Un certain nombre d’articles à l’heure actuelle semblent pointer un travers des entreprises, qui serait que celles-ci sont réticentes au cloud computing, parce qu’il impliquerait d’externaliser leur données. Le problème qui revient toujours sur la table est celui de ne pas vouloir laisser ses documents entre les mains de la concurrence, chose plus difficile à contrôler lorsque l’on confie ses données à un prestataire externe. Le débat vire alors sur des arguments de fiabilité et de sécurisation, mais les entreprises réticentes ne bougent pas d’un iota.
Ce genre d’article a tendance à davantage décrédibiliser le cloud computing qu’autre chose, dans la mesure où une seule vision est défendue, occultant la vraie notion du cloud computing.
Image de Infreemation
En effet : je comprend bien que les SSII et autres prestataires veuillent vendre leurs services et convaincre pour cela les clients que la bonne solution est chez eux et qu’ils n’ont à avoir de crainte d’y mettre leurs données. Et là dessus, de leur rajouter une couche sur le fait que c’est le principe du cloud computing, que tout le monde est en train de s’y convertir, etc.
Je m’insurge donc contre tous les arguments cités au dessus, et j’explique ci-dessous pourquoi.
Oui, il est fondamental qu’une entreprise qui a des données sensibles (toutes en ont) veuille conserver le contrôle physique des emplacement de stockage de ses données. Donc que ces entreprises veuillent héberger les centres de données. Je crois qu’il n’y a rien de plus normal. Ou bien alors, si une entreprise externalise des services ou applications (c’est le principe du SaaS), elle demande des garanties dans l’accès à des données, ce qui peut se faire par exemple par l’établissement de redondances.
Non, cela ne va pas (du tout) à l’encontre du cloud computing. Le cloud computing n’est pas la délocalisation chez un prestataire externe de ses applications/données. Même le Software As A Service (SaaS) ne signifie pas qu’ils y ait forcément une quelconque nécessité de passer par un prestataire externe ! Encore une fois Non ! Le cloud computing a par définition une notion de délocalisation, mais cette délocalisation entend séparation entre le poste client (l’utilisateur) et la localisation des applications. Le SaaS est, par le mot « Service », plus orienté vers la bipolarité client-fournisseur, mais cette bipolarité peut très bien être mise en place par exemple par deux entités distinctes d’une même entreprise. Cette définition peut donc très simplement engendrer qu’une entreprise, quelque soit sa taille, héberge en son sein un data-center (dont la taille variera avec celle de l’entreprise et des besoins de celle-ci), qui lui-même soit le lieu de la localisation des données et applications ! Même, l’accès à ce data-center interne ne peut être autorisé que via un réseau interne à l’entreprise, afin d’interdire toute connexion externe à ce réseau !
Bref : la notion d’externalisation dans le cloud computing est à prendre avec des pincettes. Elle signifie séparation de la localisation des applications et des données avec le poste client, et rien de plus.
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Cet article a d’abord été publié sur Web30.fr, mais j’ai décidé de fermer ce blog (autrefois dédié exclusivement aux Applications en ligne et au Cloud Computing), car je n’avait pas le temps de le mettre régulièrement à jour, et que finalement, il faisait doublon avec AbriCoCotier. Donc, avant de le fermer, je transfère ici les meilleurs articles.
tu peux meme clouder en utilisant la puissance de calcul de chaque PC de l’entreprise
ferait bien un cross over chez S&D 😉
@kikistan : Oui, tu as tout à fait raison, mais là ça devient un peu plus compliqué (et je ne parle même pas d’expliquer ça aux patrons de PME 🙁 )
avoir du « cloud computing » ici en France, ce serait beaucoup trop cher à cause des parasites de la « copie privée ». Je ne suis donc pas étonné de voir Dassault se retirer de ce machin.