Les cinémas sont-ils amenés à disparaitre dans un avenir proche ?

Sous-titre : Petite réflexion sur la situation culturelle et commerciale actuelle.

En apprenant que les places de cinéma avaient depuis quelque temps grimpé au delà des 10 euros (vous avez bien lus) dans des cinémas tels que l’UGC Ciné Cité de Bercy, je me suis demandé s’ils restaient à l’heure actuelle toujours concurrentiels. Rassurez-vous : tous ne sont pas aussi élitistes, et si vous traversez la Marne, le Pathé d’Ivry Sur Seine vend des places par trois à 15 euros, ce qui fait… 5 euros la place (vous suivez bien), et donc moins de la moitié du prix de la place à l’UGC Bercy.

En face, on remarquera que les Blurays se démocratisent (leur prix va de 20 à 40 euros en moyenne), et que les lecteurs de Bluray de salon aussi appelés platines bluray) sont aujourd’hui vendus aux alentours de 150 euros.

De surcroît, même si la loi Création et Internet tente de faire peur aux pirates, le P2P reste un gros prédateur du cinéma, car il permet gratuitement de voir une première fois le film, et de s’en faire une idée.

On voit alors l’intérêt du cinéma : pour un prix non-modique (au moins 5 euros la scéance), vous avez un écran extra-large, un super home-cinéma, et une ambiance. Sauf que si c’est pour voir un film pleurnichant, lourd, lent, ou tout simplement mauvais, là, il n’y a plus aucun intérêt d’aller le voir au cinéma. Ni même de l’acheter en DVD/Bluray. Finalement, là, le téléchargement illégal permet d’éviter d’aller voir le navet, mais plutôt de repporter son achat de place sur un autre film, comme par exemple un film d’action. Ce genre de film rentre totalement dans l’univers du cinéma : les sensations offertes par le film peuvent être décuplées grâce aux moyens proposés par la salle de cinéma. On peut dire pareil d’un film drôle, où là c’est l’ambiance qui sera la valeur ajoutée. Bref : avec le P2P, le cinéma n’est plus désormais le premier maillon de la chronologie des média (c’est le téléchargement illégal qui a pris cette place, de manière gratuite), mais devient un acteur au même rang que la vente de support physique. Donc le cinéma doit réorienter son plan marketing (et son business plan aussi) autour des vraies valeurs ajoutées : le son, l’image, l’ambiance sont quelques pistes que j’ai déjà évoquées plus haut.

Sauf que, pour le son et l’image, le cinéma peut avoir peur des Bluray qui, au prix d’un investissement somme toute assez lourd (un écran plat de grande taille, une platine bluray et un home-cinéma correct), peut rivaliser en terme d’image et de son (mais pas d’ambiance).

Les blurays, eux, n’apportent finalement pas grand chose par rapport aux DVD, à part pour les films d’action ou les documentaires (pour l’image), ou les films dans lesquels le son est primordial. Ainsi, la quasi-totalité des comédies ou des films de société ne gagnent pas grand chose avec le bluray, et de fait, celui-ci n’est pas compétitif sur ces titres.

Pour être complet, il faudrait évoquer aussi la VOD. Personnellement, je n’y croit pas dans un avenir proche. D’une part car l’offre est à l’heure actuelle trop succinte, en décalage avec le markéting des sorties cinéma (la chonologie des média y est pour quelque chose, et l’on se rend compte progressivement qu’elle est contre-productive), et tout simplement pas adaptée aux débits internet actuels (sachant qu’un Bluray fait plusieurs giga-octects, vous n’allez pas télécharger ces giga-octect en 5 minutes, juste avant de voir le film que vous désirez…). Jérôme Colombain explique très bien cette situation.

Bref : contrairement à ce qu’explique à qui veut l’entendre notre actuelle ministre de la Culture, l’offre légale n’est pas claire et suffisante. Au contraire, l’avènement du téléchargement illégal, mais la révolution du Bluray ont tous deux redistribué les cartes, et la situation actuelle n’est toujours pas stabilisée.

5 réflexions sur « Les cinémas sont-ils amenés à disparaitre dans un avenir proche ? »

  1. Il faut relativiser les prix, entre les cartes illimitées, les cartes étudiantes, … le prix d’une séance baisse sensiblement.
    J’avais une carte UGC illimité à 18 euros par mois, ce qui me revenait à 4,50 euros la séance en y allant une fois par semaine, sachant que je pouvais y aller tous les jours et même plusieurs fois par jour…
    En y allant 2 fois par semaine (pas toujours faisable vu la qualité des films) la séance me revenait à 2,25 euros…

    Le cinéma n’est pas (forcement) cher… 😛

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  2. Ben oui, mais avec une carte, tu t’engages à y aller plusieurs fois par mois. Il ne faut pas oublier que la majorité des gens qui vont au cinéma y vont ponctuellement, après avoir vu une bande annonce ou entendu une critique.

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  3. Caroline : si tu ne vas au cinéma qu’exceptionnellement il ne me semble pas grave de payer 10 euros… tu peux aussi aller aux séances du matin qui sont moins chères.
    La carte est rentable à partir de 2 cinés par mois ce qui n’est pas exceptionnel.

    Les cinémas actuels sont tout de même très confortables, avec une qualité d’image et surtout de son énormes.

    Cela ne me semble pas anormal de payer pour cela pour quelqu’un qui va aller au cinéma 2 fois par an, ce n’est certainement pas 20 euros qui vont grever son budget.

    Sinon il y a la location en VOD ou dans vidéoclubs pour ceux qui ne s’intéressent pas forcement à ce genre de détails.
    Ou attendre que cela passe sur TF1…

    En aucun le piratage ne peut se justifier par le prix des places.

    En revanche j’ai téléchargé des films que je ne serai certainement pas allé voir au ciné, des films dont j’aurai attendu la diffusion télé si internet n’existait pas mais entre la promo dont nous abreuve la télé et leur diffusion il y a un délai trop long.

    Il faut s’adapter à internet et aux envies des gens !

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  4. 10 euros la place ca reste cher… et pour les cartes si dans un mois tu a que des navets et le mois suivant tu a 3 bons films (ce qui arrive souvent; quelque soit les gouts de chacun je pense) je n’estime pas cela rentable et j’aurais l’impression de prendre une carte pour rien, c’est comme si tu payais un mois de forfait mobile et que tu ne le consommais pas…

    Une partie non négligeable des gens préfèrent acheter une place et pas la carte, à partir de là difficile de concurrencer le piratage

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