Voitures électriques Renault ZE : Quick Drop c’est bien, un standard unilatéral, c’est mieux !

J’ai lu la semaine dernière avec grand intérêt des billets sur la sortie de la la gamme ZE chez Renault, qui est une gamme électrique rechargeable entre autre par échange de batterie. De ce que j’ai pu constater, les prix sont corrects, les voitures restent proches des gammes actuelles, donc jusque là, pas de soucis majeur. Ce qui me gène davantage, c’est le système de rechargement des batteries. Renault indique que l’on peut les recharger en les laissant se charger durant 6 a 8 heures sur une prise secteur, ou bien en quelques minutes en allant dans une station équipée pour le changement de batterie.

Ce qu’il y a de gènant là dedans c’est le système de rechargement de batterie. Je clarifie mon point de vue.

Les gens font globalement deux types de trajets :

  1. des trajets de moins de 50km, pour aller emmener ses enfants au sport/à l’école, pour aller les chercher, pour aller faire des courses ou voir ses amis. Petits trajets, donc. Ils représentent une majorité des trajets, pour les voitures personnelles.
  2. des trajets de plus de 100km (jusqu’à 1000km pour ceux qui font Paris -> Côte d’Azur), où on tente de finir le trajet en une dizaine d’heure, par exemple dans le cadre d’un départ en vacances. Ce genre de trajet est plus rare, mais non négligeable : beaucoup de gens investissent dans une voiture pour « être tranquille » lors d’un départ en vacance, même s’ils n’en n’ont pas du tout besoin toute l’année.

Revenons à nos moutons.

Si, dans le cadre d’un départ en vacances, la voiture a besoin de 6 à 8 heures pour se recharger, et ce tous les 150km (la Fluence ZE a 160km d’autonomie, d’après Wikipédia), alors la voiture électrique n’est plus du tout compétitive.

Si, comme les voitures à essence/diesel actuelles, il suffit de s’arrêter à n’importe qu’elle station service durant quelques minutes pour repartir, alors, le problème disparaît. De préférence, on s’arrêtera tous les 250km, car cela correspond environ à 130km/h pendant deux heures, soit donc la limite de changement de conducteur.

J’en viens à mon soucis.

Renault propose ses voitures avec des batteries rechargeables dans certaines stations d’échanges. Mais que fera une voiture électrique de Peugeot ou Citroen ? Le système de changement de batterie sera-t-il le même ? Y-aura-t-il des stations à batterie Renault, et d’autres station à batterie Peugeot ???

Quid d’un standard d’échange de batterie ?

C’est là tout le problème : les clients ne sont pas complètement cons, et ils ne laisseront pas Renault les avoir si facilement. On sent que Renault pousse ses pions avec son système d’abonnement pour les recharges électriques, mais cela ne dit pas comment le client fera s’il veut s’acheter une Peugeot.

Dans les commentaires du billet de mrBoo, quelqu’un parlait du système BetterPlace, qui propose des solutions d’échange de batteries. Sauf que les stations qu’installe BetterPlace ne sont compatibles avec votre voiture qu’en cas d’accord entre le constructeur et BetterPlace ! Si votre constructeur a voulu faire cavalier seul, que se passe-t-il ?

Bref, autant de questions qui me semblent tout à fait indispensables dans le cadre d’une expansion réelle des voitures électriques.

A l’heure actuelle : le Quick Drop

L’échange de batterie actuel s’appelle le Quick Drop, et il faut noter que les journalistes critiquaient déjà, il y a deux ans, ce système. On peut le lire sur cet article d’Automoto (oui, je sais, c’est pas Le Monde, mais j’ai que ça sous la main) :

Renault et Better Place créent le Quick Drop
[…]
Echanger en quelques minutes la batterie vide de sa voiture électrique contre une autre chargée à plein, c’est le projet Quick Drop de Renault. Un principe séduisant sur le papier, mais présageant un beau casse-tête logistique. Chacune de ces stations devra en effet être suffisamment approvisionnée en batteries pour éviter de fâcheuses ruptures de stock. Et à moins d’adopter une batterie unique pour tous les véhicules, des ajustements sont à prévoir entre les différents constructeurs impliqués.

Au final, j’attend une clarification, par exemple de la part des pouvoirs publics, qui pourraient amener un standard, et du coup permettre aux clients d’y voir plus clair, préalable indispensable à une commercialisation réussie.

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