Après un réveil un peu tardif (7h45) et un petit déjeuner léger (juste un chocolat chaud) pris dans la cuisine de l’auberge, nous partons à pied pour le parc de la paix avec le musée du Mémorial pour la Paix. Nous prévoyons de visiter d’abord le mémorial de la Paix, puis si on a la force, le jardin Shukkei-en, et enfin d’aller à Miyajima pour voir le Torii flotant et les daims en liberté.
L’auberge dans laquelle nous sommes. Comme à Kumamoto, de dehors ça parait microscopique, mais en fait c’est tout en long (les japonais payaient des impôts locaux à hauteur de leur emplacement sur la rue, d’où un bâtiment très petit en largeur sur la rue).
Le Mémorial pour la Paix est à 5 minutes à pied de l’auberge de jeunesse. En arrivant sur la petite île sur laquelle il est situé, par le boulevard de la Paix, on passe devant les Portes de la Paix (installées en 2005 et créées par un duo d’artistes français), et la Statue de la mère et de l’enfant dans la tempête. Cette statue, achevée en 1960 par l’artiste Shin Hongō, est parmi les œuvres d’art les plus puissantes créées en réponse à la bombe atomique. Elle représente une femme protégeant son enfant de la pluie noire.
Nous visitons le musée, et il se révèle finalement assez petit par rapport à ce que je m’étais imaginé. Le musée retrace les conséquences de la bombe A sur Hiroshima et les civils, et raconte l’histoire de plusieurs personnes et ce qui leur est arrivé ce jour là et les suites. Ils ont mis le paquet afin d’essayer de montrer horreur de cette bombe, en décrivant les différentes conséquences (maisons souflées, tuiles fondues, barres de fer tordues, pluie noire, etc).
Sortis du musée, nous remontons le parc du mémorial de la paix avec le Cénotaphe pour les victimes de la bombe A et derrière la Flamme de la Paix qui doit être éteinte le jour où les armes atomiques auront totalement disparues de la terre (j’ai quelques doutes).
Derrière, la cloche de la paix et le Monument de la paix des enfants qui représente Sadako Sasaki, une jeune victime de la bombe dont les pliages de grues ont été inspirés par un conte populaire japonais, qui dit que quiconque pliera plus de mille grues verra ses souhaits s’accomplir. Selon certaines versions de l’histoire, Sadako en réalisera plus d’un millier avant de mourir d’une leucémie à l’âge de douze ans ; dans le livre de Coerr, elle en achève environ 640 avant de mourir, ses camarades de classe terminant le reste en sa mémoire.
De l’autre côté de la rivière, le Dôme de Genbaku : Les restes du squelette du dôme de Genbaku sont le symbole le plus reconnaissable de la bombe atomique à Hiroshima.
Dans une autre vie, le bâtiment a été l’un des plus célèbres sites de la ville pour une toute autre raison ; le hall commercial d’exposition de la préfecture d’Hiroshima (et son dôme fantaisiste vert) avait un style européen audacieux dans une ville crasseuse et bondée, avec peu de fioritures modernes. Parce que l’explosion a eu lieu presque directement au-dessus du bâtiment, les murs sont restés largement intacts, alors que le dôme en lui-même s’est brisé et que les gens à l’intérieur furent tués par la chaleur de l’explosion. Alors que la ville fut reconstruite, le dôme fut laissé tel quel simplement parce qu’il était plus difficile à démolir que d’autres vestiges de la zone ; peu à peu, le dôme de la bombe est devenu le symbole qu’il est aujourd’hui.
Il commence à faire faim, donc nous prenons un petit dej un peu plus conséquent dans un Seven Eleven à côté du dôme.
Nous marchons ensuite jusqu’au château d’Hiroshima, dans lequel se tientun petit festival de fleurs, puis on le contourne en passant à travers le parc Chuo, pour ensuite se diriger vers le jardin de Shukkei-en.
On visite le jardin de Shukkei-en (de type chinois), avec les petits champs de riz, les plans de thé et la petite bambouseraie. Même si on continue à voir des gratte-ciels dépassant derrière les arbres, le Shukkei-en parvient à donner l’impression d’appartenir à un monde totalement différent, traversé par des sentiers, cascades, avec même quelques petites maisons. C’est vraiment un magnifique jardin, en tout cas pour nous ça a été un des plus beaux que l’on aura vu au Japon.
Puis on marche jusqu’à la rue principale (l’avenue Aioi-dori) afin de reprendre le tram jusqu’à Dobashi.
On passe prendre nos valises à l’auberge de jeunesse, passer aux toilettes et profiter un peu du wifi avant de repartir pour la station Dobashi et prendre le tram 2 qui nous emmènera jusqu’au terminal de ferry de Miyajima.
En une bonne heure, le tram 2 nous emmène jusqu’à son terminus : le terminal de ferry de Miyajima. Attention, le prix du tram est un peu plus cher quand on va jusqu’à Miyajima (260 yens au lieu de 160 quand on reste dans Hiroshima). Je crois que ç’aurait été moins cher pour nous de retourner à la gare principale de Hiroshima et de prendre un train de banlieue jusqu’au terminal de ferry, mais j’avais envie de passer un peu de temps dans le tram.
Nous prenons le ferry, attention là encore, car c’est le ferry JR qu’il faut prendre avec les JR pass, pas l’autre ; mais les guichetiers sont très gentils et indiquent le cas échéant si on s’est trompé.
La traversée en ferry se fait rapidement, on arrive en une grosse demi heure au petit port de Miyajima. En arrivant sur l’île, on passe devant le sanctuaire avec son torii rouge emblématique.
Comme nous avons réservé une nuit sur Miyajima, nous avons nos valises et nous devons d’abord les déposer à l’auberge de jeunesse. Celle-ci est de l’autre côté du Itsukushima Shrine, ce qui n’est pas à côté (une bonne quinzaine de minutes à pied). Le vrai problème étant qu’à partir d’un moment, le bitume se transforme en sable et que ce n’est pas le top pour les roues de valises (mais on est bien content de n’avoir pris que des valises assez petites).
Sur le trajet, on commence déjà à voir des daims qui se baladent, et comme il y a beaucoup de touristes japonais car on est dimanche (par contre très peu d’occidentaux), les daims n’ont pas beaucoup à attendre avant que des gens s’occupent d’eux (même si c’est clairement défendu par les autorités pour préserver leur aspect sauvage).
Nous déposons les valises (notre auberge, la Guest House Mikuniya tient plutôt du ryokan en cela que c’est vraiment une grande maison japonaise), puis nous revenons en centre ville afin de commencer nos visites.
Il est déjà 14h, et la nuit arrive à 17h30, donc nous n’avons que peu de temps devant nous. Il y a vraiment beaucoup de monde car nous sommes dimanche, alors nous avons peur de faire la queue un peu partout avant d’entrer.
Nous choisissons de commencer par aller à la pagode de 5 étages (très photogénique) à côté du temple Senjōkaku. Elle est vraiment très belle, mais comme elle est haute et qu’en plus elle est sur un promontoire au dessus de la rue principale, c’est un peu compliqué de la prendre en photo en paysage…
Juste en dessous nous entrons visiter le Sanctuaire d’Itsukushima. Il y a du monde mais ce n’est pas si horrible (on ne se marche pas les uns sur les autres) et on peut quand même parvenir à prendre des photos, notamment du Torii flottant emblématique de Miyajima.
Sortis du sanctuaire, il nous reste environ deux heures avant que le soleil se couche, donc nous prenons la route du mont Misen. Il y a une petite montée d’une dizaine de minutes avant d’atteindre la gare de télécabine qui nous permet de monter plus rapidement et facilement en haut. Nous ne prenons que l’aller car nous projetons de redescendre à pied.
En fait la route vers le mont se divise en un télécabine (où l’on peut être jusqu’à 8 dedans) et puis un téléphérique (où l’on est une vingtaine) ; les deux sont compris dans le billet, c’est juste un détail technique.
Arrivés en haut, il faut encore descendre 10 minutes à pied, puis monter pendant 20 minutes avant d’arriver au sommet. Reconnaissons que ce n’est pas si simple, ça grimpe pas mal. Et honnêtement, une fois en haut, on se demande bien si on n’a pas envie de redescendre par le télécabine plutôt qu’à pied…
Arrivés en haut, nous prenons des photos, car il faut reconnaître que la vue est assez belle.
Nous repartons à pied vers la voie qui va vers le temple bouddhiste Daishō-in. Même si c’est beaucoup plus facile que de monter, ça reste un trajet à pied qui prend 1h20 de descente de marches, donc à la fin on fini par avoir sacrément mal aux mollets. Surtout que durant la descente, un paquet de panneaux nous avertissent sur les dangers que peuvent représenter les vipères asiatiques (appelées « mamushi », dont la morsure est mortelle) et les abeilles. Dans tous les cas, nous n’avons ni vu vipère, ni guêpe. Mais de voir ces panneaux régulièrement le long de la descente ne met pas en confiance…
La nuit tombe vers 17H15 et nous ne sommes toujours pas arrivés, mais nous parvenons à la fin du trajet peu de temps après. Il n’y a absolument plus un chat dans les rues, alors qu’elles étaient bondées de touristes dans l’après-midi ! On m’avait dit que l’île se vide le soir une fois que tous les touristes sont repartis, et bien ça se vérifie !
Le patron de l’auberge nous avait donné un papier nous donnant les quelques restaurants ouverts le soir (c’est à dire aux heures où les touristes sont tous partis), car la majorité des restaurant ferment vers 17h, quand les touristes repartent.
Nous en choisissons un qui fait des okonomiyaki (le plat de crêpes traditionnel d’Hiroshima), et il s’avère que le restaurant est en fait un petit resto pour locaux (ils n’y a que des locaux dedans, avec notamment des employés de magasins à touristes qui ont encore leur uniforme), tenu par une petite vieille qui fait ses okonomiyaki ! C’est vraiment excellent, et les gens sont très gentils dans le restaurant. Ils parlent entre eux (ils doivent se connaitre), rigolent, on mange tous autour du comptoir/table de cuisson.
Après le repas, il fait nuit noire mais il n’est que 18h50, malheureusement il pleut. Pour autant nous repassons devant le Torii Flottant en allant à l’auberge, et nous constatons qu’il est quasiment marée basse ! Donc nous tentons d’y aller (la tradition veut qu’on le touche à marée basse), mais c’est compliqué sans mouiller ses chaussures, donc nous ne ferons que nous en approcher et prendre quelques photos de nuit.
Rentrés à l’auberge, nous faisons le check-in, et le petit gars de la réception nous fait visiter : l’auberge offre le petit dej en fait (alors que ce n’était pas écrit sur l’annonce : c’est plutôt une bonne nouvelle !), et le dortoir dans lequel nous sommes n’a personne d’autre, donc nous l’avons pour nous tout seuls !
Tous les billets de ce voyage au Japon
- Japon – Jour 1 et 2 : Le voyage Aller, escale à Tokyo puis arrivée à Kumamoto
- Japon – Jour 3 : le château de Kumamoto et les enfers de Beppu
- Japon – Jour 4 : Hiroshima et Miyajima
- Japon – Jour 5 : Himeji et Osaka
- Japon – Jour 6 : Koyasan
- Japon – Jour 7 : Nara
- Japon – Jour 8 : Kyoto Est et Sud-Est : Fushimi Inari Taisha, Ginkaku-ji et Kiyomizu Dera
- Japon – Jour 9 : Kyoto Nord Ouest : Kinkaku-ji, Daisen-In, Ryoan-ji et bambouseraie d’Arashiyama
- Japon – Jour 10 : Kyoto Centre : Palais Imperial et Nijo-jo
- Japon – Jour 11 : Lac Kawaguchi et Mont Fuji
- Japon – Jour 12 : Lac Kawaguchi et Kamakura
- Japon – Jour 13 : Kamakura et Tokyo (Shibuya et Shinjuku)
- Japon – Jour 14 : Nikko
- Japon – Jour 15 : Tokyo : Akihabara, Ueno, Yanaka et Asakusa
- Japon – Jour 16 : Tokyo : Tour Tokyo Sky Tree, Tsukiji, Ginza, Omotesandō
- Japon : Jour 17 : Tokyo : Omotesandō et Odaiba
- Japon – Le programme original du voyage