Google a fait d’énormes progrès sur son OS Android, et beaucoup de développeurs viennent gonfler le nombre d’applications disponibles pour cette nouvelle plateforme mobile. Un point noir : le taux de piratage est très élevé sur cette plateforme. Bien sûr Google contre-attaque et va mettre en place un système de DRM, que les développeurs devront intégrer à leurs applications. Mais le plus gros problème auquel Google devrait s’attaquer, en priorité, concerne le développement de son Android Market. Disponible dans 46 pays, vous ne pouvez acheter d’applications que dans 13 de ces 46 pays, soit moins de 30% (contre 90 pour l’AppStore). Pas besoin d’avoir fait beaucoup de mathématique pour saisir la difficulté que peuvent rencontrer les développeurs d’applications Android pour se faire rémunérer à la hauteur de leur travail.
Pas besoin non plus d’avoir un QI surdimensionné pour se dire que le taux de piratage élevé que connaît Android est lié plus ou moins fortement à ce défaut d’accès au paiement des applications. En d’autres termes, je pense que Google fait fausse route en se disant que le piratage est le problème à la source de tous les autres, car il n’est en réalité que la conséquence d’une mauvaise stratégie commerciale. Ceci est bien sûr une très mauvaise nouvelle pour les développeurs Android, car les conséquences de l’introduction des DRM et de cette restriction d’accès au paiement sont : un volume de vente en baisse (au mieux stagnant) et un risque non négligeable d’accoutumance des utilisateurs à ne pas payer pour leurs applications.
Ce second point est de loin le plus important pour les développeurs, car une fois les utilisateurs habitués à ne connaitre que la gratuité sur Android, en piratant leurs applications ; comment voulez-vous qu’ils acceptent de passer à un modèle payant ? Google ferait donc bien de réagir sur ce sujet avant que le virage ne soit trop dur à négocier et qu’ils y perdent des plumes. Et puis pour les développeurs, il est clair que si leurs applications se font en permanence pirater, ils arrêteront tout bonnement de développer sur Android. Même si certains ne développent que pour appliquer le principe de partage et d’accès à la connaissance, il est toujours appréciable de se voir récompenser et encore mieux de pouvoir en vivre.
Aujourd’hui le paiement des applications est disponible pour ces pays : Australie, Autriche, Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, Espagne, Suisse, Royaume-Uni et les États-Unis. Si l’on regarde bien ces pays, on remarque que de gros marchés sont laissés de côté, comme la quasi-totalité de l’Asie (à l’exception du Japon). Autant dire que Google a encore une marge de progression importante, il faut seulement qu’ils prennent le problème par le bon bout.
Source: http://market.android.com/support/bin/answer.py?hl=en&answer=138294
De plus, seuls les développeurs de neufs pays peuvent *vendre* des applications:
http://market.android.com/support/bin/answer.py?answer=150324
C’est clair que c’est la plus grosse limitation de l’Android Market. Si la rumeur du paiement par Paypal se confirme, cela pourrait dramaticalement changer (cf paypal.com/worldwide pour les pays supportés, j’ai la flemme de compter 🙂 )
Analyse totalement biaisée car elle prend des hypothèses de départ pour des postulats qui ne sont absolument pas vérifiés dans la réalité:
– « le taux de piratage est très élevé sur cette plateforme ». Non, le taux de piratage est certe très élevé (de l’ordre de 90% des copies sont des copies pirates), mais il est comparable aux autres plateformes mobiles et même comparable au taux de piratage moyen qu’on peut retrouver dans le monde des applications ‘grand public’ sur PC.
– l’Android MArket ferait moins bien que les autres. Faux également ; si on prend le cas de l’AppStore souvent cité en exemple (et qui n’a pas les limitations du maket de Google) , il ne fait pas mieux: moins de 700$ de revenus médians pour une application (http://www.developpez.com/actu/18634/Est-il-toujours-rentable-de-developper-des-applications-mobiles-aujourd-hui-Comment-gerer-la-multiplication-des-plateformes-du-marche)
Alors peut-peut-être que l’indisponibilité du Market dans certains pays peut effectivement jouer, mais l’impact sur le piratage reste très faible voir négligeable, et ces quelques cas particuliers ne peuvent en aucun cas permettre de déduire une généralité comme vous le faites.
Ou alors, il va falloir présenter un minimum de chiffres et d’études pour accréditer vos postulats de départ.
Un développeur Android qui fait le même constat (beaucoup trop de gens ne peuvent pas acheter. Je crois que tout le monde est d’accord la dessus.), mais a une conclusion bien différente propos de la perte d’argent … :
http://arronla.com/2010/08/android-revenue-advanced-task-manager/#close=1
« Un développeur Android qui fait le même constat ».
Il parle d’une appli qui a fait dans les 80k$ de revenus. Clairement son cas est intéressant, mais ne semble pas représentatif: on est très loin d’une appli qui se rapproche du cas médian, à savoir 700$ de revenus environ.
Tiens tiens : The mobile app divide: Free rules on Android, paid rules on iPhone