La récente adoption de la loi sur la Création sur Internet m’inspire quelques réflexion sur ce que sera peut-être l’Assemblée Nationale (et le Sénat, même combat) d’ici une vingtaine d’année.
Déjà, remettons les choses en places :
Commençons par une prière, que dis-je, une parabole, une réflexion :
Dans les députés qui ont voté pour Hadopi ou qui ont laissé passé la loi sans rien faire, il conviendra de distinguer les salauds qui l’ont fait en toute conscience, les inculte qui n’y comprennent rien et qui ont suivit les instructions de leur parti (la non présence), et enfin les lâches qui n’ont pas eu les couilles d’être contre.
Ça, c’est fait.
Dans 20 ans, qui seront nos députés ?
D’ici 20 ans, si la moyenne d’âge des députés n’a pas bougée, on peut considérer que les députés seront les trentenaires d’aujourd’hui. Ils auront donc très probablement plus de notions d’internet et des firewall que les députés d’aujourd’hui.
On peut penser aussi que les documents relatifs aux différentes étapes de la création des lois ne seront plus systématiquement imprimés, et donc qu’en partageant quelques documents, on réussira à économiser une forêt de papier tous les jours.
Peut-être aussi les députés seront-ils autorisés à venir avec leur ordinateurs portables dans l’hémicycle, afin de pouvoir travailler sans emmener leurs liasses de documents (que par ce biais, ils n’auront donc plus à imprimer).
On peut imaginer que d’ici 20 ans, l’Assemblée Nationale (aidée de la Chaine Public Sénat) se sera dotée d’un vrai gros service de streaming des débats (qu’ils soient dans l’hémicycle, ou même, on peut rêver, dans les commission).
La création d’un système de répartition par député de ses positions, de ses votes, serait un bon point (pour les votes que le députés souhaite publier ou non) : un député est élus sur un programme, sur des convictions, donc je ne comprendrait pas que celui-ci n’accepte pas d’assumer un certain nombre de ses votes à l’Assemblée. Et si il assume, alors il accepte de justifier, a postériori ses choix. En bref, que l’Assemblée Nationale créée elle-même un clone du Mémoire Politique de la Quadrature Du Net.
Enfin, on peut rêver d’un système de réactions en direct des auditeurs/citoyens (système bien sûr soumis à filtres et à modération) qui permettrait quasiment en direct à tous les députés de se voire informer d’une grosse bêtise ou d’un argument lors des débats. Bref : apporter une couche sociale aux votes de l’Assemblée Nationale, afin de permettre aux députés de rester en phase avec les concitoyens, même durant leur travail sur les banc de l’Assemblée.
Si vous avez des idées à ce propos, je suis preneur.
Le premier chantier serait de rendre la relation député/citoyen bien plus pratique. Que les résultats des commissions, comités ou autres groupes de travail assez obscures et abscons souvent anti-chambres des lobbies, sont rendus publiques et demandent l’avis à un panel d’experts reconnus (en France, ce n’est pas ce qui manque). La politique redeviendra publique quand des instances arrêterons de se baser sur des études privées qui ont clairement un conflit d’intérêts (http://www.lapetition.com/sign1.cfm?numero=1919).