Google vient de rendre public l’accès à une partie Labs de son outil en ligne Google Calendar. Après le succès incontestable que ce type d’améliorations avaient eues dans Gmail, Google a décidé de les ajouter aux calendriers.
A l’heure actuelle, six widgets sont disponibles : l’image de fond, la possibilité de joindre des documents de Google Docs à son agenda, une horloge mondiale, une fonctionnalité pour aller directement à une date donnée, un avertisseur (compte à rebours) pour les prochains rendez-vous, et enfin un outil qui vous permet en temps réel de savoir si vos collaborateurs (pour peu qu’ils aient partagé leur agenda avec vous) sont disponibles ou occupés. En clair : si premiers widgets très orientés vers le monde professionnel, tout en restant discrets, car non-activés par défaut.
Une stratégie non agressive qui a fait ses preuves
La chronologie d’apparition de ces widgets semble être à peu de choses près la même que celle pour Gmail : au fur et à mesure que viennent les utilisateurs (et je dois avouer que j’utilise de plus en plus souvent Google Calendar, soit parce que ma vie m’impose d’utiliser une telle application, soit… parce que Google Calendar est plutôt bien fait et intuitif), des idées d’améliorations apparaissent, des demandes sont faites pour ces améliorations, et Google, plutôt que de surcharger une interface qu’il veut laisser simple, choisit de laisser le choix de la surcharge aux utilisateurs, qui pourront ajouter ou non telle ou telle nouvelle fonctionnalité.
Puis, si la version anglophone fonctionne bien, alors on l’ouvre aux autres pays. Puis on ouvre carrément une API pour que les applications tierces puissent venir se greffer à l’application. A ce que je sache, Gmail est une des applications les plus abouties en terme de webmail, et les fonctionnalités données par les Labs ne m’ont jamais gênées (ou bien elles ont vite été retirées). Pire : l’utilisation des Labs devient addictive et se révèle indispensable, cf le taulé lorsque Google a retiré la fonction « Reply to all » des Labs de Gmail. Bref : les utilisateurs apprécient de pouvoir ajouter des applications, et finalement avoir une marge de manœuvre pour personnaliser (optimiser ?) Gmail pour leur utilisation.
Google a donc décidé de procéder de la même façon avec Google Agenda : cela révèle une volonté de faire avancer le produit, et la teneur des widgets nous dit dans quelle direction.
Un pas de plus vers les applications professionnelles
Clairement, c’est le monde professionnel qui est visé. Google aurait pu favoriser un agenda orienté organisation de sa vie personnelle, de ses passes temps, mais non : le monde professionnel est clairement la cible de Google Agenda et de ses widgets optionnels. J’ajoute de surcroît que des options supplémentaires sont disponibles dans les Labs pour les utilisateurs de Google Calendar via Google Apps (mise à disposition d’une interface de programmation pour les administrateurs de Google Apps).
Google vient donc de montrer une ambition d’augmenter ses parts de marché dans le monde des entreprises, et donc de diversifier davantage ses sources de revenus (en ces temps de crises, les budgets publicité sont fortement réduits, donc les gains de Google via Adwords aussi). Et oui : la gestion des agendas dans les entreprises est un enjeux fondamental, notamment lorsqu’il s’agit de coordonner les réunions entre employés ou de prévoir telle ou telle release d’un projet commun. Souvent, ces agendas sont intégrés aux suites logicielles d’abord dédiées aux mails que sont Microsoft Office Outlook ou Lotus Notes. Les deux concurrents sont donc là.
Google met donc en avant lui aussi une suite de logiciels, avec gestions des mails (Gmail), gestion de son agenda (Calendar), et, à côté, gestion/édition de ses documents professionnels (Documents). A celà, vous pouvez rajouter un petit gestionnaire de tâches en natif depuis peu sur Gmail et Calendar, le gestionnaire de Contacts qui devient une application à part entière, et le bloc-note dont le développement a été arrêté, mais qui, chez moi, est toujours marqué comme « nouveau » ! Or, la liste que je viens de vous lister est exactement celle (à part pour Google Documents) que je voit dans mon Outlook utilisé à mon travail ! Comme c’est bizarre.
Calendar Labs nous est donc un pavé de plus dans la mare des logiciels professionnels, que Google compte définitivement adopter, en ajoutant une dimension Web3.0 (applications en ligne et par navigateur) et Saas, qui devrait intéresser de plus en plus d’entreprises.
Excellent, si en plus il pouvait être compatible avec une application pour l’iphone, ca serait parfait
@Ronan : Heu, vu le nombre d’employés de Google qui ont un iPhone, et vu de toute façon l’état d’avancement dans lequel ils sont pour toutes leurs applications, je me demande si ça n’est pas déjà fait 🙂 (mais bon, si ça se trouve, pas encore releasé).