Apprentissage de la langue anglaise : quelques idées pour améliorer le niveau français

Austin Mini Union Jack

A la lecture du billet de Helran, je me suis mis à réfléchir sur le sujet et depuis le temps, quelques idées sur la question ont germé dans mon esprit. Je m’en vais donc tenter de les exposer, puis de les argumenter.

Je ne suis pas de ceux qui militent pour apprendre deux langues en même temps : quand je vois à quel point les enfants arrivent en sixième avec le niveau de lecture que nous avions en CE1-CE2, je me dis que leur premier problème est le français, et donc pas l’anglais. Maintenant, l’argument d’Helran selon lequel on apprend mieux quand on est jeune, est acceptable, mais je lui oppose le fait que l’école primaire n’ose pas apprendre vraiment l’anglais aux enfants. Tout au plus leur apprend-t-on les couleurs, les noms des animaux, les chiffres, etc. Du vocabulaire, en fait. Mais pas de quoi « parler ». Ainsi donc, je ne vois pas vraiment l’intérêt de tels cours à cet âge-là. C’est soit l’un soit l’autre : soit on ne leur donne pas de cours en anglais (auquel cas il faut forcer la dose en français), soit on leur donne de vrais cours d’anglais.

A propos de cours d’anglais, il y a là une belle hypocrisie également : quoi qu’on dise, il n’y a que dans les classes européennes au collège que l’on commence à avoir vraiment une part conséquente de cours d’anglais (et encore). Mais le coefficient des cours d’anglais reste minable, et les élèves peuvent toujours s’en passer, au profit de matières plus « importantes », comme les mathématiques, le français (là, ce sont les profs qui ne veulent pas lâcher leur importance !). Il faudrait que les coefficients de ces matières soient revus afin de donner davantage d’importance au niveau des notes à l’anglais. Cependant, il faut admettre que les coefficients n’existent pas dans le niveau « collège » (à ma connaissance), mais bon, ils existent au lycée, où ce serait tout à fait applicable.

Même chose : à part les cours d’anglais, on ne compte aucun autre cours en anglais. Les classes européennes ont bien des cours d’histoire en anglais mais ils n’y a qu’eux. Pourquoi ne pas faire des cours, par exemple, d’histoire, de physique ou de SVT en anglais ?

Je rappelle que je ne suis pas enseignant, et que ce ne sont que des réflexions personnelles (qui n’attendent que vos contre-arguments).

Pour le reste, et si on reste au niveau de l’enseignement public, je ne comprends pas d’où vient le tabou de faire regarder aux enfants un film en VOST. Si mes souvenirs sont bons, je n’ai jamais eu un cours aussi efficace que lorsque le prof d’anglais nous passait un film en VOST. Bizarre, non ? Alors pourquoi ne pas généraliser cela ?

Surtout qu’à la TV française, il y a un gros problème avec cela. Bien sûr, il y a toujours l’opposition des gens assez âgés (au delà de 40 ans notamment), qui, n’ayant jamais eu à se servir de l’anglais dans leur cadre de travail, ne comprennent pas d’où vient cette obligation de se voir infliger un film en VO, alors qu’ils ne parlent pas cette langue, et ne sont pas habitués à voir un film sous-titré. Mais pourquoi ne pas sous-titrer tous les films en VO (et par cela, interdire leur doublage) ? Pareil pour le cinéma…

A ce propos, j’aimerai beaucoup voir les résultats des études sur les jeunes d’aujourd’hui, et voir le potentiel impact du téléchargement des séries TV américaines en VO sur leur niveau d’anglais. Je suis sûr qu’une bonne partie ont vu dans le téléchargement un moyen pratique et sympathique d’augmenter très sensiblement leur niveau d’anglais. On verrait donc dans le téléchargement une aubaine pour la France, qui économiserait par cela énormément d’argent dans la formation à l’anglais, et serait plus compétitive.

Voilà quelques idées, couchées sur le papier blog en ce dimanche matin : n’hésitez pas à argumenter contre ceux-ci, je serais heureux d’en discuter !

8 réflexions sur « Apprentissage de la langue anglaise : quelques idées pour améliorer le niveau français »

  1. Hello,
    J’approuve sur le fond, le niveau d’anglais moyen en France est vraiment lamentable. En revanche les méthodes que tu me déplaisent pour plusieurs raisons.

    Tout d’abord, et cela s’applique à toutes ses méthodes, on est en France, et il et donc normal que le français soit privilégié.

    L’élève mauvais en anglais, s’il recevait ses cours d’histoire, physique et SVT en anglais, se verrai perdu dans 4 matières au lieu d’une, bref c’est fini pour son année. De plus connaitre l’anglais n’est pas une priorité pour tout le monde, c’est pourquoi il est bien de laisser les classes européennes à ceux qui le souhaitent et ont le niveau suffisant pour se le permettre.
    En revanche c’est vrai qu’à l’heure actuelle l’importance de l’anglais est sous-évalué, et le coefficient de cette matière pourrait être augmenté.

    Les enfants lisent plus doucement que les adultes, les obliger à regarder des VOST les dégouterais du 7éme art et de l’anglais à la fois. Par contre dès le collège, c’est vrai que les VOST apporteraient un plus certain.

    Enfin, concernant les films en VO à la tv, il ne serait pas normal d’imposer la VO à des gens qui habitent en France, comme tu l’as dis, certains ne parlent pas cette langue, et ont juste envie de se détendre en regardant un film, pas en lisant et écoutant du sharabia.

    Interdire le doublage? Chacun est libre de faire ce qu’il veut, y compris doubler un film. Si on fait ca pour l’anglais pourquoi ne pas le faire pour l’allemand ou le japonais?

    Je trouve la solution proposé par M6 pour certaine série judicieuse: proposer la VF ou la VOST, tout comme sur les dvd.

    Pour moi deux solutions simple serait donc d’augmenter le coefficient de l’anglais tout au long du cursus scolaire, et proposer les films à la TV dans leur langue d’origine sous-titré ainsi qu’en version française afin que chacun est le choix. Bref tes méthodes en moins radical.

    J’ai l’impression de toujours venir faire block face aux articles ici, mais si je continue de venir c’est que j’aime les sujets abordés, et bien que, souvent en désaccord sur les méthodes, les votre soulèvent des questions intéressantes. 😉

  2. Pour apprendre une langue correctement il faut l’apprendre jeune quand le cerveau est « spongieux » (avant 8 ou 5 ans je ne sais plus).
    Après c’est trop tard et il faudra beaucoup d’effort pour avoir un niveau moyen (sans parler de l’accent).

    Tous les films devraient être proposés en VOST (quelque soit la langue), même si on ne comprends pas tout cela favorise l’oreille et on évite ainsi les doublage miteux.
    Quand j’étais petit je regardais souvent des séries en anglais chez mes grands parents et cela ne me posait aucun problème même si je ne comprenais pas forcement grand chose.
    Mais l’association image+son permet un apprentissage très rapide, ce que j’ai eu pour l’italien et dans une moindre mesure l’anglais.
    Désormais on peut choisir la langue des DVD ou même de ce qui passe à la TV.
    (intéressant : TF1 Vidéo impose à tous ses films soit VF, soit VOST mais jamais de VO sans ST, pourquoi ? techniquement cela ne pose aucun problème, nous prennent ils pour des neuneus ?).

    Enfin il faut revoir entièrement l’apprentissage des langues en France.
    Commencer plus jeune, de manière plus ludique et insister sur la pratique et l’oral avant de nous obliger à apprendre par cœur des verbes irréguliers que personne n’utilisera jamais.

    On ne peut pas forcer quelqu’un à apprendre une langue, le cerveau est trop intelligent pour s’encombrer de ce qui peut lui sembler inutile, en revanche quand c’est une nécessité, par plaisir ou par obligation, cela vient tout seul.

  3. Quand je dis spongieux c’est pour reprendre l’image d’une éponge qui absorbe facilement un liquide, dans notre le cas le cerveau absorbe des connaissances 🙂
    L’être humain est fait pour apprendre quand il est jeune donc il a des facilités à ce moment là.

    Un gamin peut facilement être parfaitement trilingue quand un adulte n’atteindra jamais ce niveau avec toute une vie d’apprentissage.

    Pour un adulte la meilleure des solutions reste l’immersion totale 🙂

  4. Ah je ne suis pas d’accord.
    L’apprentissage avant 3 ans implique des zones du cerveaux différent qu’à l’age adulte.
    Ensuite, chez l’enfant la rapidité d’apprentissage est beaucoup plus rapide et efficace. MAIS ça ne veut pas dire qu’un adulte ne peut plus apprendre, il peut arrivé au même niveau mais cela lui prendra plus de temps.

  5. Pas qu’il ne peut plus apprendre mais qu’il devra déployer des efforts beaucoup plus importants, beaucoup plus longtemps pour atteindre un niveau certainement inférieur.
    Quand un enfant le fera sans effort plus rapidement et mieux.

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