Google Chrome a-t-il une chance de remplacer Mozilla Firefox ?

Bon, je ne vais pas vous rabâcher une bonne vingtième fois (c’est à peu près le nombre de blogs de mon Reader qui ont copié-collé l’info chez eux, en prétendant à peu près tous au scoop), ça ne servirais à rien. Si vous voulez tout savoir sur Google Chrome, et bien… démerdez-vous. Tout le monde en parle, tout le monde l’annonce, mais peu de gens se donnent le mal de réfléchier sur les conséquences d’un tel événement.

Je vais essayer de réfléchier à un certain nombre de questions.

Google Chrome a-t-il une chance de remplacer Mozilla Firefox ?

Je ne croît pas qu’il faille penser que Chrome va marcher sur Firefox.

Non, l’économie ne va pas (à court terme) vers un remplacement d’un élément par un autre, mais plutôt par la mise en place d’une complémentarité : c’est la raison pour laquelle je crois que ce qui va se passer, c’est une cohabitation de Chrome et de Firefox, et ce seulement pour les utilisateurs de Firefox/Safari/Opera (les utilisateurs de IE, s’ils utilisent IE, ce n’est pas pour aller vers Chrome, alors qu’ils auraient pu depuis longtemps passer à Firefox).

Donc ce que je crois, c’est que Chrome va être le navigateur qui sera (pour une bonne partie de ses utilisateurs) dédié aux tâches made-in-google (pour lesquelles Chrome sera optimisé), mais le reste du web restera la primeur de Firefox. Sur toutes les photos et dessins que j’ai pu voir de Chrome, on y voit jamais de marque pages. Jamais de plugins. Or, ce qui est sympa dans Firefox, c’est justement les marques-pages et les plugins. Bref : Firefox est trop spécialisé et Chrome est trop neuf et trop simple pour que l’un remplace l’autre. En tout cas à long terme.

Google Chrome sera-t-il plus performant que Firefox ou Safari ou Opéra ?

Question facile : eh bien ça dépend. D’abord parce qu’un navigateur dépend de plusieurs choses en terme de rapidité. Si on écarte le problème des standards, et que l’on considère que Chrome sera basé sur une des dernières versions de Webkit, le moteur de rendu libre qu’utilise Safari, alors on peut imaginer que Chrome sera à peu près aussi rapide que Safari sur des pages XHTML/CSS.

Par contre, j’ai pu lire à droite et à gauche que les développeurs de Google avaient annoncé le développement d’un nouveau moteur de Javascript. Donc à ce niveau, on verra peut-être une meilleure rapidité… Je met trois petits points ici car la version 3.1 de Firefox est annoncé extrêmement rapide en terme d’execution du Javascript nommé « TraceMonkey », donc je vois mal un navigateur tout récent (Chrome est en Bêta je crois – comme tous les autres services de Google d’ailleurs : il ne faudrait pas que cela devienne une habitude) renverser ses concurrents, déjà installé depuis belle lurette.

Bref : à court terme, je ne suis pas convaincu que Chrome révolutionnera la navigation, et ce en terme de vitesse.

Google va-t-il forcer les utilisateurs à utiliser son navigateur maison ?

Pas explicitement. Mais il risque bien de faire valoir que le navigateur Chrome aura été créé dans le but d’exécuter les applications de Google, donc qui voudra les voir mieux et plus efficacement devra installer chez lui Google Chrome.

On en revient d’ailleurs à ce que je disais plus haut : Chrome a de bonne chance de remplacer Firefox dans l’utilisation des outils Google, mais sans pour autant aller plus loin. Un peu comme si chacun possédait une moto pour aller au travail, mais conservait une voiture pour aller faire ses courses, emmener la famille ou partir en vacances.

Quel est le vrai but de Google Chrome ?

Le vrai but, finalement, n’est pas si compliqué à trouver. Google gagne de l’argent quand un maximum de gens se servent de ses services. Donc il faut augmenter l’accès à ces services. Or le marché des navigateurs se divise comme suit : 30% de navigateurs corrects (Firefox, Safari et Opéra), et 70% de parts de marché pour Internet Explorer. Or, Internet explorer est un navigateur très en retard sur l’avancement du web actuel : Google a beaucoup de mal à déployer des outils et services pour les utilisateurs de Internet Explorer.

Conclusion

Google est très content de l’existence de navigateurs corrects comme Opéra, Safari et Firefox (ce qui explique le renouvellement du partenariat financier entre Google et Mozilla). Il est dans son intérêt de voir de telles sociétés croître, car elles sont un vecteur de déploiment de ses services. Le problème reste Internet Explorer. Et il est probable que, pris d’impatience, Google ait décidé de donner un coup de pied dans la fourmilière, et d’essayer de remplacer Internet Explorer par ses propres moyens. Donc Chrome est d’abord et avant tout une arme destinée à signer l’arrêt de mort d’internet Explorer.

Est-ce si mal ? Nooooon : Chrome sera dans tous les cas plus sécurisé, rapide et plus respectueux des standards que IE 5/6/7 (peut-être même que IE8, d’ailleurs, mais on en est pas certain encore). Donc de toute façon, l’utilisateur final y gagnera.

Voilà ! C’est fini pour la réflexion. Si vous voyez d’autres questions sur lesquelles je pourait tenter de réflechir, je suis preneur !

7 réflexions sur « Google Chrome a-t-il une chance de remplacer Mozilla Firefox ? »

  1. Google est content de la place qu’ont Firefox/Gecko et Safari/Webkit… mais Opera ? Pas sûr. J’arrête pas de lire des plaintes à propos de problèmes que les utilisateurs d’Opera ont avec divers outils Google (Gmail, Google Maps…). Google ne semble pas très intéressé à s’assurer que leurs produits fonctionnent avec Opera, ou alors ils traînent les pieds.

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  2. Pourquoi Google ne se préoccupe pas d’Opéra ? Parce que les parts de marché d’Opéra sont trop faibles (moins de 2%), alors que celles d’IE 5/6/7 restent très élevées (autour de 70%).

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  3. Ben je ne sais pas si je répondrais pour les conséquences (ou à côté de la plaque, c’est possible), mais bon : Google se dit que les gens qui sont sur Opéra peuvent être sous Firefox ou Safari (si ils ont eu le niveau informatique nécessaire pour installer Opéra, ils l’auront pour installer Firefox : bref, si ils ne sont pas content u rendu des produits Google avec Opéra, ils peuvent toujours installer Firefox).

    Et de toute façon, les gens qui utilisent Opéra sont très minoritaires, donc financièrement, Google n’a que peu d’avantages (voir pas du tout) de s’en préoccuper : le manque a gagner (si ces utilisateurs sont déçus, par exemple) reste négligeable.

    (j’ai répondu à côté de la plaque ?)

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  4. Non mais oui, on est d’accord, je précisais juste qu’au final, Google ignorait pas mal Opera malgré ce que tu disais dans ton article. 🙂

    Et c’est pas juste une histoire de faibles parts de marché, parce que quand on regarde de près, Opera ne facilite pas les choses à Google non plus.
    Ils font pas mal de changements au niveau JavaScript (comme le fait qu’ils viennent assez récemment de faire un changement pour ne plus se faire passer pour IE, cf : http://my.opera.com/desktopteam/blog/2008/01/25/new-snapshot-experimenting-with-document-all-cloaking), en plus de modifications diverses pour tenter des faire marcher Gmail et co (ça a l’air assez tordu au final, et y’a aussi un problème récurrent qu’il est possible de régler en supprimant une ligne dans un fichier de config d’Opera… bizarre)…
    Sans parler du fait qu’Opera empêche le JavaScript de gérer le clic droit par défaut, ce qui handicape certaines fonctionalités qu’utilisent des produits Google (comme Google Maps).

    Donc oui, ça vaut pas le coût pour Google de s’en soucier, ce serait une perte de temps. Si Opera se stabilise et prend plus d’ampleur, pourquoi pas, mais là…

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  5. Je l’ai testé, il est pas mal et très rapide. Seul point négatif, il n’y a pas d’extension et je suis trop habitué à Firefox… peut etre plus tard je passerai à chrome.

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