Friendfeed : un phénomène temporaire ou une vague de fond ?

Si vous suivez en ce moment les débats sur Twitter et les tendances de dernière minute, vous n’aurez pas pu échapper à la montée en puissance très récente de Friendfeed, et ce malgré les vacances d’été bien avancées. Or, beaucoup de gens (dont je fais partie) sont sceptiques à propos de l’avenir de Friendfeed en cela qu’il n’invente rien (à part une nouvelle interface : un « mashup ») et qu’il n’est pas à l’origine d’un ou de plusieurs réseaux. Au contraire, il se définit comme un mashup de réseaux sociaux parmi lesquels on trouve Twitter, Facebook, Gtalk ou d’autres.


En affichant un graph Google Trends des requêtes autour du site Friendfeed pour les 30 derniers jours, on peut constater qu’effectivement, la courbe monte très clairement sur les derniers jours, et cela a tout d’un phénomène d’une plus grande ampleur qu’une simple remontée en trafic dû à un trafic global sur le web plus important, car on peut voir que le volume des news publiées sur le sujet diminue progressivement (cf le graphique en bas de l’image). Il y a donc réellement davantage de gens qui cherchent « Friendfeed » sur Google depuis environ une semaine.

Friendfeed Google Trends 30 days

D’ailleurs, le graphique donné par Google Insights For Search est nettement plus évocateur (la remontée sur ces derniers jours est très importante) :

Friendfeed 30 Google Trends days Insights

Sur du plus long terme, on voit que FriendFeed penne à convaincre, en tout cas rapidement (si on le compare à la croissance vertigineuse de Twitter par exemple), et les seuls pics de recherche sont dû à des annonces, que l’on peut voir sur un graphique Google Trends pour une durée plus longue (12 derniers mois) :

Friendfeed Google Trends 12 months

Un phénomène temporaire ou une vague de fond ?

D’une manière générale, Friendfeed, en cela qu’il est un mashup de réseaux sociaux, s’adresse d’abord et avant tout à ceux qui utilisent ces réseaux sociaux, et donc on besoin d’une interface centralisatrice de tous les flux qu’ils peuvent avoir à lire ou  avec lesquels ils souhaitent interagir. Ainsi, je crois qu’il s’adresse à une frange de power-users qui ont l’expérience de comprendre rapidement le potentiel de tel ou tel service, et donc font crédit à Friendfeed d’une certaine efficacité.

Au regard de cela, je crois que l’on peut tout de suite éliminer le phénomène temporaire : Friendfeed n’est pas une mode, c’est un outil vraiment utile, mais qui a la longévité risquée : ses utilisateurs sont des power-users, donc ils n’hésiterons pas à partir du service (et rapidement de surcroît) si un autre plus efficace et tout aussi pratique vient au jour (Seesmic Web Client ?). Pour le reste, à savoir si Friendfeed est une vague de fond, je ne le crois pas : Friendfeed s’adresse aux utilisateurs qui utilisent fréquemment plusieurs réseaux sociaux en même temps. Donc la majorité des utilisateurs tout fiers d’avoir juste créé « un Facebook » ne sont pas concernés par ce genre de service. Ils ont souvent du mal à envisager le principe des blogs, et encore plus de difficultés à comprendre l’intérêt de Twitter, donc ce n’est pas demain qu’ils adopterons un mashup de tous ces services.

9 réflexions sur « Friendfeed : un phénomène temporaire ou une vague de fond ? »

  1. Je suis du même avis que toi, le soufflé devrait retomber rapidement… Les conversations sont déjà trop dispersées, les réunir pour créer un autre lieu d’échanges ne me parait pas une si bonne idée que çà… D’autant que les power users (comme tu dis) suivent généralement de nombreuses personnes sur de nombreux services (Twitter, RSS, …), tout rassembler ne fait que gêner la visibilité…

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  2. Je possède un compte Friendfeed. Je ne l’utilise pas, ou plutôt il ne me sert qu’à attirer du lectorat.

    La seule chose que je trouve sympa dans ce service c’est que ça te permet de voir qui te lit (contrairement à un rss classique)

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  3. Non le phénomène ne va pas s’arrêter, certains blogueurs les plus importants sont bien décidés à y rester (narvic, Nicolas Voisin) et en entraineront d’autres derrière eux.

    Cependant, comme dans tout phénomène de ce genre, il y a toujours ceux qui se braquent et se cherchent des bonnes raisons pour ne pas bouger. Ils resteront dans le fossé, tant pis pour eux!

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  4. (donc ils n’hésiterons pas à partir –>ils n’hésiteronT pas à partir)

    En phase avec ce que je me dis.
    Je viens d’indiquer à une très récente friendfeedeuse le lien pour se désinscire. Après 2 jours d’utilisation.
    FriendFeed, on adore, ou ne comprend pas.
    On adore si on fait partie de la frange infoboulimique des quiques sociaux.
    Plus on s’éloigne de cette description, plus la probabilité de ne pas comprendre augmente.

    On voit bien que certains utilisateurs n’ont pas vraiment saisi les « finesses » de twitter (ah parce qu’y en a?), ne savent pas et ne veulent pas savoir comment toutes ces infos en direct arrivent sur leur page personnalisée (yahoo, netvibes, etc…), que la magie de la mise à jour de FB ne les fascine plus, mais qu’elle garde son statut de magie…
    Alors, forcément, leur mettre entre les mains un super-aggrégateur-diffuseur nodal d’informations, … ils ne vont pas tous apprécier le voyage.

    Mais, ce n’est pas pour autant que la puissance (en constance augmentation de cet outil le rend -pour l’instant- le nec pour satisfaire cette infoboulimie socio-technologique!

    Donc

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  5. Assez d’accord avec ton analyse, c’est vrai que si Loic Lemeur arrive a faire une interface propre avec Seesmic, c’est à dire qui filtre le bruit efficacement et permet de réordonner les conversations qui ont lieu sur Twitter (un sacré défi), Friendfeed est mort.

    En attendant, c’est un bel outil, mais ultra élitiste…

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  6. D’ailleurs, en regardant Twitter ce matin, j’ai l’impression que la sauce Friendfeed est déjà retombée… En tout cas le buzz qui avait germé ces derniers jours.

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