Sur TechCrunch, on peut apprendre qu’Eric Schmidt, PDG de Google, se montre très content de la multiplication du nombre d’Android Markets. En effet, tout le monde veut s’en contruire un : Amazon, Verizon et certains constructeurs (je pense notamment à Motorola). Plutôt qu’un facteur de confusion, Eric Schmidt pense et dit que c’est une bonne chose (une victoire) pour tout le monde. A l’inverse, je pense que cette multiplication de markets Android introduira une plus grande confusion pour le consommateur, même si l’arrivée d’acteurs majeurs dans la construction des Android Market peut se révéler bénéfique en terme d’innovation sur les usages.
Cela m’amène à plusieurs réflexions :
L’abolition de l’unicité de la plateforme de vente rapproche Android de Windows, avec des API ouvertes et connues, mais sans véritable canal unique de vente. Je pense que le système a fait ses preuves il y a une dizaines d’années, mais qu’à l’époque la situation n’était pas la même : le grand public n’avait pas le choix d’une autre plateforme. Aujourd’hui, je suis d’avis que l’unicité de la plateforme est un facteur de simplicité, accueilli favorablement par la clientèle.
Google pense que cela va contribuer à l’augmentation des applications sur Android. A court terme, je ne le crois pas. Encore une fois, chaque Market/AppStore est une barrière à la création d’application. Même si chaque AppStore vient avec de nouveaux clients, il faut bien voir que le développeur n’a pas que ça à faire que de s’inscrire sur chaque AppStore, de payer les droits d’entrée, de lire/comprendre/se plier à chaque processus de mise à disposition (et de validation) de son application. Apple est certes cher à l’entrée, mais il offre une plateforme fonctionnelle, avec une énorme base de clients. Beaucoup de développeurs rapportent que la barrière à l’entrée de l’AppStore est un investissement rentable, car la base de clients et sa propention à accepter de payer les application sont des facteurs suffisants pour obtenir un retour sur investissement correct. A l’inverse, chez Android, les clients vont peut-être finir par se retrouver devant une multitude de Markets, et je ne suis pas sûr que des utilisateurs comme mes parents sauront s’y retrouver entre le market Google, le market Amazon, le market de leur opérateur (je ne serais pas étonné de voir Orange annoncer l’ouverture de son propre market, et à terme d’autres opérateurs), bref, malheureusement, chez le grand public, le choix est plutôt synonyme d’embarras que de liberté.
Malgré tout :
Il se pourrait bien que la multiplication des acteurs de premier plan dans les markets Android soient autant de forces (financières) pour la recherche/création de nouveaux modes de consommation des applications. Je pense notamment à de nouveaux modes de paiements, de nouvelles applications qui n’auraient pas pu être inventées sans un support/partenariat profond d’un acteur tel que Amazon (pour des applications en lien avec l’ecommerce), notamment, ou Verizon, qui pourrait promouvoir l’utilisation d’applications de communication utilisant la VoIP. Bref : Google n’étant pas impliqué dans tous les secteurs pouvant bénéficier de la téléphonie mobile, la complémentarité amenée par l’arrivée d’autres acteurs importants pourrait se révéler fructueuse. Mais à mon avis, cela se fera quand même au détriment d’une certaine simplicité, et je crois que cette simplicité est un des plus grands atouts des mondes iPhone/Blackberry.
A court terme c’est vrai, a long terme c’est faux 🙂