Twitter et Microsoft, maîtres dans l’art de dépenser des lingots pour ne pas innover eux-même

(Ce billet fait rennaitre un billet sur le même sujet que j’ai écrit hier, mais… effacé via une fermeture un peu hâtive de NotePad++ par une combinaison de touche qui m’est encore inconnue)

Je vois en ce moment deux news sur des rachats d’entreprises qui se ressemblent. D’un côté, Microsoft qui rachète Skype et de l’autre côté Twitter qui rachète Tweetdeck.

Le cas Microsoft

Je trouve ce rachat assez bizarre. Microsoft aurait racheté Skype au nez et à la barbe de Google. Om Malik a dit penser que selon lui Google n’était pas réellement à l’achat. Je pense qu’il a raison, notamment suite à un article dans Wired/CNN où l’on pouvait lire que Larry Page (aujourd’hui CEO de Google) avait dit que le rachat de Skype serait la « dumbest shit I’ve ever seen ». Et pourtant, on peut lire dans la presse IT que Google proposait environ 4 milliards de dollars à Skype. Microsoft aurait finalement « gagné » la manche en donnant au total 8.5 milliards de dollars, soit donc plus de deux fois la somme de Google… qui n’était peut-être même pas réelle.

Le cas Twitter

D’un autre coté, on a Twitter qui rachète Tweetdeck au nez et a la barbe d’UberMedia. UberMedia, c’est une boite qui détient déjà plusieurs clients Twitter de renom (comme UberTwitter, le client phare de Blackberry), ou Echofon sur iPhone. Ubermedia, en « rachetant » des parts de marché de clients Twitter, finit par avoir sous son aile une part non négligeable des utilisateurs de twitter, et donc souhaiterait créer une réseau social parallèle. En gros, ils veulent mettre la pression sur Twitter , et ne plus être dépendant de cette plateforme, dans le but final de pouvoir, eux aussi, revendre des emplacements publicitaires. Mais Twitter a été plus puissant en terme d’offre (de contre-offre plus précisément) et a réussi a racheter Tweetdeck. Tweetdeck qui n’intéressait pas du tout Twitter jusqu’alors, et qui pourtant reste LE client Twitter le plus utilisé (me semble-t-il, mais j’ai pas de chiffres à fournir). Le problème c’est que Twitter pourrait bien laisser mourir Tweetdeck, ou en tout cas discontinuer certaines de ses fonctionnalités importantes, comme la gestion des autres réseaux sociaux depuis le client (on pouvait gérer Facebook/Linkedin en plus de Twitter), ainsi que le service deck.ly qui permettait d’augmenter la limite des 140 caractères.

Pour revenir à nos moutons, il y a là deux rachat défensifs, ce qui se voit relativement rarement. On voit plutôt souvent des toutes petites startups se faire racheter en temps que croissance externe, c’est à dire en temps que « petites équipe de talents ayant développé une super idée ». Mais là, ce n’est plus de l’investissement comparable, c’est plutôt des situations où une énorme entreprise investit des grosses sommes pour ne pas avoir à gérer un futur concurrent, ou pour embêter le concurrent direct. La planche a billet plutôt que le jus de cerveau.

2 réflexions sur « Twitter et Microsoft, maîtres dans l’art de dépenser des lingots pour ne pas innover eux-même »

  1. Je suis d’accord avec ton analyse. D’un côté, ca fait longtemps que Microsoft n’innove plus vraiment. Cependant, je ne vois pas l’intérêt de Google de faire croire à un rachat de Skype dans le but de faire bouger MSoft.

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  2. J’aimais beaucoup Skype mais depuis qu’il a été racheté par Microsoft je suis un peu moins fan. Microsoft n’innove plus depuis pas mal de temps et je suis d’accord, je ne vois pas trop le but de racheter Skype. Mais ce qu’il faut surtout dire c’est que Skype avait des dettes et qu’en se faisant racheter par Microsoft il comblait sa dette et faisait en plus un petit extra. Pour Twitter je n’étais pas au courant, merci pour ton billet.

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