La bataille des processeurs mobiles passera par les multiples coeurs

Comme le rapporte le BoyGeniusReport, Qualcomm commence à envoyer à ses clients les premiers processeurs SnapDragon double-coeur (3ème génération de SnapDragon), les MSM8360 et MSM8660. Ces deux puces ont une fréquence de 1,2Ghz, supportent l’accélération matérielle pour la 2D et la 3D, l’accélération sur OpenGL ES 2.0 et OpenVG 1.1, les vidéos en 1080p (Full HD), les résolutions WXGA (soit 1 366×768 pixels), et on pourrait encore continuer la liste assez longtemps.  

Ce qui est intéressant dans cette annonce, c’est l’état d’avancement du chipset dans la prise en charge logicielle de l’existant (OpenGL, par exemple), qui le rapproche de ce qui est développé sur les PC, tout en restant optimisé pour l’embarqué.

Plus largement, le fait que la nouvelle génération sortie dès aujourd’hui soit en double-cœur me rappelle… que Samsung, fournisseur des processeurs A4, travaille actuellement sur la version suivante de ce type de processeurs, la A9, et a annoncé qu’ils ne livreraient pas les premiers avant la fin de l’année (à lire là). Comme Apple ne se fournit pas chez Qualcomm, on peut conclure que c’est la concurrence qui va bénéficier la première de ces puces, concurrence qui est majoritairement sur… Android. On retrouve donc la bataille entre Google et Apple sur ce terrain, comme j’en avais déjà parlé : Apple et Google se battent autour des processeurs ARM.

Enfin : l’enjeu particulier de ces processeurs double-cœur semble définitivement être la gestion « sans encombre » du multi-tâche (c’est sans-doute le but de la future version de l’iPhone OS 4.0 avec prise en charge du multi-coeur sur l’A9 et pareil pour les futures versions d’Android avec les nouveaux processeurs Qualcomm). C’est donc là que devrait se jouer la bataille des performances pour Android et Apple. Cette bataille a d’ailleurs déjà commencé. D’un côté, le SDK de l’iPhone OS 4.0 refuse dans ses CGU la cross-compilation (repoussant du coup les développeurs Flash), et imposant aux développeurs iPhone de développer dans le langage dédié, ce qui a pour effet d’améliorer la qualité du code produit et l’optimisation des applications (un peu comme si tout le monde codait en C au lieu d’utiliser les langages objets type Java ou Python : ce serait plus long mais a priori plus efficace). De l’autre côté, Google a lui aussi sentit venir la menace de cette nouvelle bataille, et c’est sans doute la raison pour laquelle lors de la conférence donnée au Google I/O, Vic Gundotra a lourdement insisté sur les nouvelles performances d’Android 2.2, grâce notamment à son compilateur JIT.

En terme d’utilisation, cette course à la performance est révélatrice : un grand nombre d’usage sont aujourd’hui partiellement (sinon complètement) confié à notre smartphone, et il faut que celui-ci fournisse une expérience utilisateur toujours plus proche de celle que l’on a avec un PC classique.

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