Second Life acquiert un nouveau souffle sur le marché professionnel

Second Life, vous vous souvenez ? Et bien j’ai toujours été de ceux qui n’y croyaient pas. Jusqu’à discuter avec Richard, qui m’a ouvert les yeux. Explications.

Second Life : a priori, un jeu pourri

Il est clair que je n’ai toujours pas changé d’avis, en tout cas pour les fondamentaux : pour moi, Second Life reste un jeu pas drôle, un réseau social inutile, bref, un truc qui va mourir.

Sauf… sauf si, très intelligemment, l’équipe qui gère le service se remet en question et cherche d’autres voix pour étendre son service, et permettre au monde professionnel d’utiliser les fonctions de Second Life dans certains cas, certaines applications.


C’est sans doute la raison pour laquelle le service a reçu récemment la fonctionnalité de VOIP qui en fait, si les chiffres de Richard sont les bons (ce qui ne m’étonnerait pas) le deuxième service au monde en terme de volume de VOIP (derrière Skype, bien sûr). Ainsi, vous comprenez bien que, d’un côté, on a un service plutôt abouti mais inutile, et de l’autre une équipe surmotivée, et qui ne manque pas d’idée.

Second Life dans les entreprises

Second Life trouve un nouveau souffle dans les entreprises

C’est là que cela devient intéressant. Second Life, vous le savez, possède tout un environnement 3D, qui permet à l’humain de se recréer une pseudo vie-réelle (entrer dans un lieu, discuter en tête à tête avec quelqu’un). C’est cet environnement que beaucoup d’entreprises ont accepté d’utiliser. Ainsi, de multiples applications ont été créées, utilisant cette facette 3D :

  • des réunions dans Second Life, où l’intérêt est que vous voyez bien qui est là, qui arrive à l’heure, qui repart en premier, qui parle le plus souvent. Notez que c’est extrêmement important de bien savoir qui parle et quand, surtout dans un environnement professionnel, où retrouver dans ses souvenir qui a dit quoi lors de telle ou telle conférence/réunion peut être fondamental.
  • des cours via Second Life : pareil, il faut « venir » dans la salle de cours, et cela reste plus intéressant que le simple passage d’une présentation lors d’un webmeeting
  • des entrainements dans Second Life, façon scénario de vie réelle : plutôt que de vous entrainer à réaliser en vrai des mesures de sécurités, pourquoi ne pas utiliser un environnement 3D où il est facile de reproduire des pièces, des entrepôts, des bureaux ?! Ainsi, des économies réalisées sont très importantes (pas d’arrêt des services pendant la simulation, puisqu’elle peut se faire employé par employé), les employés peuvent être testés en temps réel et dans un environnement quasi-réel (c’est toujours plus efficace sur la mémoire qu’un test sur feuille en noir et blanc)…

Bref : Second Life se meut progressivement en un simulateur de vie 3D, doté d’une API très abouti et d’une possibilité de personnalisation presque sans limites.

Sans vouloir faire de publicité, c’est une des spécialités de l’entreprise Stonfield InWorld, dans laquelle travaille Richard, et je me permet de le remercier pour m’avoir ouvert les yeux.

Plus largement, il est bon de voir que l’on ne met pas tout à la poubelle, et que des start-up comme Second Life, après avoir beaucoup fait parler d’eux dans les médias, trouvent (via le monde professionnel, il est vrai), de vrais axes de développement et… de monétisation !

12 réflexions sur « Second Life acquiert un nouveau souffle sur le marché professionnel »

  1. 200% d’accord…Second Life va mourrir, et c’est dommage…

    La plateforme avait fait de gros gros progrès avec l’amélioration du modeleur, l’import des nurbs, les scripts géniaux qu’on pouvait associer aux objets et j’en passe…

    Second Life a été victime de sont succès, chacun cherchant le moyen de se faire un peu de fric, on est passé par les schémas classiques du monde réel à savoir : casinos, banques, porNo, publicités (500 colonnes de 15m2 qui montent jusqu’au ciel)…Depuis tout ça a été balayé (enfin presque). Depuis tout à été modéré, supprimé, et ça fait presque 2 ans que les stats s’effondrent (diminution des comptes premiums, ventes des terrains à prix de plus en plus bas, …).

    Du coté des pro la tendance est la même après le départ des dinosaures il ne restent plus grand monde. Bref c’est une lente agonie…

    Je ne m’inquiète pas pour les Linden qui ont déjà tiré depuis longtemps de gros profits du grid (peut-être trop à en juger le prix des terrains) et ne sont jamais allés vers l’ouverture (connexion avec des opengrid, …). Les divergences se sont d’ailleurs soldées par le départ des gurus…

    Il faut ajouter que Seconde Life si on ne dispose pas d’une carte graphique dernière génération, d’un pc puissant et d’un gros tuyau Internet, c’est MOCHE ! La première impression c’est la fuite…

    A mon avis (après lecture des stats), ça ne va pas mourir, c’est déjà mort…

    Et puis le réel c’est quand même mieux que le virtuel !

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  2. Second Life est loin d’être mort, il y a tellement à faire… Les pros sont toujours actifs et présents. Je dois reconnaître que les projets sont moins fréquents car nous avons passé le stade de la simple vitrine médiatique.

    S’installer dans Second Life et en tirer « profit » nécessite une réflexion et la mise en place de projets qui ne sont pas forcément à la portée de toutes les bourses, surtout en ce moment.

    Pour moi l’aventure des univers virtuels s’apparente à celle du web il y a une dizaine d’année. Seules les grosses entreprises pouvaient se permettent d’avoir de véritable sites, tous criaient « au diable » : à quoi ça va servir ? on va perdre nos échanges sociaux etc… Regardez ce qu’est devenu Internet aujourd’hui ! Qui est prêt à s’en passer dans sa vie de tous les jours ?

    Second Life est en perpétuelle évolution, tant dans son contenu que dans l’amélioration des outils mis à disposition. Je sors aujourd’hui même de la SP conférence (conférence/expo dédiée aux professionnels de Second Life) organisée par Linden Labs. De grandes choses arrivent pour cette 2ème moitié d’année 2009.
    http://www.fengshuichat.com/spconference/index.htm

    Voilà d’ailleurs un exemple d’application de Second Life. Cette conférence à réunie plus de 120 professionnels à travers le monde sans que ni les uns, ni les autres n’ayons eu besoin de bloquer nos agenda, prendre l’avion, réserver un hotel… Que de frais limités (que je n’aurais pas me permettre d’ailleurs s’il m’avait fallu me déplacer), moins de CO2 de consommé et des rencontres enrichissantes avec des japonnais, des portugais, des anglais etc… Et le mieux dans tout ça, c’est que j’ai pu continué à faire tourné mon entreprise et réalisé mon job quotidien !

    Il y a encore beaucoup de choses à améliorer, mais je n’ai aucun doute sur l’utilité des univers virtuels dans la vie d’une entreprise. Les générations qui suivent n’auront aucune crainte à s’approprier de tels outils, ils sont quasiment nés avec… Quand ils seront aux commandes de nos entreprises, seuls ceux qui auront pris le train en route bénéficieront des avantages à en tirer.

    Et puis non Second Life n’est pas moche au regard de la technique utilisée (Modélisation 3D streamée en temps réel), et perso je bosse dedans régulièrement malgré une connexion ADSL 512k, un pc « vieux » de 3 ans acheté en grande surface et je m’en sort très bien.

    « Et puis le réel c’est quand même mieux que le virtuel ! »
    On pourrait en faire un sujet de philo 🙂 Et toi es-tu vraiment réel ? Sache que derrière chaque avatar il existe un être humain qui consacre juste un peu de son temps à visiter d’autres espaces… dit « virtuels »… mais pourtant bien réels !

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  3. Il y a une petite boîte française (hihi) Dassault Systèmes qui a un certain passif dans la 3D et qui se lance dans le concept de Lifelike Experience (http://www.virtools.com/). D’un côté, on a un pied dans la plupart des SI de conception des grands groupes et de l’autre, un moteur de rendu 3D ainsi que quelques partenariats (http://www-01.ibm.com/software/plm/products/v6/3dvia/).

    PS : Je suis un employé de DS mais c’est mon avis de gaulois…

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  4. Il est indéniable que Second Life est en train de se professionnaliser de plus en plus, et d’un jeu devient un outil pour les entreprises, même si c’est long à venir, et si cette volonté de la part des Linden ne semblait pas évidente au départ.
    E-learning, e-commerce, les expériences sont nombreuses, surtout outre atlantique, mais aussi grâce à quelques entreprises françaises novatrices. L’humain est à nouveau au coeur de l’action, grâce au caractère immersif, à l’usage de la voix..;
    Le jour où SL sera accessible via un navigateur et où la carte graphique et le débit ne seront plus des facteurs lmitants n’est peut être pas si loin, et là, ce sera le début d’un ère nouvelle qui révolutionnera nos usages…

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  5. Hahem… comment dire… faudrait peut être savoir un peu de quoi on parle.

    Second Life va mourir… ben oui, un jour comme nous tous.

    Pour le reste SL n’est pas un jeu, ou du moins pas qu’un jeu. C’est le seul métavers persistant de cette ampleur dont le contenu est généré par les utilisateurs qui y font ce qu’il veulent, c’est pas parfait, c’est pas super bien dirigé par les Lindens, mais du coup c’est comme un vrai monde quoi.

    Après c’est sur que tant qu’on on y a passé quelques jours on a peu de chance d’y comprendre quelques chose.

    La principale erreur des marketeux dans SL, selon moi, c’est de vouloir appliquer leur habitudes biens rodées du « vrai monde » dans un métavers qui a son existyence propre. D’où les remarques types colonialiste qui déplorent le fait que les résidents de SL ne sont pas assez prompt à manger le beau caca tout fait importé en trois 3d en vendu selon les règles des gens civilisés aux sauvages de SL.

    Sur ce je retourne dans mon métavers, ou d’ailleurs on peu trouver du caca 3D sculpty en freebie !

    ^_^

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  6. Je pense que certaines personne ne s’imaginent pas ce qu’est Second Life. La société éditant le métavers à plus de 300 employés et des bureaux dans le monde entier (SF, Dallas, Boston, Atlanta, Brighton, Singapour…) et est en excellente santé financière. SL va très bien et continuera à se développer, voilà :).

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  7. SL publie régulièrement des données économique :
    https://blogs.secondlife.com/community/features/blog/2009/04/16/the-second-life-economy–first-quarter-2009-in-detail
    L’analyse du premier Quarter 2009 est marqué par un nombre décroissant de propriétaire de terrain.
    Même si la croissance semble se soutenir en terme de nombre de connexions (attention SL comptabilise les connexions multiples d’une meme IP), durée, les comptes premiums déclinent. Et ce sont les comptes premiums qui font vivre SL.

    SL a une économie très fragile, le coefficient de Gini est situé autour de 0,9 avec 90% inworld contrôlé par 10% des utilisateurs les plus fortunés. L’hégémonie de Linden est totale, le règlement stipule que si à la suite d’un problème de base de données vous perdez vos L$, Linden ne fera aucun remboursement (personnellement je n’ai jamais eu des problèmes mais en lisant ça on croit rêver). De plus tout comme les gouvernement Linden dispose de sa propre planche à billet, et il y a un déficit croissant entre le nombre de L$ et les bénéfices en US$ de la société. Une simple perte de confiance pourrait plongé l’éditeur dans le chaos (basé sur un modèle d’hyperinflation).

    Quelquechose d’autre me gène… Les résidents passent environ 23000 h/j à créer des objets, Linden a évalué que s’il fallait faire le même travail il faudrait embaucher 4100 personnes. Linden demande de 6$ à plusieurs milliers de $ par utilisateur et tout ça pour quoi ? pour avoir le privilège de réaliser tout le boulot pour eux…

    Enfin il faut garder un œil sur la concurrence, blue mars par exemple (http://www.bluemarsonline.com/) qui dispose de la dernière version du moteur d’Entropia Universe et semble prometteur.

    En temps qu’utilisateur, ne vous y trompez pas j’ai adoré SL, mais ayant subit le premier crash (Q4 2007) et après analyse je continue de penser que si rien est fait ce monde est moribond.

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