Body Of Lies / Mensonges D’Etat : un film emblématique d’une pensée

Caroline et moi avons vu dernièrement le film Body Of Lies (Mensonges d’Etat) de Ridley Scott avec Leonardo DiCaprio, Russell Crowe, et Mark Strong (sorti en 2008), et sur le même plan que des billets faits dernièrement, nous aimerions partager ici nos avis sur ce film. Avant tout, ce film est un film d’espionnage/thriller, avec certaines scènes violentes, donc il n’est pas fait pour tous les publics. Pour autant, sur Allociné, il est très bien noté : 3,5 étoiles spectateur, 3,3 étoiles presse au moment où j’écris ces lignes.

D’abord, le synopsis :

Ancien journaliste blessé pendant la guerre en Irak, Roger Ferris est recruté par la CIA pour traquer un terroriste basé en Jordanie. Afin d’infiltrer son réseau, Ferris devra s’assurer le soutien du très roué vétéran de la CIA Ed Hoffman et du chef des renseignements jordaniens, peut-être trop serviable pour être honnête. Bien que ces deux là soient censés être ses alliés, Ferris s’interroge : jusqu’où peut-il leur faire confiance sans mettre toute son opération – et sa vie – en danger ?

La bande annonce :

Fiche Allociné.

L’avis de Caroline : Dimanche Louis et moi avons vu le film Body of lies : ça faisait un petit bout de temps qu’il était en attente. Bon, commençons par le scénario : personnellement je trouve qu’il est très bon et assez simple à suivre, contrairement à ce que j’avais pu lire lors de la sortie du film. Un des gros avantages de ce film, c’est sa crédibilité. Il a le mérite de nous montrer de quoi est réellement fait le quotidien d’agents « secrets », et on est bien loin des hôtels de luxe et des filles magnifiques qui habitent l’univers de James Bond. Toute la pertinence du film repose sur la confrontation entre la naïveté d’un citoyen américain patriote impliqué sur le terrain et le cynisme de son supérieur tirant les ficelles sans quitter le confort de son bureau, qui se moque totalement des conséquences de ses décisions sur la situation sur place de son agent. En gros le film vous apprend combien le monde de l’espionnage est un monde cruellement solitaire où tous se mentent les uns les autres (y compris lorsqu’ils appartiennent à la même agence et au même pays) et tous se manipulent.

Côté mise en scène, je n’ai personnellement rien à redire, une nouvelle fois Ridley Scott nous démontre sa maîtrise. Tout s’enchaîne à un bon rythme, il y a peu de temps mort, et quand il y en a ils permettent réellement à l’histoire de prendre de la profondeur.

L’avis de Louis : Au dela de ce qu’a dit Caroline, j’ai remarqué plusieurs choses dans ce film, choses à mon avis très intéressantes à noter :

  • Les luttes d’influences continuent, même en Irak, même en temps de guerre, même quand des vies humaines sont en jeux. Pour s’imposer, certains agents sont prêt à faire foirer l’opération d’autres agents, quelles qu’en soient les conséquences.
  • Pour « bien » faire la guerre, ou plutôt pour gagner une guerre, il ne faut pas avoir de haine. Russel Crowe n’aime pas le Moyen-Orient, comme il le dit lui-même à la fin, à l’inverse de DiCaprio, qui « aime » cette partie du monde, qui y voit de l’intérêt, et le film montre bien les deux approches radicalement opposées qu’ils ont en conséquence, et les résultats qui en découlent. Bien sûr, le film montre qu’une certaine retenue, une considération pour la situation en place apporte de bien meilleurs résultats qu’une méprise totale des habitants. C’est criant d’évidence, mais la situation actuelle montre que cela n’est pas si évident. Je rajoute que c’est une des critique que j’ai souvent entendu de la part de militaire français envers des militaires américains, militaires français qui reconnaissaient que les militaires britanniques étaient comme eux : en bref, le passé colonial d’une nation (comme la France ou la Grande Bretagne) leur permet d’avoir une approche beaucoup plus respectueuse envers l’état où ils sont en guerre, et les résultats s’ensuivent. A vérifier, mais ça ne me semble pas idiot.
  • Pour ce qui est des scènes d’actions, elles sont très correctes, mais m’ont moins marquées que la personnalité/charisme du chef des renseignements Jordanien, qui divise le personnage principal (DiCaprio) entre deux mentors : Russel Crowe et Mark Strong. Bien sur, les jeux d’acteurs sont irréprochables, et on voit pour une fois un Russel Crowe a la personnalité contrastée. Mark Strong est méconnaissable, et son jeu a vraiment le mérite de « retourner » le film.

2 réflexions sur « Body Of Lies / Mensonges D’Etat : un film emblématique d’une pensée »

  1. Un bon Scott, très agréable à regarder. On rentre très facilement dans cette histoire d’espionnages qui vaut surtout le coup d’œil pour son joli propos. J’ai été un peu déçu visuellement, je m’attendrais à plus d’étincelle de la part du réalisateur britannique. Le trio d’acteurs principaux sont brillants !

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