Une question assez sensible, même si je suis certain que tout le monde se l’est déjà posée. Elle peut concerner les criminels, mais aussi les militaires. Le site de questions/réponses Quora a mis en place un partenariat avec des prisons américaines, ce qui permet à des bénévoles de recueillir les réponses de prisonniers américains sur ce genre de questions, et de les mettre sur Quora, où chacun, vous et moi, peut les lire. Intéressant de voir quel regard les prisonniers qui ont été jugés coupables de meurtres portent sur le moment où ils ont tué quelqu’un.

Autant la réponse des prisonniers est intéressante (et sort de l’idée qu’on tue en étant psychopathe assoifé de sang : la première réponse est celle d’un prisonnier autrefois vivant dans un quartier pauvre, sans doute vivant du trafic de drogue, et dans lequel les échanges de coups de feu étaient plutôt fréquent).

Mais c’est la réponse d’un fonctionnaire de police qui est encore plus instructive : il évoque le « PTSD » (Trouble de stress post-traumatique), tout en le rapprochant de celui dont souffrent les militaires revenant de théâtre d’opération.

Voilà sa réponse, tirée du livre On Killing, du lieutenant Colonel David Grossman :

before the action: strong psychological resistance to killing, so severe that armies have to train people to do it instinctively.
after it: initial euphoria, even to the point of « giddiness », followed by….
severe guilt, fatigue, sadness and self-doubt, probable PTSD.

This is the case for normal people, who comprise about 98% of the population. The other 2%, although not necessarily psychopaths, often tend to be people who lack empathy and have less difficulty killing; they are also unlikely to develop PTSD, while people in the other 98% almost certainly will get PTSD if in combat for long enough.

Pour illustrer ce propos, j’ajoute ici deux graphiques sur les étapes du stress post-traumatique.