Vous vous souvenez ? Le 10 juillet dernier, je retranscrivait ici les twitts de @maitre_eolas, qui avait twitté pendant une séries d’audiences. Il avait permis à chacun de découvrir en direct comment cela se passe dans un tribunal, et grâce à son humour, avait rendu la forme de ses écrits assez peu tristes (pour ses lecteurs, en tout cas), même si le fond est toujours nettement moins rigolo.
Ce matin, dans le RER, j’ai pu constater en consultant Twitter, que @maitre_eolas recommençait comme la dernière fois (je ne dis pas qu’il ne l’a jamais fait entre-temps, je dis juste que c’est la deuxième fois que je le constate). J’ai donc fait la même chose que la dernière fois : je retranscrit tout ici, dans l’ordre chronologique.
Je ne change rien de ce qu’il a écrit, j’ai juste corrigé quelques fautes de frappes, remplacé certaines abréviations par le mot complet (par exemple : « proc » par « procureur ») et mis quelques accents (mais je vous laisse aller vérifier la version originale grâce aux liens juste après chaque twitt). J’ai pris ses twitts depuis sa page sur Twitter, et j’ai enlevé de la retranscription le fait que, pour chaque twitt, il était écrit « about X hours/minutes ago, from Twitterific« , et j’ai remplacé tout celà par un petit « lien permanent », qui n’est autre qu’un lien renvoyant vers le twitt en question. Je rajoute que le premier twitt de la série a été posté à 8h00 environ, et le dernier à 11h42.
Hop, c’est parti :
- #échelledesvaleurs Donc, le piratage, c’est mal, mais violer une jeune fille de 13 ans qu’on a drogué, c’est pas grave ? Ok, je note. lien permanent
- Tremblez, procureurs, Eolas est dans la place ! lien permanent
- Comme d’habitude, c’est la valse des renvois. lien permanent
- Conclusions déposées, copie remise au procureur. Je parie qu’il n’y touchera pas. lien permanent
- Renvois à 2 mois et demi, c’est raisonnable. lien permanent
- Une interprète est pressée : elle a une autre audience en Maison d’arrêt à 9h30. lien permanent
- 1e affaire : un étudiant sud américain prévenu de violences conjugales. lien permanent
- Le président : vous reconnaissez les faits ? Le prévenu : Heuuuuu…. lien permanent
- Il se tourne vers son avocat. Le président et le procureur le lui interdisent. Et les droits de la défense ? lien permanent
- « je ne me reconnais pas dans les termes que vous employez » Jolie esquive. lien permanent
- La victime reconnait avoir agresse la première son petit ami Pourquoi n’est elle pas prévenue ? lien permanent
- Le président est agacé par l’attitude de la victime. Ce secours à l’audience est fréquent en violences conjugales. lien permanent
- Réquisitions : la version de la victime aujourd’hui qui minimise ne colle pas. lien permanent
- Y a-t-il eu des violences? Oui : certificat médical. Demande une amende. lien permanent
- La défense : ce n’est pas la cliente qui a appelé la police. (elle a envoyé un SMS à sa mère : il veut le tuer !) lien permanent
- La réaction excessive vient de la police qui a parlé de strangulation. lien permanent
- Les soit disants coups seraient des gestes involontaires de défense. Ce qui exclut les violences volontaires. Ça tient. lien permanent
- Coupable, 500€ d’amende. lien permanent
- Deuxième affaire. Port d’arme 6e catégorie : bombe lacrymo. En liberté conditionnelle. Ouch. lien permanent
- Casier : 12 ans pour coups mortels pour lesquels il est en conditionnelle, deux recels. lien permanent
- Dit être menacé par les proches de sa victime. lien permanent
- Son avocate lui souffle d’assumer clairement ses fautes. Cette fois, le président et le procureur ne s’offusquent pas de l’intervention. lien permanent
- Réquisitions : le contexte explique beaucoup. Arme peu dangereuse. S’en rapporte sur la peine. lien permanent
- L’avocat est soulagée. Rappelle le contexte : il a eu un proche tué en juillet. Demande la restitution du scooter de son client. lien permanent
- Il a été arrête sur son scooter. Pourquoi ont ils été mis sous scelles pour un port d’arme ? lien permanent
- 100€ d’amende, restitution du scooter. lien permanent
- Troisième affaire : conduite sans permis en récidive. lien permanent
- Pas de peine plancher mais n’a plus droit au sursis simple. lien permanent
- Justifie être inscrit en auto école. Good move. lien permanent
- Réquisitions. « Qui dit récidive dit premier délit » #masteroftheobvious lien permanent
- Demande un sursis mise à l’épreuve pour s’assurer du suivi des cours. lien permanent
- La défense : « 2 – 3 observations ». Traduction : « je vais être long ». lien permanent
- Part sur la situation administrative de son client. Hors sujet. lien permanent
- Rappelle que son client pourrait légalement conduire s’il était touriste mais ne peut plus car il est résident. Ba oui. lien permanent
- Je crois que ça va être a moi, ne vous étonnez pas de mon brutal silence. lien permanent
- Demande un ajournement. Pas bête. lien permanent
- Délibère en fin d’audience. C’est pas encore a moi. lien permanent
- 4e affaire. Un tatoueur prévenu de conduite en état d’ivresse, sous stupéfiants, véhicule non assuré, fausses plaques. Un rebelle. lien permanent
- En récidive pour la conduite en état d’ivresse. lien permanent
- « la drogue, c’est juste un problème que j’ai ces derniers temps. » lien permanent
- Le président : ah, mais vous n’aviez plus le permis, non plus ? lien permanent
- Parle de sa dérive depuis qu’il est sépare de sa fille, qui est à Taiwan. lien permanent
- Réquisitions : les aléas de l’ancien ne justifient pas une telle prise de risque pour autrui. lien permanent
- Demande un sursis avec mise a l’épreuve de 10 à 12 mois. lien permanent
- La défense : mon client n’est pas un délinquant, et il a reconnu les faits. Bel oxymoron. lien permanent
- « ceci dit, les faits sont graves ». Si même le proc ne le dit pas, c’est une précision dont on peut se passer. lien permanent
- Son client a commencé une pris en charge psychologique. Good move. lien permanent
- C’est fou comme une citation en correctionnelle peut aider à se reprendre en mains. lien permanent
- Ça y est, je suis passé. Délibéré en fin d’audience. lien permanent
- Affaire suivante : recel de téléphone volé. Le prévenu a un problème d’attitude. Arrogant, il semble vouloir baratiner le tribunal. lien permanent
- 20 condamnations au casier. A acheté son téléphone 30€ dans la rue à Barbès. « Ben quoi? » lien permanent
- Le téléphone a été vole 5 minutes avant la vente. La victime n’avait même pas remarqué le vol. lien permanent
- Il déclare a la police : les 3/4 de ce qu’on trouve à Barbès c’est volé. Rock n’roll. lien permanent
- Réquisitions : 5 mois fermes. lien permanent
- L’avocat de la défense ouvre en avouant son désespoir. C’est audacieux. lien permanent
- « Il a l’air hautain mais il faut le comprendre avec son casier qui le suit. » Non elle n parle pas de Villepin mais de son client. lien permanent
- Elle sort les violons : donnez une once d’espoir. Le pdt : il va avoir un sursis révoqué. Au temps pour l’espoir. lien permanent
- Je serais son avocat, je dirais à mon client de partir. Ça pue le mandat de dépôt. lien permanent
- Affaire suivante : une aide a domicile poursuivie pour violences sur personnes vulnérables. lien permanent
- Non mais je rêve ??? Cette affaire est un scandale ! lien permanent
- La victime était sous anticoagulants donc elle marque très facilement. La victime lui a roulé sur l’orteil, elle l’a saisi par le bras lien permanent
- Placée sous contrôle judiciaire : interdiction d’exercer. Plus de revenus. lien permanent
- Réquisitions : le procureur ne cache pas son embarras. Pas convaincu par le dossier. S’en rapporte. lien permanent
- Pauvre femme. Parole à la défense. lien permanent
- Situation de la prévenue dramatique. La 1 e plonge a été classée, la famille de la vieille dame ont écrit au procureur général qui a poursuivi. lien permanent
- Vous voulez voir ce que c’est qu’une société victimaire ? C’est ça. C’est scandaleux. Scandaleux. lien permanent
- Affaire suivante : violences conjugales. 14 condamnations au casier. Reconnait les faits. lien permanent
- « je lui ai demandé pardon ». Le président : mais vous aviez une interdiction d’entrer en contact ! Pwned. lien permanent
- Je hais le correcteur d’orthographe de l’iPhone. lien permanent
- Fils de diplomate, le prévenu a cumulé 8 années de prison en étant mineur. Parlez moi de pères absents. lien permanent
- Réquisitions : » je lis le rapport de probation : »échec complet ». Ouille. lien permanent
- Requiert un mois sursis. Le tribunal met en délibère sans donner la parole au prévenu qui n’a pas d’avocat. lien permanent
- J’ai viré le correcteur. Les coquilles vont donc changer. lien permanent
- Nouvelle affaire de violences conjugales. lien permanent
- Mme luibdit qu’elle veut divorcer car elle en a marre de ses menaces de mort -> baffe. Pourtant elle était prévenue. lien permanent
- Cela dit ça a marché : elle ne veut plus divorcer. lien permanent
- C’est terrible les violences conjugales et ses victimes Consentantes. Elles ne réalisent pas le danger jusqu’au drame. lien permanent
- Le mari est allé porter plainte pensant que sa femme l’avait fait. Elle est convoquée et la police constate les coups sur elle. Pwned. lien permanent
- Procureur perplexe. Ne sait pas quoi faire. Suggère une démarche thérapeutique pour les époux. lien permanent
- Suggère une peine légère avec sursis. lien permanent
- Suspension d’audience pour délibérer. À tout à l’heure. lien permanent
- Et voici les derniers délibères : La conduite sans permis : ajournement à six mois. Le tribunal prononcera la peine + tard. lien permanent
- Recel de mobile : 5 mois fermes. L’infirmière est relaxée. Le fils d’ diplomate a eu 4 mois sursis mise a l’épreuve pendant 2 ans. lien permanent
- Le tatoueur a eu 4 mois sursis mise a l’épreuve pendant 18 mois, obligation de se soigner. lien permanent
- Le dernier cas de violences conjugales : dispense de peine. lien permanent
- L’audience est levée. Merci à tous de m’avoir tenu compagnie. lien permanent
- et mon client ? Relaxe, bien sûr. Partie civile déboutée. Elle avait formé sa demande par lettre en Comic Sans MS. Bien fait. lien permanent