Le MacBook Air : tellement fin qu’il part à la poubelle

Je vous traduit ci-dessous un article paru dans Newsweek :

Parti sans laisser de trace

Il y aura beaucoup de recherches désespérées MacBook Air perdus. Et pouvez-vous vraiment reprocher à quelqu’un de perdre quelque chose appelé Air ?

Par Steven Levy, NEWSWEEK | Mise à jour: 12:31 PM ET 8 mars 2008

Quand une chose est mince et qu’elle peut entrer dans une enveloppe, assez légère pour être posée sur vos genoux pendant des heures sans gêne et si compacte qu’elle ne créée même pas de renflement dans la poche contre le dossier du siège devant vous dans un avion, ne serait-il pas étonnant que l’on puisse perdre la trace d’une telle chose ? Même s’il s’agit d’un ordinateur ?

Oui, ce serait logique. Croyez-moi. S’il vous plait. Parce que je ne trouve pas mon MacBook Air.

Pouvez-vous vraiment reprocher à un mec de perdre quelque chose qui s’appelle l’air ? Certes, le nouveau portable extraplat d’Apple n’est pas transparent, et alors que ses dimensions sont anorexiques (un profil allant de 40cm à 2cm), nous ne pouvons pas vraiment parler ici de poussière de paille. Il ne pèse qu’un kilo et demi : impressionnant pour un ordinateur, mais toutefois très loin des frontières de l’inexistence. En termes d’utilité, cependant, mon MacBook air (ou, plus exactement, le spécimen que m’a prêté Apple) pourrait tout aussi bien ne pas exister. Parce qu’il n’est plus là. Juste une autre merveille de technologie miniature et chère qui s’est, hum, volatilisée.

Mais faisons une reconstitution (un peu comme font les espions) pour essayer de résoudre cette énigme. C’était un mercredi matin. Je pensais que je prendrais mon MacBook Air pour travailler avec moi. J’étais plutôt confiant pour l’endroit où il était (un espace de mon appartement qui comprend un canapé, une table basse et une petite table). C’était aussi l’endroit où je laisse le petit cube blanc qui est l’alimentation de l’ordinateur, branché sur la rallonge qui passe derrière le canapé. Ce mercredi, le cordon d’alimentation était bien en place. Mais une analyse rapide ne pu révéler la présence de l’ordinateur portable.

J’ai donc commencé une recherche plus approfondie. Chercher un MacBook Air, même dans un appartement de la ville de New York, peut être pénible (Contrairement à la perte d’un téléphone portable, il ne peut pas être appelé pour que vous puissiez le localiser). Vous devez examiner les étagères. Vous devez regarder sous les meubles. Vous devez regarder dans vos dossiers (car le MacBook Air est à peine plus épais que les documents insérés dans ces dossiers). Au fond, vous avez à ratisser l’endroit de fond en comble. Ce que j’ai fait. Ce que j’ai seulement trouvé à la place furent 6,80 dollars US et certaines factures de carte de crédit, pour lesquelles j’ai déjà payé des frais de retard. Mais aucun MacBook Air.

Mon étape suivante était de déterminer si le portable pouvait avoir été perdu ou volé, à un endroit donné. La dernière image claire dont j’ai pu me souvenir était le vendredi après-midi, quand (alerte !) j’étais en train d’attendre avant de passer au « Charlie Rose Show ». J’avais montré l’Air à l’autre invité dans la salle d’attente. Ensuite, je suis allé dans le studio, j’ai parcouru le couloir, attrapé mon sac à dos et je suis partis. (Charlie Rose, qui était dans le studio tout le temps, n’est donc pas suspect.) Lorsque j’ai demandé plus tard à la femme qui réalise le Charlie Rose Show si un MacBook Air avait été trouvé, elle me répondit que non.

Je suis pratiquement sûr, mais pas à 100%, après être rentré à la maison ce soir-là, je n’ai pas repris l’ordinateur pour aller dehors. Des moments flous similaires, je suppose, vont entrainer un grand nombre de recherches désespérées de MacBooks Airs au cours des prochaines années. (La plupart de ces recherches, à la différence de la mienne, se finiront par la découverte de l’ordinateur.) Le MacBook Air ne sera pas l’ordinateur principal pour un grand nombre de ses propriétaires, beaucoup de gens ont besoin de plus de stockage que le maximum 80 gigaoctets qu’il fournit. Pour ces utilisateurs, il sera désigné pour être utilisé principalement au cours des voyages. Cela signifie que les propriétaires pourraient bien le laisser sur un perchoir qui serait ensuite oublié.

Si mon Air a été volé, je ne m’attends pas à le revoir de nouveau. Les gens chez Apple (l’un d’entre eux ne pouvaient pas s’empêcher de rire) m’ont dit que si le voleur tentait de le réparer, Apple identifierait immédiatement l’unité via son numéro de série. (En passant, NEWSWEEK va payer jusqu’à 1800 $ pour la perte.) Heureusement, je n’avais jamais pris la peine de déplacer toutes mes données sur l’ordinateur portable, l’exposition de mes données personnelles est donc limitée. Par précaution, j’ai fait changer le mot de passe de mon compte Gmail, et de-autorisé mon compte iTunes. Ainsi, le voleur, s’il y avait un voleur, ne peut pas regarder les deux épisodes protégés contre la copie de « The Closer » que j’avais téléchargé. Mais je ne pense pas qu’il ait été volé : comme je l’ai noté, le cordon d’alimentation est dans mon salon, indiquant que j’avais utilisé l’ordinateur vers la fin de semaine. Il était en sécurité à la maison, avant sa disparition.

Alors, que s’est-il passé ? Au lieu de la présence d’un fantôme accro aux produits technologiques, j’ai développé une théorie que j’ai d’abord perçue comme lointaine, mais maintenant je commence à croire qu’elle explique le sort de mon Air. Le dimanche, dans mon appartement, le MacBook Air était dernièrement sur la table à café, posé sur la pile de numéros du New York Times. Il n’est pas rare que j’accumule là également les magazines et les journaux des précédents jours. Ma femme, dont tolérance pour l’encombrement est nettement inférieure à la mienne, nettoye parfois dans la hâte et rassemble tout cela en une immense pile qu’elle jette directement dans un sac plastique recyclable, puis dans le compacteur de l’immeuble. Parfois, le bazar est tel que j’ai m’acquitte moi-même de cette tâche. Serait-il possible qu’il y ai quelque part dans la pile un ordinateur Macintosh si fin que son fabricant se vante de sa capacité à s’intégrer dans une enveloppe ? Je crois que oui. (Pour mémoire, mon épouse ne souscrit pas à cette théorie.)

Aussi humiliant que cela puisse paraitre, je le répète : le MacBook Air est si mince qu’il est partit avec les journaux.

Oui, il est encore possible que l’ordinateur ait pu être volé. Ou il peut être simplement coincé quelque part dans une obscure anfractuosité de mon appartement. Pour le moment, cependant, mon examen montre que mon MacBook Air aura été le premier à être jeté par erreur. Mais je parie que ce ne sera pas le dernier.

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