On se lève vers 7h30, puis nous allons prendre notre petit déjeuner. La salle du petit déjeuner est une ancienne verrière, avec mur de grillage vitré en fer forgé noir, chaises en fer forgé noires, tables en fer forgé et carrelées. C’est vraiment joli. De plus, c’est la première fois que nous avons du vrai jus d’orange des croissants.
Revenus dans notre chambre, nous attendons que le bus de l’agence de tourisme arrive. À 9h00, il n’est toujours pas là, alors nous demandons à l’accueil de l’hôtel de les appeler, et ils nous disent qu’ils arrivent dans un quart heure. Du coup nous en profitons pour aller porter tous nos vêtements sales à la laverie en face de l’hôtel (ça nous coûte 180$Ar pour le lavage + séchage du blanc et de la couleur séparés, soit environ 11€, pas très cher). La boutique est tenue par une vieille dame qui doit avoir facilement 70 ans et qui s’occupe de tout nous laver/sécher (et peut être plier) ; elle nous dit qu’on doit revenir ce soir pour tout chercher. Parfait !
On vient à peine de sortir de la laverie quand on voit le bus de l’agence arriver.
Le bus est un peu plus petit que celui de la veille, et il y a un peu moins de vieux (en proportion). Bonne nouvelle !
La guide, nommée Mercedes, est très sympa, et répète régulièrement qu’on ne doit pas être en retard par rapport à l’heure de retour au bus fixée, ce que je trouve très bien.
Le bus roule jusqu’à Purmamarca d’abord : on sort du bus et on visite la place principale, toujours sur le même plan (un carré rempli d’arbres avec des passages piétons en diagonale) mais malheureusement remplie de commerçants indiens vendant des souvenirs pour touristes.
Puis nous rentrons dans l’église Santa Rosa de Lima, en haut de la place. Cette église date de 1648 et est remplie de bois de cactus.
A coté de l’église, nous repérons l’arbre énorme, un Algarrobo negro (presopis nigra), qui aurait approximativement 700 ans, d’après le panneau au pied de son tronc.
Nous remontons ensuite derrière l’église afin de marcher jusqu’au cimetière, plein de couronnes de fleur. Au bout du cimetière on a une vue assez jolie sur les montagnes environnantes et colorées toutes différemment.
Revenus comme prévu à 10h50 au bus, celui-ci nous emmène en dehors du village, là ou on a le meilleur point de vue sur le Cierro del Siete Colores (la montagne aux sept couleurs). Ce n’est pas parfait comme point de vue car on est au niveau de la route, mais il faut reconnaître que toutes les couleurs de la montagne sont très jolies.
On repart ensuite vers la route du Nord, vers Humahuaca.
Nous passons d’abord devant une falaise en haut de laquelle on voit des cactus. Ces cactus se voyant d’en bas, ils auraient été utilisés comme leurre lors de l’arrivée des espagnols, (ou des armées royalistes au moment de la guerre d’indépendance ? Pas bien compris) en les habillant et en leur mettant des chapeaux, les espagnols auraient pensé que les indiens étaient beaucoup plus nombreux que dans la réalité en voyant toutes ces figures habillées et avec un chapeau en haut de la montagne, et ils auraient rebroussé chemin.
Nous passons ensuite devant le village de Maimara, devant lequel la montagne fait des « paletas del pintor » (la palette du peintre). En effet, les formations géologiques que la montagne a fait ressemblent a des palettes de peinture par leur forme, mais aussi par la quantité de couleur que ces palettes concentrent.
En réalité il ne s’agit pas d’un fort, mais d’un ancien village pré-hispanique perché sur toute cette colline. Des archéologues du début XXe ont reconstitué pas mal de maisons, et ils ont aussi bâtit une pyramide tout en haut pour honorer les premiers archéologues du site (mais du coup cette pyramide n’a rien à voir avec le site d’avant).
Ce site est assez intéressant pour toutes les maisons plutôt bien reconstituées (murs complets avec toit) même si on n’a pas de mobilier à l’intérieur. On peut voir aussi une partie appelée l’église, qui contient des autels, ainsi qu’une autre partie appelée le cimetière, ou l’on voit les trous circulaires créés par les habitants pour mettre les corps dedans puis les recouvrir de pierre.
Au bas du site, un petit enclos avec des lamas (et un autre camélidé tout seul dans autre enclos? Mais je ne sais pas de quelle espèce).
Devant l’entrée, un jardin botanique que nous n’auront pas le temps de visiter, car la guide n’avait pas laissé beaucoup de temps pour visiter le site (40 minutes seulement). À 12h10, on remonte dans le bus.
Même si la guide nous laisse que peu de temps pour visiter tout le site, j’ai trouvé que le site se visite bien, et qu’il est très intéressant. Avec l’aide du fascicule donné avec le ticket d’entrée, ainsi que les explications du Routard, nous avons vraiment trouvé cette visite intéressante (on y aurait bien passé un peu plus de temps, même). La vue d’en haut est époustouflante.
Le bus repart de la Pucara dans le sens inverse… C’est à dire qu’il retraverse le gué (c’est pas du tout un bus 4×4 mais ça n’a l’air de choquer personne qu’il traverse une rivière… Faut reconnaître que les autres bus font pareil).
On roule ensuite jusqu’à Humahuaca, où le bus s’arrête.
Sur la route, on voit plein de montagnes de toutes les couleurs, comme des mille-feuilles colorés différemment sur chaque couche : jaune, orange, rose et rouge majoritairement. Vers 12h50, la guide fait arrêter le bus dans un magasin pour touristes (avec un grand lama en pierre), globalement les choses en vente sont majoritairement des poteries. Peu d’intérêt.
Arrivés à Humahuaca, la guide dit qu’elle a réservé le déjeuner dans un resto, mais celui-ci n’étant pas dans le Routard, et comme je vois tous les groupes qui y vont, on se méfie et on préfère aller ailleurs.
Nous on en prend un autre, conseillé par le routard et à 5 minutes à pied du restaurant qu’elle avait réservé : K’allapurca.
Un seul menu : 145$Ar, contenant une empanada, un plat et un dessert. Nous prenons deux bouteilles d’eau pétillante en attendant le repas.
Deux gars viennent chanter des chants andins… Malheureusement, celui qui joue de la flute de pan fait des fautes de notes…
Le restaurant affiche qu’il a le wifi, mais celui ci ne fonctionne mas en réalité. Ils affichent partout qu’ils prennent la carte (ils y a plus de 4 ou 5 panneaux VISA en dehors et à l’intérieur du resto), mais ils affichent également sur plusieurs panneaux à l’intérieur que les cartes ne fonctionnent pas.
Les empanadas (au poulet semble-t-il) sont sans intérêt.
Caroline prend un lama au roquefort. Autant dire que le roquefort est très léger, que le lama est très dur (et sec) et que les patates qui vont avec ne sont pas cuites, dures à l’intérieur et caoutchouteuses à l’extérieur.
Moi j’ai pris un poulet à la portugaise, c’est pas fantastique, mais sans grand intérêt (c’est juste du poulet au riz).
En dessert, nous prenons un flan au caramel (il faut payer en plus si on veut du dulce de leche, alors que le flan au dulche de leche est le plat traditionnel que tous les restaurants proposent d’habitude) et un gâteau de quinoa au caramel. Les deux sont sans intérêt.
Après le déjeuner, nous partons pour une visite d’Humamarca : la place principale, le joli cabildo (la mairie), et l’église de la Candelaria (qui est fermée pour le midi, donc on ne pourra pas la visiter). On monte au monument de l’indépendance (qui date de 1950, de l’artiste Ernesto Soto Avendaño) mais aucun intérêt.
Nous revenons vers le bus vers 15h, sans avoir été convaincu par l’intérêt de ce village… La quebrada porte son nom, mais elle n’a pas grand rapport. Le village n’est qu’un rassemblement de restaurants pour touristes et de commerçants andins qui vendent des souvenirs…
On reprend le bus, qui roule désormais vers le sud (dans le sens inverse de celui par lequel on est venu, sur la même route), et s’arrête a un petit village du nom de Uquia.
On visite l’église d’Uquia car elle comporte 9 peintures d’anges (originellement il y en avait 12 si j’ai bien compris) qui sont en fait des conquistadors avec des ailes : en effet les missionnaires n’avaient pas expliqué aux peintres indiens ce qu’étaient des anges, donc ceux ci les ont dessiné à l’image des conquistadors en leur ajoutant des ailes.
On repart vers 15h36, non sans avoir demandé clairement à la guide de faire ralentir le bus quand il passerait devant les points d’intérêt, si pas d’arrêt. Un peu compliqué de faire des photos, car nous étions assis à droite dans le bus, donc le matin nous étions à contre jour (la route était une rectiligne Sud-Nord), et l’après-midi, comme le bus a pris le chemin inverse (donc route Nord-Sud), nous étions encore une fois en contre jour…
Le bus repasse devant la « jupe » (aussi appelée La Pollera Del Coya Hill, formation de montagne trapézoïdale, jaune au dessus et rouge en dessous, dessinant une jupe), puis devant d’autres formations colorées, puis devant le monument pour le tropique du Capricorne (pas un grand intérêt).
Vers 16h, on s’arrête au niveau de la route où l’on voit la Paleta Del Pintor (à Maimara). Sauf qu’on est de l’autre côté de la route (et que la guide ne veut pas perdre de temps, donc elle interdit à tout le monde de traverser la route) : toutes les photos qu’on a sont avec les fils électriques et avec l’espèce de favéla de Maimara en premier plan… Pas super. Dans l’idéal, le bus aurait pu rentrer dans le village de Maimara pour aller contre la rivière afin qu’on soit réellement en face des palettes de peintre, mais évidemment ça aurait pris un peu plus de temps.
La route du retour nous permet à nouveau de voir des montagnes de toutes les couleurs, c’est assez sidérant pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude de voir ça tous les jours (en France on n’a pas trop de couleurs différentes de la pierre).
Revenus à Jujuy, le bus nous dépose à 17h10 devant notre hôtel. Si le bus met moins de 2h à rentrer sur Salta, il y sera pour 19h, ce qui est un record (normalement les tours vers la quebrada de Humamarca depuis Salta rentrent entre 21h et 22h). Donc là je suppute que la guide (pas si mauvaise au demeurant) n’avait pas envie de rester trois plombes sur les sites, ou bien elle avait envie de finir plus tôt son service (apparemment il n’y a pas de pourboire à donner dans cette agence, donc j’imagine que ça ne contribue pas à améliorer cet aspect).
Nous allons chercher nos vêtements à la laverie, payons l’hôtel, puis rangeons nos affaires dans notre sac.
Comme nous avons beaucoup aimé la veille, nous mangeons le soir chez Manos Jujenas à nouveau.