Google est-il comparable au fichage des services de renseignement ?

Le titre de ce billet n’est pas sans fondement : il vient directement d’une réflexion de Michelle Alliot Marie, actuelle ministre de l’Intérieur, qui, lors de son passage au Grand Journal (sur Canal+) du 25 mars dernier, a affirmé :

« Eh bien heureusement que les fichiers du Point étaient à jour ! Eh bien justement ! Moi ce que je veux, c’est d’avoir des fichiers 1. qui soient fiables, 2. qui servent vraiment à ce pour quoi on veut les utiliser et 3. qui soient bien contrôlés. Je pense que ça ce sont des fichiers sérieux alors que malheureusement nous sommes fichés dans tellement de choses qui ne sont pas sérieuses, sans aucun contrôle, et auxquelles tout le monde à accès, prenons l’exemple de ce qui se passe sur Google. »

Si je comprend bien, elle considère que ce qui se passe sur Google est une vaste jungle où l’on ne contrôle rien, et que, à l’inverse du multiple fichage de nos divers services de renseignements, ce fichage n’est pas utile.

J’aurais plusieurs commentaires à faire là-dessus : d’une part, entendons-nous bien. Google ne fiche personne, au delà du compte que nous créons volontairement sur ses services. Google fiche peut-être des IP, extrapole peut-être des profils de consommateurs en fonction des sites visités par les IP, mais Google ne « fiche » pas personnellement les individus.

Ensuite, il est vrai que Google référence le web, et sur internet chacun peut-être amené à avoir des profils publics (cf les profils publics de Facebook), mais là, la responsabilité n’est pas à aller chercher chez Google, mais plutôt chez l’utilisateur qui n’a pas fait attention à cacher son profil, ou bien à Facebook qui a mis son profil sur l’option « profil public » par défaut.

Enfin, je tiens à préciser que sur internet, chacun peut demander à tout détenteur d’un site d’en retirer la mention qui peut être fait de votre personne. La CNIL fournit les garanties légales pour cela. Je l’ai fait plusieurs fois, et je peux confirmer que ça fonctionne plutôt pas mal.

Pour conclure, je réaffirme que la gestion de son identité numérique est un travail de tous les jours, et qu’il faut tenter au maximum de contrôler via les résultats qui s’affichent dans la première page de Google/Yahoo! pour la requête « Prénom Nom ». Quitte à reléguer à la deuxième page un résultat qui ne vous plait pas, en le faisant passer derrière des résultats forcément bien placés sur votre nom, comme par exemple votre profil public sur les réseaux sociaux virtuels.

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