J’ai très peu dormi : on s’est couché vers 21h, j’ai du dormir jusqu’à 23h30, puis après j’ai eu tellement envie d’aller faire pipi que je n’ai pas pu me rendormir. J’étais partagé entre l’idée d’attendre le réveil (4h30), ou alors de sortir du lit pour aller aux toilettes mais probablement en réveillant tout le monde : faire du bruits en virant toutes les couches que j’ai au dessus de moi (trois couches de couvertures + manteaux), faire du bruit pour me rhabiller, remettre mes chaussures, etc pour aller aux toilettes.
Finalement je n’en peux plus à 2h00. Je mets mon pantalon, et je vais faire pipi en chaussettes. Evidemment tout est glacé, mais j’ai tellement envie que je n’ai plus le choix.
Je réussi à me rendormir un peu jusqu’au réveil de 4h30. Nous prenons un petit dej très moyen vers 5h00 (après avoir rangé nos affaires), à base de pancakes mous et froids, pas d’assiettes pour étaler l’éventuelle confiture… Tout ça en étant en manteau, gants, bonnet, etc parce qu’il fait un froid de canard.
Nous partons, de nuit, avec la voiture vers 5h45. Il semble faire encore plus froid que la veille. Effectivement, Luis nous dit qu’il doit faire -7°C. Il fait nuit noire, pas de lune, on ne voit rien, juste les phares des voitures qui nous devancent.
Toutes les jeeps partent grosso modo en même temps. C’est assez amusant de voir plein de jeeps partir à la queue leu leu de nuit, sans que le chemin ne soit éclairé.
Le terrain est assez cabossé. Il n’y a pas vraiment de piste, mais plutôt une quantité de pistes parallèles plus ou moins défoncées, ce qui fait qu’on se fait dépasser à droite et à gauche (Luis ne roule pas très vite).
Il fait nuit noire, on ne voit pas grand chose, surtout que le pare-brise intérieur a tendance à se couvrir de givre tellement il fait froid dehors.
Les voitures roulent plus ou moins en convoi, dans la même direction, seul change le chemin que l’on prend, car comme il n’y a pas vraiment de piste, on peut être à plusieurs de front sans être proches.
Progressivement, la lumière augmente, même si le soleil n’est pas encore levé.
On passe devant un groupe de 5 voitures arrêtées et en warning, Luis ne s’arrête pas, j’imagine qu’il considère que comme il y a déjà 5 voitures, ils n’ont pas besoin de davantage d’aide.
Vers 4800m, on voit pas mal de plaques de glace par terre, qui sans doute n’ont pas fondu depuis la saison humide (qui est aussi la saison chaude).
A 6h45, on passe un col à 4920m, ce qui sera notre point le plus haut. Je n’ai aucun problème se respiration, pas de mal de tête non plus, par contre on se les pèle sévèrement.
Juste après le col, on arrive aux geysers de Sol de Mañana. Il fait super froid, Luis nous dit qu’il fait sans doute -8 ou -9 mais que l’on a froid car c’est assez venteux.
On fait des photos au premier geyser, qui n’est pas naturel, il a été créé par le gouvernement pour voir s’il y avait assez de pression pour générer de l’énergie.
Ce geyser non naturel sort par un tube en pvc, du coup ça augmente la vitesse de sortie et ça fait un bruit assourdissant. On peut toucher la fumée, mais pas trop longtemps car elle est vite brûlante.
Ces geysers existent grâce a l’activité volcanique d’un volcan tout proche.
On va ensuite quelques mètres plus loin sur la zone des geysers naturels. Luis nous dit de faire attention autour des trous car si la terre autour s’effondre, on tombe dans des bains à 120 degrés.
En tout cas les fumées ne sentent pas très bon, elles ont une certaine teneur en soufre. Mais au moins ça débouche le nez !
On repart à 7h après avoir pris plein de photos dans les fumées. Mais c’est assez compliqué car évidemment une fois dans la fumée on n’a pas très envie de respirer et on se prend plein de gouttes sur soi.
Le jour est maintenant bien levé.
Au bout d’une grande descente sur la Laguna Polques, on arrive sur les hot springs de Polques : ce sont des sources chaudes dans lesquelles on peut se baigner (pour 6 Bs).
Nous, on n’y va pas (pas envie de se mettre en maillot de bain par -5°C), à la place on prend plein de photos du lieu : il y a des fumerolles partout, c’est très joli.
Luis et les autres chauffeurs se lavent les dents avec les arrivées d’eau chaude.
On repart après avoir passé une demi heure sur le site.
A 8h20, on s’arrête au milieu du Salvador Dali landscape (Salvador Dali Desert). Dali aurait peint ce désert (ou un tableau s’approchant) sans jamais l’avoir vu ni y être venu. C’est vrai que c’est très joli.
On arrive vers 9h00 au point de vue ou on voit le volcan Uriques à gauche et le Licancabur a droite.
Au pied des deux volcans : la laguna verde.
En ce moment, elle n’est pas verte car elle est gelée. D’habitude le vent, en soufflant, remue l’eau et soulève les minéraux comme l’arsenic et le cuivre qui sont au fond de la lagune, et c’est ce qui lui donne sa couleur verte.
15 minutes plus tard, on arrive à la guitoune ou les rangers boliviens vérifient qu’on a bien payé l’entrée du parc Eduardo Avaroa.
Arrivés aux douanes de Hito Cajon, Luis nous montre le gars qui va nous amener ensuite à San Pedro.
On passe la douane à 9h53, il y avait un petit quart d’heure de queue. On paye 15Bs chacun à la douane.
On monte ensuite dans un 4×4 (compris dans le prix du tour, sinon c’est 50 Bs) qui nous emmène à San Pedro.