En 2006, Google testait en interne un projet dont le nom de code était « Platypus ». Il s’agissait d’un service de stockage en ligne. Quand il a été accidentellement rendu public lors d’un meeting, ce projet a fait le tour du web et a attiré les attentions sur lui. Il a alors été appelé GDrive. Google semblait alors sur le point de transformer ses serveurs en disques durs externes pour particuliers. Plein de startups travaillaient sur ce projet (et y travaillent toujours aujourd’hui) à l’époque, et l’idée d’alors était que Goolge pourrait rendre ce service très peu cher, voir gratuit. Google refusait systématiquement d’en parler, mais les fuites et infos sortaient régulièrement.
MG Siegler, sur TechCrunch, explique que quelque chose d’assez bizarre s’est ensuite produit : GDrive n’est jamais sorti. On sait depuis pourquoi : GDrive était en réalité prêt à être lancé sous la direction de Steven Levy (qui s’occupe maintenant de Google+), mais Sundar Pichai (qui est aujourd’hui le SVP de Chrome) a convaincu Google que le concept de fichier était dépassé. Du coup GDrive a été mis de côté et les équipes sont passées sur le projet « Chrome ».
Et puis dernièrement lors du passage en revu du code de Chromium, un détail a laissé penser que GDrive était de nouveau sur les rails : comme l’a noté Nick Semenkovivh sur Twitter, un ticket est apparu dans le gestionnaire de bug de Chromium demandant d’ajouter l’URL drive.google.com dans une des lists du code du navigateur.
En se plongeant un peu plus dans le code, il est apparu que l’URL drive.google.com n’apparaissait pas n’importe où, ce qui a laissé supposer que soit les techniciens avaient fait un petit oubli, soit Google voulait être très discret.
Aujourd’hui de nombreux signes nous laissent penser que GDrive sera bientôt une réalité, notamment les silences prolongés des différents responsables, mais surtout la refonte graphique de Google Docs.
D’après MG Siegler, Google Drive serait une sorte d’espace permettant d’uploader, downloader, afficher et modifier n’importe quel document depuis n’importe quel terminal, qu’il tourne sur iOS, Android, Windows, Mac ou Chrome. En clair Google Drive reprendrait le concept de Dropbox. Si on y réfléchit on peut déjà faire beaucoup à partir de Google Docs, mais il semble que peu de personnes utilisent cet outil de Google dans ce sens. Les gens semblent plus comme le fait remarquer MG Siegler, se contenter de service comme Dropbox, dont la valeur est estimée à 4 milliards de dollar ou Box.net, qui vaut 550 millions de dollar.
La tactique de Google concernant Chrome OS et Chromebooks apparaît assez floue et difficile à suivre. Jusqu’à présent il semblerait que ces deux projets n’obtiennent pas à fort engouement de la part du département marketing et communication. Toutefois, cela n’empêche pas les équipes de Google de persévérer et de se concentrer sur le concept du fichier système (file system). Cette partie serait contenue dans le cœur même de l’OS tout en étant connectée au cloud. Cet aspect cloud/local de ce nouvel OS permet de quitter le monde du PC sans problème. La mise en ligne des nouvelles versions des applications Google, comme Gmail, Docs et autres, qui rendent possible les connexions en hors ligne, renforce le sentiment que Google nous apporte touche après touche les pierres d’un OS complet. Après la sortie de GDrive Google disposera de tous les éléments pour construire un véritable OS concurrent de Microsoft ou Mac.
Chrome OS pourra fournir un traitement de texte, un client mail, un espace de stockage sans limite et toujours disponible. C’est ce qui me fait dire que GDrive n’est que le début d’une nouvelle aventure pour Google.