Etat des lieux de ma dépendance à Google

A cause dans doute de l’envie pressante de la part de Google de vouloir pousser Google+ un peu partout dans leur service, Google a montré au monde qu’ils se foutent éperdument du « Don’t be evil » qui était leur mojo il y a quelques années. Aujourd’hui, ils veulent se battre contre Facebook, et pour cela tous les moyens sont bons. On a pu voir par le passé qu’ils n’hésitaient pas à fermer des comptes Gmail sans se poser de question, mettant par terre une énorme partie de la vie numérique de chacun. Je décide donc aujourd’hui faire un petit état des lieux, qui se continuera si j’ai la foi par une série de billets sur le sujet pour faire découvrir des services paliatifs à ceux de Google (ou mettre en place sur un serveur à soi-même des services opensource) pour se passer progressivement de Google dans sa vie numérique.

Notez que malheureusement, ce que disent les militants du libre est plus que jamais vrai : si vous ne voulez pas dépendre d’une entreprise toute puissante, commencez par ne pas dépendre d’une entreprise et hébergez vous-même vos propres données (ou arrangez vous pour avoir de bonnes garanties — notamment financières — que vos données sont correctement protégées contre des fermetures inopinées). Au passage, pas la peine de me reprocher la non-originalité de ce billet. Je suis au courant que beaucoup d’utilisateurs déçus de Google en ont déjà fait.

Gmail : je ne sais pas encore par quoi remplacer ce service, tant il est de qualité. J’ai recommencé à aller voir live.fr pour voir ce que ça vaut, mais je reste assez déçu. Quand on a fini de rédiger un mail, un tab-entrée n’envoie pas le mail, ce qui est fort dommage, étant donné que je dois valider l’envoi de 99% de mes mails de cette façon. Il y a aussi Opera Mail, c’est vraiment le service qui est le plus proche de Gmail à l’heure actuelle. Pour autant, je me demande souvent si ce service a un vrai avenir, si Opéra a les reins assez solides pour être maintenu à jour assez longtemps, etc. Le mieux serait qu’ils libèrent le code source 🙂
Calendar : Pareil, j’ai été voir chez live.fr, et ils n’en sont pas au même point d’avancement. Dommage. Pour créer un événement sur une case de date, il faut cliquer plusieurs fois (c’est plusieurs fois de trop).
Contacts : Pas convaincu non plus.

Documents : Je n’utilise pas Google Docs tous les jours non plus. Donc ce n’est pas ce dont j’ai réellement besoin.
Analytics : Je pense que Xiti peut faire office de service sérieux. Mais si j’ai à me remettre en place un service de tracking de données, je le ferai avec Piwik (lire : Piwik : une très bonne alternative open-source à Clicky et Google Analytics).
Webmaster Tools : Je n’utilise ce service que pour avoir des rapports de performance de chargement de mes pages. Donc ce n’est pas le genre de service qui me serait tout à fait indispensable.
Sites : Pas indispensable non plus, même si j’ai pas mal de pages en privé.
Adwords : Pas trouvé d’équivalent.
Youtube : Ca fait belle lurette que je n’ai plus de compte. Jusqu’à maintenant, je constate que ce n’est pas indispensable. Je ne publie pas de vidéo en ligne. Et si j’en publie (pour mon blog, par exemple), je le fais bien volontiers sur Vimeo.
Picasa : Ce service me sert à l’heure actuelle à partager des photos en mode privé (c’est à dire que ces photos n’apparaissent pas sur le web, et j’ai juste à envoyer un lien à ma famille pour leur faire partager les photos que j’ai mis dessus). Donc je ne compte pas trouver de réel paliatif. Par contre, pour Flickr, oui, mais c’est un autre sujet. J’y reviendrai.
Search : Je ne compte pas me séparer de leur service de Search, mais heureusement, pas besoin d’être logué pour y avoir accès 🙂

9 réflexions sur « Etat des lieux de ma dépendance à Google »

  1. J’y réfléchis régulièrement, et j’en suis arrivé à cette cette constatation: j’aime pouvoir sauvegarder mes documents et les consulter à distance; je trouve ça très appréciable. Donc si Google (ou autre) n’héberge plus mes documents persos (bureautique, copies de CNI, actes de propriétés, photos, …) comment faire ? Je ne vois pas d’autre alternative que d’héberger chez moi mon « infrastructure » équivalente, que je puisse administrer facilement et, qui aurait la capacité de se répliquer sur 1 ou 2 sites de stockage en toute transparence. Et oui Dropbox – et les autres sociétés de type « coffre fort de données » – c’est très bien, mais je ne serai jamais certain de la pérennité d’une telle solution, et le passé récent a montré que ce type de société (qui n’est pas philanthrope) est sujette à modifier ses conditions générales d’utilisation, bref conserve en ligne de mire de devenir aussi invasive que Google et consors pour générer du cash… Et j’ai alors été très favorable étonné que des sociétés telle que Synology ou QNAP proposent des NAS personnels intégrant des logiciels extras (DSM 3.2 pour Synology, QPKG pour QNAP), bourrés de fonctionnalités. Hébergement des photos à la Picassa, server iTunes, server de sauvegarde compatible TimeMachine, partage de répertoire, server de streaming, server VPN, server de messagerie, etc… et toutes les applications de consultations : édition qui vont avec, même des versions mobiles pour Android et iPhone sont fournies. En installant un tel matériel (Synology DS212, QNAP TS212 par exemple) il ne resterait plus qu’à le configurer pour qu’une réplication automatique soit faite avec 2 sites de stockage (par exemple… Google 😉 ou amazon S3 et OVH hubiC – achetons français ! ) et je dormirais sur mes deux oreilles… Un exemple avec la fiche d’un modèle QNAP qui explique tout.

    RépondreRépondre
  2. @Manu Remy: Super intéressant ton commentaire ! Je ne connaissais que très peu les NAS (même si j’en ai testé quelques uns ici), et j’avoue que je ne m’étais pas penché plus que ça sur leurs capacités de serveur à distance (à l’époque où je les testais, je n’avais pas une connexion qui pouvait tourner 24h/24…). J’ai regardé les prix, et c’est effectivement plutôt abordable ! IL faut aussi regarder que ces NAS aient un port Thunderbolt ou USB3.0 : quand on a plusieurs Go à transférer, l’USB2 devient vite léger.

    En ce qui concerne le serveur de photos, c’est vrai que c’est très intéressant. Pas mal du tout même.

    RépondreRépondre
  3. @Manu Remy: Malheureusement je me rends compte que mon plus gros problème reste l’accès aux mails. En fait il me faudrait surtout que la majorité de mes contacts m’écrivent à une adresse autre que celle que je leur fournis en *@gmail.com, afin que celle-ci ne soit pas liée au service du même nom.

    RépondreRépondre
  4. @Louis: Perso j’ai ouvert un domaine (chez Gandi pour ne pas citer) pour ma petite famille et je fais des transferts vers les comptes GMAIL de chacun (et un Blackberry). Mais il est vrai que quand tu réponds à partir d’un gmail le destinataire peut découvrir l’adresse gmail… La solution serait peut-être que j’héberge mon propre server POP et que je route les mails depuis mon domaine famille 1) vers le domaine POP que j’hébergerais sur le NAS 2) vers un compte GMAIL pour archivage et pour assurer une redondance en cas de souci sur le NAS. Tines, ça me plait plutôt pas mal ça… 😉
    En tout cas merci aussi à toi car ça m’a permis de me refaire aussi un petit remue-méninge et décider de sauter le pas rapidement !

    RépondreRépondre
  5. @Manu Remy: Oui, effectivement, c’est la bonne solution. En fait, tu créées un serveur de mail à ton nom (ce que tu peux faire facilement avec un nom de domaine chez 1and1 par exemple), depuis lequel tu rediriges les MX chez Gmail et tu fais des backups en parallèle. C’est la solution que j’envisage : si je n’ai plus de compte Gmail, je n’ai qu’à dé-backuper. Je n’ai pas à dire à mes contacts de m’écrire sur une nouvelle adresse mail.

    RépondreRépondre
  6. Personnellement, j’utilise Dropbox pour le partage de mes documents, et la pérennité du service n’est pas inquiétante, dans le sens où Dropbox , c’est de la duplication de données couplées à une interface Web. Le jour où ils ferment, tes données sont toujours là, dupliquées sur autant de machines que d’installations. Tu peux même l’utiliser en mode portable grâce au logiciel DropboxAutoAHK, pratique pour l’utiliser au boulot sur une machine sans droit admin.

    Pour Gmail, je peux plus m’en passer, mais en voyant vos commentaires, je me demande si je vais pas mettre en place un serveur de mail chez moi, histoire de faire un backup et passer progressivement à une adresse qui pointe chez moi.

    RépondreRépondre
  7. @Erwan: Oui, et je rajoute que DropBox n’est pas connu pour supprimer inopinément certains comptes jugés frauduleux. Google l’est. Cherches sur le web « suppression compte Gmail » et tu verra le nombre de gens qui se sont retrouvés du jour au lendemain sans aucun compte mail avec tous leurs contacts, calendriers, partis dans la nature.

    RépondreRépondre
  8. L’émergence d’alternatives à Google est indispensable. Je crois que c’est possible, difficile mais possible, j’y travaille.
    Par contre trouver des alternatives à chaque service condamne à toujours avoir une longueur de retard. Il faut trouver un système vraiment nouveau qui puisse produire de l’innovation et de la valeur sans devoir rendre prisonnier ses utilisateurs.
    Or justemnet le constat c’est que la grande majorité des services Cloud actuels ont dans leurs ADN un gène qui, quelque soit leur devise, les oblige à rendre captifs leurs utilisateurs. Ce gène c’est leur modèle économique. Il y en a 2 très largement dominants : la régie publicitaire et l’hébergement. La publicité comme revenu condamne Google/Facebook & Co à vouloir accéder à toujours plus de vos données. L’hébergement condamne de la même manière Dropbox, Evernote ou Google Apps à détenir également toujours plus de vos données. Avec de tels modèles économiques l’accès aux données est vital. Ces sociétés feront tout pour rassurer, minimiser et même faire pression s’il le faut. Un peu comme un drogué en manque : impossible de le croire tant qu’il n’est pas sevré, c’est à dire impossible de le croire tant que son corps n’a pas changé. Impossible donc de croire Google et Facebook tant que leur business model n’aura pas changé. Impossible d’imaginer des alternatives issues de sociétés vivant de ces modèles économiques.
    La solution, c’est donc de trouver un nouveau modèle économique alternatif, ne s’appuyant pas sur la captivité des utilisateurs, qui pourra générer un écosystème foisonnant comme ceux que l’on connait autour de iOs ou d’Androïd. Je suis en train de monter un projet d’entreprise en ce sens et, au risque de me faire censurer je profite à nouveau de ce post pour faire un appel : je recherche des associés/partenaires, si ça vous intéresse, faites moi un mail à => ben ate sonadresse point com
    ____________________
    Mots clés du projet :
    cloud personnel privé, personal data store, services web, user empowerment, open source, foisonnement, réseaux sociaux décentralisés, confidentialité, emprunte numérique, open innovation, monétisation services web, stockage réparti.
    ____________________
    Avancement du projet :
    Nous sommes 3 dont 2 à plein temps, j’ai moi même démissionné de mon poste au 31/12/2011 pour être à 100%. Notre V0 doit être prête en mai/juin.
    ____________________
    Profils recherchés :
    1/ techniques avec une forte vision sur les usages, domaines = sys admin & techno web, participer ou avoir participé à des projets open source est un plus.
    2/ spécialistes de la user experience, c’est à dire du « web design » avec une dimension applicative.
    3/ nerd/geek/techno motivé qui veut changer le web. Rien que ça 🙂

    Rejoigniez nous !

    RépondreRépondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.