J’ai vu ce matin (grâce à Tibo) deux vidéos de Clair Michalon, intervenant à TEDx Paris. Très intéressant, la première vidéo (qui date de novembre 2013) traite de sociologie : notamment de la façon quel rapport les populations en précarité ont à la mort, et ce que ça dit sur nous, peuple plutôt riche.

La deuxième vidéo, tournée en 2012, pique un peu plus. Elle parle de notre rapport à la sédentarité et aux nomades, avec, en pratique, le rapport que nous entretenons avec les population manouches et roms. Qu’on soit d’accord ou pas, cette remise en cause fait du bien, elle apport au moins une vision différente de celle que l’on a, surement aussi par « tradition ».

Changer son regard sur les hommes pour voir le monde autrement

Je mets ci-dessous deux quotes de sa présentation :

Et on avait cette autre vision du monde, où quand il y a un problème, il faut se retourner contre quelqu’un. Pour les autres, s’il n’y a pas de mort, tout va bien. Précarité, sécurité. A partir de cela, on peut regarder le monde, et qu’est-ce que cela nous dit. Cela nous dit évidemment énormément d’informations. La première d’entre elles, c’est que si je suis en précarité, je meurs. Et si je ne meurs pas, c’est que je ne me suis pas trompé. Alors à force de ne pas me tromper, je vieilli. Et dans ce cas là, qu’est-ce que c’est qu’un vieux ? C’est un type qui ne s’est jamais trompé. Alors dans tous les mondes de précarité, dans tous les contextes de précarité, les gens ont un très grand respect pour les personnes âgées, parce qu’ils ont réussi à ne pas mourir. C’est pas parce qu’ils sont chinois, indiens, musulmans, noirs, ou que sais-je ? La nationalité n’a rien à voir là dedans, la religion n’a rien à voir là dedans. C’est simplement l’adaptation des hommes à leur contexte. Ce qui nous permet de définir la culture. C’est quoi la culture ? C’est l’adaptation des hommes à leur contexte ! Alors quand les contextes sont semblables, les cultures se rassemblent. Et du coup dans ce contexte quelqu’un qui voudrait survivre aurait évidemment tendance à imiter les pratiques de ceux qui ont réussi à survivre.

Ah oui c’est vrai j’avais oublié. Quand ça concerne des ingénieurs blancs, on appelle ça une procédure. L’ensemble des dispositions qu’un groupe en milieu hostile prend pour éviter qu’une erreur individuelle ne mette en péril la survie du groupe. Si ça concerne des paysans noirs, ça s’appelle une tradition. Mais si ça concerne des ingénieurs blancs, on appelle ça une procédure. Alors que c’est évidemment la même chose ! Dès qu’un groupe est confronté à la mort, le groupe encadre les individus pour qu’ils ne fassent pas de bêtise. Ca s’appelle les traditions dans un cas, les procédures dans l’autre.

Les Roms, derniers porteurs de notre culture d’origine

Cette deuxième vidéo pique un peu plus, comme je le disais plus haut, mais elle reste très intéressante à voir.