De la même façon que les DivX avec les DVD et BluRay, c’est à dire l’achat d’une version dont la valeur ajoutée est la qualité irréprochable du contenu (image parfaite via un DVD ou un BluRay, mais pas via le DivX) comme du contenant (belle boîte, voire très beau package pour les coffrets collectors), les livres se vendent mieux lorsqu’ils sont piratés. Et ça n’est pas moi qui le dit, mais la maison d’édition connue et prestigieuse : O’Reilly Media. Celle-ci explique que les livres qui sont piratés voient leur courbe de vente au fil des semaines décroître plus lentement que s’ils n’étaient pas piratés.C’est d’ailleurs la raison pour laquelle O’Reilly a décidé de ne pas mettre de DRM sur ses œuvres : ce serait investir de l’argent dans un système qui irait à l’encontre de ses ventes.
Pourquoi les consommateurs achètent-ils alors des livres, s’ils en ont déjà une copie numérique ? La réponse, à mon avis, vient de plusieurs facteurs. D’abord, n’oublions pas qu’un livre est facilement accessible, en cela qu’il est physique, et donc à priori, pas perdu dans les méandres de nos propres dossiers de stockage, entre des milliers d’autres œuvres. Le livre placé au dessus du bureau, même dans une bibliothèque personnelle déjà conséquente, se retrouve en moins d’une minute de recherche, ce qui n’est pas forcément le cas quand on a plusieurs lieux physiques de stockage (par exemple, plusieurs disques durs dont le contenu n’est pas le même). Bref : si le numérique est une facilité, il se trouve que sur le long terme, cette facilité s’amenuise par rapport aux support physique. Notez ici qu’on retrouve cet aspect dans la photographie : si l’on fait imprimer des photos, c’est bien parce que c’est plus agréable et plus simple de les retrouver dans un album que de les voir sur son ordinateur.
Bref : le fait qu’O’Reilly affirme que le piratage peut aider à la vente d’ouvrage est un pavé dans la marre. N’oublions pas que les industries du livre et de l’imprimerie sont encore plus réticentes à toute évolution que l’industrie de la musique. Mais, si le piratage de la musique est connu depuis maintenant plusieurs années, les prédateurs de l’industrie du livre commencent tout juste à apparaitre, et glacent déjà le sang des ayants droits : Google Books, Kindle d’Amazon, piratage de livres numérique. Autant de menaces que les responsables de cette industrie commencent à prendre au sérieux, sans (à mes yeux) avoir pour l’instant réagit de façon adéquate.
Ce que je pense : tout comme l’industrie de la musique, celle du livre ne réagira pas assez vite pour prendre en main son destin, et les entreprises privées imposeront le nouveau marché (Google et Amazon en tête), ce pour le bien des consommateurs. Si je fais un parallèle avec la musique, on voit que Apple (avec iTunes) et Spotify/Deezer imposent aujourd’hui de nouvelles règles à ce marché, simplement en allant dans le sens du besoin du consommateur… qui n’est finalement pas gagnant. Les seuls perdants sont ceux qui ont refusé de s’adapter, ou qui ne l’ont pas fait assez vite.
Le PDG de cet éditeur est un visionnaire qui a compris que le piratage était une taxe sur la popularité. Il a d’ailleurs adapté sa stratégie autour de cette idée comme tu le précises.
Il faut également tenir compte du fait que cette maison d’édition est axé sur le développement et plus généralement l’informatique. Peut-être que dans des domaines plus généraliste le phénomène se fait moins ressentir…?
@Michael : Oui, entièrement d’accord avec toi. Lui a sû s’adapter. Et au final, il vit très bien et ne se plain pas de la nouvelle situation. D’autres feraient bien d’en prendre de la graine…
@nierdz : Non, car un beau livre est toujours mieux à posséder qu’un fichier PDF. DOnc comme pour les DVD, les maisons d’édition peuvent vendre des belles éditions.
Par ailleurs, elles peuvent également organiser des rencontres entre les lecteurs et l’auteur (ça se fait énormément aux USA), ce qui serait l’équivalent des concerts pour les groupes de musique.
Juste pour vous dire que votre site était lent hier, aujourd’hui tout est rentrer dans l’ordre.
Lire un livre acoustique est une bonne ambiance. Selon moi, c’est la meilleure façon pour des moments de loisir, mieux que des copies numériques.