tour coûte 35cny, mais si vous prenez les deux tickets, ça ne vous coûte que 50cny.
La vue vers le Nord.
La Tour de la Cloche contenait une énorme cloche (d’où son nom) qui était utilisée pour donner l’heure dans la ville. Cette cloche est une réplique de l’originale.
Des concerts de musique traditionnelle (sur des petites cloches notamment) sont donnés au premier étage (environ 1/h).
Les multiples cloches à partir desquelles sont faits les concerts.
La Tour de la Cloche a été construite au départ au XIVe siècle, puis reconstruite aux XVIe et XVIIIe siècles (ça correspond avec la dynastie Ming). Sa structure est faite de briques et de bois, et la tour atteint une hauteur de 36m.
La vue vers le Sud.
Les charpentes sont ont encore leur peinture.
Depuis la Tour de la Cloche, on a une assez belle vue sur la Tour du Tambour.
Sortis de la tour de la Cloche, on marche jusqu’à la Tour du Tambour.
La Tour du Tambour fut construite en 1380 (donc sous les Ming, comme la Tour de la Cloche). Par contre, elle ne fait que 34m de haut. À l’époque de son « activité », elle contenait un énorme tambour, utilisé (si j’ai bien compris) pour annoncer la tombée de la nuit (une guide nous a dit que c’était pour annoncer les prières…). On lit aussi certaines fois que c’était pour assurer les travailleurs de la bonne cadence de travail…
Des concerts de tambours sont également présentés à peu près toutes les heures.
Au 1er étage, on trouve une expo de tambours de toutes formes.
Les poutres et charpentes ont toujours leur peinture.
Pour ma part, j’apprécie le carrelage, mais je ne sais pas si il est d’origine.
Depuis la Tour du Tambour, bien évidemment, on voit la Tour de la Cloche.
À 5 minutes de la tour du Tambour, nous entrons dans le quartier Hui (minorité chinoise musulmane).
Ils vendent des pains ronds. J’ai goûté, c’est excellent.
Il y a des petites ruelles qui n’ont pas dû voir beaucoup de touristes.
Reconnaissons que pour trouver la Grande Mosquée, c’est pas ce qu’il y a de plus évident.
La rue est bordée de petits commerces vendant majoritairement des choses à manger, mais souvent aussi des magasins à touristes.
La rue qui mène à la Grande Mosquée. Heureusement qu’il y avait le panneau, car dans le cas contraire, j’y serais pas allé.
Ah, je constate qu’ici, plusieurs personnes ont des oiseaux en cage comme animaux de compagnie.
Je ne sais pas trop ce que cela signifie, mais j’imagine que ça a un rapport avec le fait qu’on est dans le quartier musulman.
L’arrivée sur l’entrée de la Grande Mosquée. Les magasins ne vendent plus des trucs-à-touristes, mais des choses liées à la religion. Et des cerf-volant (????).
Je ne sais pas quel est le nom de ce couvre chef, mais tous les pratiquants (hommes) semblent le porter.
L’entrée de la Grande Mosquée (prix : 25cny). Cette mosquée est une des plus grande du pays. Elle représente un mélange entre les styles chinois et musulman.
En entrant à gauche : le Huge Screen Wall. Ce mur aux esprits est un élément que l’on retrouve habituellement dans les temple chinois, il sert à éloigner les démons.
En face, le Wooden Memorial Archway. Cette mosquée aurait été fondée au VIIIe siècle, même si la plupart de bâtiments date des dynasties Ming et Qing.
Juste après, le Five-Room Hall.
Puis ensuite, la Stone Memorial Gateway.
Puis l’Imperial Hall.
Le Worship Hall, qui est en fait la salle de prières. Malheureusement fermée aux non-musulmans.
Et enfin le pavillon du Phoenix.
Sortis de la Grande Mosquée, on revient dans le quartier Hui. Où l’on trouve des brochettes de légumes (pas goûté).
Ils font sécher les noix dans un truc qui tourne avec du sel dedans (ça doit ouvrir les noix). J’avais jamais vu comment on faisait : je me coucherais moins bête !
Ils vendent toutes sortes de fruits (en haut c’est des dates).
Les devantures dans une rue du quarter Hui.
Les façades de bâtiments sont magnifiques.
La grande rue du quartier Hui : Beiyuanmen (elle part vers le nord, depuis la Tour du Tambour).
On mange dans un restau conseillé par le routard : Anjia Chaocai, au 57 Beiyuanmen, Xian. L’homme à droite sur la photo est le patron.
La fraîcheur des gigots d’agneaux peut être constatée avant même d’entrer dans le restaurant.
Lamb santy et Beef santy
Fried rice Yangzhou style
Bajed Chinese bread dont j’avais parlé tout à l’heure.
Fried noodles
En sortant du quartier Hui, on repasse devant la Tour du Tambour, tout éclairée désormais.
Et on marche jusqu’à la Tour de la Cloche afin de prendre le métro de Xi’an. Au passage, gros point noir aux taxi, qui ne veulent pas prendre la course si elle fait moins de 4km (il parait que c’est connu qu’à Xian, les taxis ne sont pas très sympas).
Notre train part de Xian à 22h54. On part donc de l’auberge de jeunesse vers 22h. Avant même d’entrer dans la gare, des longues queues sont formées pour passer un contrôle de police, qui vérifie que chaque personne voulant entrer dans la gare a bien un billet. La quantité de gens dans la gare est impressionnante ! Avec le numéro de notre train et l’heure de départ, nous arrivons à trouver par quelle porte nous devons accéder aux quais. Seuls les gens ayant un billet pour le train peuvent accéder à la zone après la porte, car une personne vérifie.
Dans le train, des gens pas méchants, silencieux. Nous avons une couchette milieu et une couchette haut. Les valises se mettent en face des couchettes.
À 23h23, les lumières s’éteignent. Ça incite les derniers encore debout à aller se coucher.
Problème par contre : on reçoit régulièrement des effluves de fumée de cigarette. Car même si le chinois respecte les autre en fumant dans l’endroit qui lui est indiqué, la ventilation n’est pas forcément efficace/fonctionnelle/bien conçue.
Tous les articles de ce voyage
- Voyage en Chine : le programme complet
- Chine, Jour 1. Première visite de Shanghai
- Chine, Jour 2. Shanghai
- Chine, Jour 3. Shanghai puis Tunxi-Huangshan
- Chine, Jour 4. Huangshan
- Chine, Jour 5. Retour en bus à Shanghai, puis vol jusqu’à Chengdu
- Chine, Jour 6. Chengdu
- Chine, Jour 7. Le parc national de Huanglong
- Chine, Jour 8. Le parc national de Jiuzhaigou
- Chine, Jour 9. Retour à Chengdu
- Chine, Jour 10. Le grand Bouddha de Leshan
- Chine, Jour 11. Emei Shan
- Chine, Jour 12. Les pandas du Sichuan
- Chine, Jour 13. Xi’an
- Chine, Jour 14. Pingyao
- Chine, Jour 15. La résidence de la famille Wang et le château souterrain de Zhangbi
- Chine, Jour 16. Pékin : le Temple des Lamas et le Temple du Ciel
- Chine, Jour 17. La Muraille de Chine à MuTianYu
- Chine, Jour 18. La Place Tian’Anmen, la Cité Interdite et les tours de la Cloche et du Tambour
- Chine, Jour 19. Le Palais d’été
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- Chine, Jour 6. Chengdu
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- Chine, Jour 19. Le Palais d’été
On m’a déjà dit que Xi’an était vraiment sympa, mélange d’architecture moderne et d’un style chinois incontestable. Et d’après vos photos cela me conforte dans cette idée, j’ai vraiment envie d’aller y faire un tour pour mon prochain voyage en Chine, merci du partage! 🙂
Lucile