Vers 5h du matin, j’entends les gens qui dorment dans la chambre d’à côté commencer à s’agiter, entrer, sortir de leur chambre. Comme les chambres sont séparées d’un panneau de papier, on entend tout et je ne peux pas dormir. J’ai l’impression qu’ils s’en vont…
Caro fini par se réveiller vers 5h45, et on se demande si on a vraiment envie d’aller à la séance de méditation (elle dure de 6h à 7h30), surtout que les couloirs du temple sont à 13°C et que nous n’avons pas envie de geler pendant 1h30. Nous décidons donc de partir directement pour Nara, une fois après avoir payé notre chambre, et ce même si on loupera le petit dej.
On prend le bus à 6h31 (pas peu fiers d’avoir esquivé la séance de médiation), puis le funiculaire de 6h40, et enfin le train de 6h55.
A Hashimoto, on change de train pour en prendre un vers Nara. Mais il faut attendre une bonne demi-heure qu’il arrive puis parte. Il fait toutes les gares, ça n’avance pas vite, et il faut encore changer de train à Oji pour prendre un rapide jusqu’à Nara.
Avec tout ça nous n’arrivons à Nara que vers 9h40, donc on aura mis plus de trois heures ! Finalement on a bien fait de partir assez tôt.
A la gare de Nara, la faim commence à se faire sentir (on n’a toujours pas pris de petit déjeuner), donc on mange dans un magasin type boulangerie de la gare de Nara (d’ailleurs le nom est « Vie en France »). C’est d’ailleurs assez impressionnant à quel point les japonais aiment tout ce qui est français : ils mettent des mots français partout, il veulent manger du pain et des pâtisseries français, bref, ça rend assez fier.
Sortis de cette boutique, nous déposons nos bagages à l’hôtel qui se situe en face de la gare. A l’hôtel, on demande si ils savent où l’on pourrait acheter un adaptateur de prise, mais ils ne comprennent pas très bien l’anglais et finissent par nous dire qu’on peut en acheter dans un centre commercial (chez Bic Camera) à 2km de là.
Nous y allons, et essayons d’attraper un bus afin de nous rapprocher. Le temps que le bus arrive, qu’on monte dedans, et qu’il nous dépose pas loin du centre commercial, on perds encore facile une demi-heure.
Dans le centre commercial, le magasin Bic Camera n’a pas réellement d’adaptateur. Par contre Caroline finit par trouver un magasin qui en vend dans le centre commercial.
Nous ressortons donc du magasin et prenons un bus qui nous ramène vers la gare routière, qui se situe entre notre hôtel et le parc de Nara, où se situent la grosse majorité des lieux touristiques de Nara.
Une fois arrivés au niveau de la gare routière, la première chose à voir est la quantité de daims dans le parc, vraiment pas farouches (en tout cas beaucoup moins qu’à Miyajima), notamment car les gens les nourrissent (alors qu’à Miyajima ça n’était pas le cas, car des panneaux l’interdisaient) avec des « deers cookies ». Ces cookies ressemblent à des petites crêpes dures, et s’achètent par paquet de 5 pour environ 50 yens. Donc les daims n’hésitent pas à se rapprocher des gens pour essayer d’avoir des cookies, et ne sont pas plus choqués que ça quand ils se font caresser.
Nous continuons à marcher vers le centre du parc, en prenant à gauche pour visiter en premier le jardin Isuien, qui est un très joli jardin japonais. Il faut reconnaître que ces jardins ont un charme fou, surtout qu’en automne les érables commencent à avoir leurs feuilles qui rougissent. Par contre, il fait aujourd’hui beaucoup plus chaud qu’hier au mont Koya : il doit bien faire 22-23°C, et on crève de chaud sous nos manteaux (alors qu’hier on avait limite un peu froid).
Juste en sortant du jardin Isuien, on continue vers le nord à travers deux ruelles pour atteindre le Todai-ji. On débouche sur l’allée principale du temple, entre la grande porte d’entrée Nandai Mon et le Todai-ji lui-même. En slalomant entre les nombreux touristes japonais et les (encore plus nombreux) groupes scolaires, tout ce beau monde prenant occasionnellement des photos avec ou sans daims, on parvient à se frayer un chemin jusqu’à l’entrée du Todai-ji.
Nous pouvons rentrer, prendre quelques photos, même si ce n’est pas évident vu la quantité de gens. Effectivement le bâtiment est impressionnant de grandeur, et se dire qu’il est bâti seulement en bois force le respect (il s’agit du plus grand bâtiment en bois du monde). Nous faisons le tour du grand bouddha en bronze à l’intérieur, et à l’arrière, au niveau du pilier percé à sa base d’un trou de 50cm de diamètre, on voit des enfants passer à l’intérieur et leurs parents prendre des photos. Selon la légende, celui qui parvient à passer à travers le trou connaîtra l’Eveil. La dimension du trou correspond d’ailleurs exactement à la narine du Bouddha. Au bout de quelques minutes, il n’y a plus personne dans la queue pour tenter de passer à l’intérieur du trou, donc je dis à Caroline de le tenter (elle avait envie d’y aller mais n’osait pas). Elle tente, et réussi, nous sommes contents. Les japonais sont amusés de voir une occidentale tenter également leur légende.
Sortis du Todai-ji, nous revenons sur nos pas pour prendre en photo le Nandai Mon avec ses deux gardiens Nio (sculptures de bois très réalistes qui datent du XIIIe siècle).
Puis, nous longeons le Todai-ji jusqu’à prendre un sentier qui monte vers des temples annexes au Todai-ji, mais plus sur la colline. Peu de temps de marche après, nous y arrivons : la vue sur Nara est très sympa, mais les deux temples ne sont pas aussi jolis que le Todai-ji. Caro a encore mal à son genoux, mais elle accepte que nous continuions la balade. Ce n’est pas fatiguant car il y a désormais beaucoup moins de monde, c’est assez calme et moins chaud que lorsqu’on était au centre ville de Nara.
Nous continuons notre marche à travers les bois, ce qui nous amène au pied de la colline du Wakakusa-Yama, où nous voyons encore plein de daims se faire nourrir par les touristes sur place avec des cookies spéciaux.
Encore un peu de marche, et nous arrivons au Kasuga Taisha, un sanctuaire shinto fondé par la famille Fujiwara, dans lequel on peut prendre en photo un arbre de 8m de circonférence ! Le sanctuaire est tout de vermillon (=rouge), avec un grand nombre de lanternes, donc cela permet des photos assez colorées.
Le Kasuga Taisha est à la lanterne (de pierre et de métal) l’équivalent de ce que le Fushimi Inari Taisha à Kyōto est au torii : il y en a 2 000 le long du chemin, plus 1 000 en métal accrochées aux édifices principaux.
Plus loin, nous rejoignons à quelques dizaines de mètres, des petits sanctuaires annexes : Wakamiya Jinja.
Nous redescendons la colline pour rejoindre le centre ville, en passant successivement sous les portes « torii » rouges Ni-no Torii (en rénovation) et Ichino Torii.
On continue à descendre jusqu’à retrouver la route, en marchant sur un chemin assez large mais non goudronné. A notre gauche, une plaine remplie de daims et de japonais qui jouent avec.
A quelques dizaines de mètres se dresse la pagode à cinq étages Gojuno-to (55m de haut, une des plus hautes du Japon) du Temple Kofuku-ji : mais le reste du temple est globalement en rénovation, et donc sous des échafaudages et des bâches. C’est pas plus mal car nous n’en pouvons plus de marcher (Caro a de plus en plus mal au genoux). Comme nous commençons à avoir faim, nous commençons à chercher où nous pourrons venir manger plus tard.
Pour cela, nous parcourons la galerie Higashimuki, afin d’essayer d’identifier les restaurants recommandés par le Routard, et de voir si ils correspondent à ce que l’on veut manger et à nos tarifs.
Nous finissons par réussir à trouver le petit restaurant Kura (c’était pas évident), mais en leur demandant si on peut manger, ils nous disent de revenir à partir de 20h.
Donc nous rentrons à l’hôtel à pied en se promettant de revenir à l’heure dite. Mais l’hôtel est à bon kilomètre à pied, et nous commençons à avoir vraiment mal au pieds chacun, donc nous n’avons plus trop envie de ressortir une fois l’hôtel atteint. Caro en profite pour tout de suite prendre sa douche (elle n’avait pas voulu la prendre la veille dans le temple de Koyasan car les douches étaient collectives).
Pour autant, on a quand même faim (nous n’avons rien mangé à midi), donc une heure plus tard nous ressortons et tentons de trouver un restaurant autour de la gare. Il nous faudra passer devant 6 ou 7 restaurants différents avant de trouver un restaurant type dîner américain, mais qui est rempli de japonais sortant du travail et dont les prix sont très bas (ils ne s’adressent pas du tout à une clientèle de touristes : c’est ce qu’on cherche). Effectivement, le restaurant est simple et efficace, les japonais seuls défilent et mangent assez vite leurs plats. Pour autant, nous y mangerons réellement bien, et pour un prix correct.
Nous nous couchons assez tôt car nous sommes vraiment fatigués et qu’on veut partir tôt le lendemain pour rejoindre Kyoto en train.
Tous les billets de ce voyage au Japon
- Japon – Jour 1 et 2 : Le voyage Aller, escale à Tokyo puis arrivée à Kumamoto
- Japon – Jour 3 : le château de Kumamoto et les enfers de Beppu
- Japon – Jour 4 : Hiroshima et Miyajima
- Japon – Jour 5 : Himeji et Osaka
- Japon – Jour 6 : Koyasan
- Japon – Jour 7 : Nara
- Japon – Jour 8 : Kyoto Est et Sud-Est : Fushimi Inari Taisha, Ginkaku-ji et Kiyomizu Dera
- Japon – Jour 9 : Kyoto Nord Ouest : Kinkaku-ji, Daisen-In, Ryoan-ji et bambouseraie d’Arashiyama
- Japon – Jour 10 : Kyoto Centre : Palais Imperial et Nijo-jo
- Japon – Jour 11 : Lac Kawaguchi et Mont Fuji
- Japon – Jour 12 : Lac Kawaguchi et Kamakura
- Japon – Jour 13 : Kamakura et Tokyo (Shibuya et Shinjuku)
- Japon – Jour 14 : Nikko
- Japon – Jour 15 : Tokyo : Akihabara, Ueno, Yanaka et Asakusa
- Japon – Jour 16 : Tokyo : Tour Tokyo Sky Tree, Tsukiji, Ginza, Omotesandō
- Japon : Jour 17 : Tokyo : Omotesandō et Odaiba
- Japon – Le programme original du voyage