Google CR-48 : Test Complet du cloudbook sous ChromeOS

Aucune chose n’est parfait, et encore moins les outils technologiques : l’iPhone n’est pas parfait, il a ses défauts (au moins lorsqu’il dépend du réseau d’AT&T). Mais bon jusqu’à il y a 3 jours, MG Siegler n’avait jamais utilisé un appareil qui soit à la fois parfait et plein de défauts. Cet appareil c’est le Cr-48, le notebook de Google. Il est clair maintenant que Google a l’intention de ne pas sortir ce notebook tel quel. Leurs annonces sont claires là-dessus, ils ont bien dû se positionner clairement suite aux nombreuses demandes à ce propos. Malgré tout et parce que ce nouveau notebook suscite l’intérêt, nous allons donc faire un tour avec ce Cr-48.

MG Siegler, fanboy d’Apple reconnu comme tel, a fait un test complet du cloudbook de Google : le CR-48. Ce cloudbook fonctionne sous ChromeOS, et il ressemble assez à un mix entre la rapidité d’un Macbook Air 11 pouces et le design d’un Macbook Pro. Nous nous sommes proposés de traduire son test.

Pour dire les choses simplement : le hardware est plutôt mauvais. C’est ennuyeux ! Mais ce n’est pas si grave, vu la qualité de ChromeOS (même pour un OS aussi jeune), qui rattrape ces piètres performances hardwares.

Pour faire ce test j’ai donc utilize ce notebook comme ma machine principale. Une chose est sûre, ce notebook est un voyageur. Etant en déplacement au cours du test j’ai pu tester ses capacités dans le domaine de la mobilité totale.

Le Design

Au départ, quand vous sortez le Cr-48 de la boîte, vous êtes pris d’une irrésistible envie de rire. On peut rapprocher le Cr-48 d’un mix entre les anciens iBook 12 pouces et l’ancienne génération de MacBooks. D’aspect extérieur il ressemble d’ailleurs fortement à un MacBook Noir. Ceci dit, vis-à-vis des nouveaux MacBooks Air, il prend là encore un coup de vieux. Le port VGA, la grille d’aération et l’unique port USB n’aide pas le Cr-48 à remonter le niveau.

Mais bon, faisons abstraction de tout cela, et pensons très fort qu’il ne s’agit que d’un prototype et que la version finale sera bien mieux réussie.

Le paramétrage

L’ouverture du notebook entraîne automatiquement l’allumage de l’appareil. Et le plus fou c’est que le premier allumage ne se fait qu’en 15 secondes maximum. Il s’en suit un tutoriel clair et précis de comment utiliser Chrome OS, à la fin duquel il nous est demandé de prendre une photo, pour le profil personnel. Et c’est tout, vous êtes prêt à démarrer votre utilisation.

Je me suis connecté à mon compte Google et là magie ! Le navigateur s’est lancé et tous mes marque-pages, extensions et applications étaient là. Tout s’est fait quasiment intensément. Impressionnant, très impressionnant, le futur est là.

Le Trackpad

Bon ok l’OS fonctionne très bien, mais dès que j’ai essayé de me servir du trackpad,  j’ai eu envie de jeter le tout. C’est probablement le pire exemple de ce que les nouvelles technologies ont pu créer au cours des 25 dernières années. Il est du même coup très facile de comprendre que Google ne vendra pas son Cr-48 tel quel, car malgré la forte demande, l’échec commercial est assuré et les réclamations pleuvraient.

Chaque fois que j’ai essayé de pointer le curseur sur un lien puis de cliquer le curseur se déplaçait, soit vers le haut soit vers le bas.

Essayer de double-cliquer avec deux doigts et c’est la catastrophe. Si vous êtes habitué à la facilité des MacBooks vous aurez beaucoup de mal à vous faire au Cr-48. Ce trackpad est complètement raté et lui seul justifiera à vos yeux l’achat d’une souris.

Le clavier

Bon passons à autre chose et tâchons de laisser les choses qui fâchent derrière nous. Déçu par le trackpad, je me suis rabattu sur les raccourcis claviers. Quel heureux choix ! Chrome OS est en effet particulièrement bien pensé pour cela.
Par exemple, tous les ordinateurs devraient avoir une touche dédiée à la recherche au lieu d’avoir un Capslock. Personnellement, je ne me souviens pas quand j’ai utilisé pour la dernière fois cette touche (autrement que dans le cadre d’un jeu vidéo). Sur le Cr-48, je suis persuadé que la touche recherche vient concurrencer la barre d’espace en termes d’utilisation. C’est tellement simple d’ouvrir un nouvel onglet de recherche avec cette touche, que c’est tout bonnement jouissif. La bascule entre les différentes fenêtres et le passage en mode plein écran, grâce à la barre espace est essentielle.

La rapidité

La vitesse est là aussi un autre point faible du Cr-48. Il tourne sur un processeur Intel Atom d’1,66 GHz. C’est sûrement suffisant quand vous faîtes tourner un navigateur, mais c’est très largement insuffisant dès que vous intégrez du Flash à l’ensemble.

Attention ceci n’est une attaque contre Flash, Adobe a reconnu il lui-même qu’il y avait un problème de qualité et de performance et qu’ils allaient travailler sur le sujet. C’est plutôt une bonne nouvelle puisqu’à part visionner une vidéo sur YouTube (avec un seul onglet d’ouvert) Flash est inutilisable sur le Cr-48.

Cependant, Flash n’excuse pas tout et le Cr-48 donne une sensation de lenteur comparé aux ordinateurs de quotidien. Il laggue souvent lorsqu’on visite des sites comme WordPress. Et puis l’ouverture de nouveaux onglets et de nouvelles fenêtres prennent quelques secondes de plus que sur une machine normale.

On pourrait croire que la raison de ces lenteurs c’est le manque de mémoire vive. Le Cr-48 ne possède en effet que 2 Go de RAM. Cependant il faut bien admettre que le MacBook Air (qui lui aussi ne posséde que 2Go de RAM par défaut) ne rencontre pas tous ces soucis. En clair Google a fortement intérêt à travailler là-dessus avant de commencer la commercialisation de son notebook.

Au delà du prototype

En fait, le Cr-48 nous rappelle par bien des aspects le G1, le premier smartphone Android lance par Google et HTC. Les deux sont clairement des produits en développement, qui ne demandent qu’à évoluer. Quand on compare les interfaces de la première génération d’Android avec la dernière, on mesure à quel point le produit a progressé. Tout ceci me laisse penser que le Cr-48 connaîtra une trajectoire similaire.

Déjà, il permet de démarrer en moins de 10 secondes, et vous n’aurez besoin que de 15 secondes pour avoir tous vos marque-pages et préférences synchronisés sur le notebook. Même le MacBook Air avec ses disques à mémoire Flash ne fait pas aussi bien.

Autre bon point pour le Cr-48 : la durée de vie de sa batterie. Similaire à celle du MacBook Air, elle annonce 8 heures d’utilisation, mais j’ai l’impression que c’est plus. En coupant la réception j’ai pu pousser la bête jusqu’à 10h.

Chrome OS

Passons maintenant au cœur du système : son OS. Lorsque Google a annoncé la sortie d’un OS fondé sur son navigateur Chrome, ça en a choqué plus d’un. Beaucoup ont dit que ce ne serait pas viable, mais pour ma part, je sais que 95% des choses que je fais avec mon ordinateur se passent sur internet. Le reste, c’est du retraitement d’image, du traitement de texte, des jeux… Sur ce pourcentage restant, il y a encore pas mal de tâches que je pourrais faire directement sur internet, en passant par des outils en lignes.

Design global de ChromeOS

Une autre chose qui me gène à propos de Chrome OS : ses choix de police et de design. On sent en effet encore beaucoup trop le poids “Windows”. Les polices ne sont pas très esthétiques. Ceci fait que Mac OS paraît franchement comme bien plus joli que Chrome OS.

Connectivité

Une des plus grosse difficultés que va rencontrer Google avec son Cr-48 concerne la connectivité de son appareil. Le Cr-48 est en effet totalement inutile sans connexion à internet, c’est pourquoi Google a fait le choix du WiFi et a passé des accords commerciaux avec Verizon. Cependant, une fois les 100 MO par mois dépassés la connexion devient très onéreuse. Il s’agit d’un point sur lequel Google va devoir travailler pour améliorer l’attractivité de son Cr-48.

Eh oui parce que quand vous allumez votre notebook sans avoir de connexion, vous avez le droit à un refus de mot de passe. C’est assez logique, car ne pouvant accéder au réseau, le notebook ne peut vérifier votre mot de passe, et du coup il ne démarre pas.

L’ordinateur connecté :

Alors que le PDG de Google Eric Schmidt crie haut et fort que le monde n’est pas encore prêt pour Chrome OS, je pense qu’effectivement il faudra encore quelques années avant que ce type de système soit viable.

Google va prendre de l’avance dans ce domaine en y investissant lourdement. Non seulement Google est une entreprise qui peut se permettre d’investir d’importantes sommes dans des projets de recherches ambitieux, mais si ce concept prend il peut se révéler très rentable. L’explosion du marché des smartphones pourrait bien aider cette transition d’un support dur (l’ordinateur actuel et ses logiciels) à un support dématrialisé (le cloud et ses applications). En effet l’ensemble des choses que nous partageons et visualisons sur nos ordinateurs et nos portables est sur internet.

Prix

Google n’a encore pas parlé du prix auquel ils voulaient vendre le Cr-48, mais il est sûr que le prix de mise en vente doit être bas. Il doit forcément l’être si Google veut concurrencer les machines tournant sur Windows. Ces ordinateurs se vendent aux alentours de 500 euros, donc le Cr-48, s’il veut séduire doit pouvoir être vendu autour des 300.

En parallèle Google ne cesse de répéter qu’ils souhaitent adapter Chrome OS à d’autre type de matériel. On peut en effet penser que ce type d’OS serait très utile pour les lieux publics comme les bibliothèques ou les écoles. Le vrai concurrent du Cr-48 , aujoud’hui, c’est le MacBook Air. C’est en effet l’ultra portabilité même, et il est bien plus sexy comme appareil que ne peut l’être le Cr-48. Son défaut ? Son prix, qui est quelques centaines d’euros trop cher. Et voici une raison de plus pour Google de parvenir à vendre son Cr-48 a un prix très bas. Marquer sa différence à ce niveau avec le MacBook Air, mais montrer ses ressemblances pour tous les aspects techniques.

Back Offline

Pour terminer, je dirais que je suis vite retourner sur mon MAcBook Air à l’issu du test. L’une des principales difficultés a été le décalage entre la frappe et l’affichage à l’écran. Je suis donc de retour sur une machine qui est un peu plus qu’un navigateur.

Le Cr-48 est donc un paradoxe à part entière, il est à la fois l’avenir et un cauchemard, il peut etre déconcertant comme excitant. Bref c’est un outil en cours de développement qui certes, promet de belles choses, mais qui reste à faire évoluer.

Alors est-ce que j’achèterais le Cr-48 ? Non, je me contenterais d’installer Chrome OS sur un notebook lambda.

2 réflexions sur « Google CR-48 : Test Complet du cloudbook sous ChromeOS »

  1. Hello, très bien ce test !
    Pour ce qui est du flash, il faut dire aussi que Chrome OS est basé sur du Linux, et tout Linuxien qui se respect sait que Flash est abominablement mal intégré a Linux, c’est aussi pour cela que c’est pas top.

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