Gare Paris-Saint-Lazarre : Terminus des oubliés

Un très bon reportage sur la Gare Saint-Lazarre (PLS), mettant en exergue le problème récurrent du trafic en retard, du trop grand nombre de trains par rapport à la capacité de la gare, mais également du trop faible trafic par rapport à la demande, des retards multiples qui en découlent, et de toutes les tensions qui en résultent. Ce reportage est à voir pour ceux qui sont des habitués des transports parisiens, ils y verront sans doute une face trop peu connue de la SNCF.

Cette vidéo est divisée en trois parties, et je l’ai vu seulement sur internet. Le fait que je la relaie me fait penser que la place de ce genre de vidéo n’est pas dans un canal de diffusion « unique » (la télévision, avec des horaires de diffusion fixe), mais est bien plus utile sur des plateformes de vidéo, où chacun peut choisir quand voir la vidéo, la relayer, la revoir l’envoyer.

On n’a pas choisit où on doit habiter, c’est des situation personnelles qui font qu’on habite loin, et on est amené à prendre le train parce qu’on n’est pas à côté. Tout le monde aimerait habiter près de son travail, bien sûr, mais on n’a pas le choix, parce que c’est comme ça.

Je cite un conducteur interrogé sur les trains en panne. Sa réponse montre une situation actuelle, dont je ne suis pas sûr qu’elle soit plus rentable pour la SNCF que la situation d’il y a quelques dizaines d’années :

Une machine à laver ça tombe en panne, une voiture ça tombe en panne, bon quand c’est un train, y’a pas de compréhension. Et là où nous, on se sent démunis, c’est que… les anciens engins, ou les anciennes formations qu’on a pu subir, on était vraiment carré sur le dépannage ; moi lors de ma formation, j’ai appris deux engins, je les connais pratiquement par cœur. C’est à dire que, pour que j’en arrive à demander le secours ou à demander de l’aide extérieure, c’est que vraiment c’est important. Les nouvelles machines, on est formé à la va-vite, on n’y comprend rien ; d’ailleurs même les personnels de dépannage SNCF n’y touchent pas, ce sont des machines Alstom, c’est les gens d’Alstom qui viennent les dépanner, donc nous quand on est coincés en ligne avec ça…

J’aime particulièrement la conclusion :

La gare Saint-Lazarre est plus qu’une gare : elle dit notre société. Les difficultés du service public. L’abandon des banlieues. Et l’évolution des mentalités. Elle raconte des histoire de trains, qui n’arrivent pas à l’heure.

2 réflexions sur « Gare Paris-Saint-Lazarre : Terminus des oubliés »

  1. Merci d’avoir mis en ligne ce reportage.

    Cela change de ce que l’on peut lire un peu partout.

    Et même en ces temps de grève il y a des personnels qui travaillent pour le ce qui circule le fasse au mieux.

    J’aime aussi la conclusion.

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  2. Merci pour ce reportage, il nous permet de porter un regard un peu plus profond et en même temps de prendre du recul sur un lieu de vie que nous fréquentons souvent plusieurs fois par jour.

    La géographie modèle notre société, et la sncf est un des plus gros acteurs de notre géographie politique. Quand la priorité est donnée au TGV face au TER, c’est que nos dirigeant souhaitent encore renforcer la fracture, entre les uns et les autres. On veut relier au plus vite certaines personnes dans certaines villes, mais le prix à payer c’est l’abandon des gens qui vivent entre les deux.

    Vive l’escargot !

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